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mercredi 25 octobre 2017

Une vie sans Internet!?

 The Private Eye
Urban propose la vf de cette maxi série au concept simple, brillant, et schizophrène
-Simple, comme toutes les bonnes idées: 2076, le cloud a explosé, inondant tout le monde de tous les secrets de chacun. Du coup le nouvel idéal collectif est le retour à la protection de la vie privée, et tout le monde peut porter un masque pour se protéger hors de chez lui ou du cercle pro
-Brillant, car si Vaughan est bon, Marcos Martin, au dessin, l'est bien plus encore. 
-Schizophrène, car les auteurs évoquent un monde sans internet et n'ont,longtemps, proposé leur comics que sur le net, en payant ce que le lecteur veut (site panelsyndicate). C'est un bouche à oreille viral qui a fait leur succès
Ils ne purent résister à une version papier, chez Image puis vf Urban

Très beau format à l'italienne, même si un peu petit (plus petit que la vo je crois)
Les pages à l'horizontale allaient très bien au format lecture sur écran, mais ça convient également à cette version papier
La compagne du dessinateur, Muntsa Vicente, travaille des couleurs adaptées à un écran mais à l'opposé de ce que l'on attend d'un récit futuriste de ce type. Elles sont flashy, pop, pétantes et c'est, passé la surprise, une très bonne idée au final
Les 3 premières pages
 
 
 Une idée de l'apport de la coloriste sur l'ambiance
 Cette histoire est longue, près de 300 pages découpées en 10 chapitres, mais l'univers décrit est si dense et avec un tel potentiel qu'il y a une légère frustration. On aimerait en savoir plus sur le monde présenté, mais le fait de centrer l'intrigue sur un polar et ses codes (meurtre/enquête/résolution) compense en partie
J'ai hésité à l'acheter car 26€ et je l'ai déjà en pdf, mais je ne le regrette pas au final car c'est une redécouverte, et le vieux lecteur que je suis a une très nette préférence pour le confort de lecture sur papier.
En fin de volume, quelques croquis/recherches de cet auteur que j'adore, des échanges de mails entre les créateurs qui amusent et apprennent un peu sur leur process, des morceaux de scénar...

Du divertissement, un peu de réflexion, une histoire réfléchie, des dessins bien au dessus de la moyenne...du tout bon
 Et... sortez couverts

9 commentaires:

Nikoman a dit…

En général, quand c'est signé Vaughan, je ne réfléchis pas trop, tout ce qu'il a fait (hors Marvel que je n'ai pas lu) est très bon. Et il sait s'entourer de dessinateurs et dessinatrices remarquables. J'avais lu ce Private Eyes en version numérique (et donc par épisode au fur et à mesure des sorties), je vais me laisser tenter par la version papier car j'en ai un très bon souvenirs.

Philippe Cordier a dit…

tout comme moi donc, avec plus de réserves, perso, sur Vaughan. Sans remettre son talent en cause Saga m'est tombée des mains, et Paper Girls ne m'a pas accroché non plus

RDB a dit…

Comme toi, malgré deux lectures (trois en comptant celle en ligne), je reste frustré par cet mini-série. En vérité, elle concentre les qualités et défauts de BKV : le +, c'est le concept, qu'il exploite via un genre défini (ici la "detective story", ou la "paparazzi story") ; le -, c'est la finalité de tout ça, justement limitée par le genre alors que l'univers établi est foisonnant. On sort de l'intrigue avec un sentiment de "tout ça pour ça", tout ça pour un type qui voulait lancer un missile et rétablir Internet.

BKV est un conteur inspiré, novateur, mais un peu prisonnier du système qu'il a développé dans ses productions : tout est défini dès le départ, il explore le sujet comme on se promènerait dans un quartier, mais il en sort rarement ou alors en rebondissant au moyen de ruses qui se veulent choquantes (le bestiaire de monstres aliens dans "Saga" en est devenu l'illustration parfaite : Fiona Staples ayant une imagination illimitée pour représenter des créatures insensées, BKV s'appuie là-dessus pour que chaque fois que les héros - et le lecteur - croient avoir tout vu, hop ! une bestiole drôle ou inquiétante et c'est reparti. Effectivement, ça peut durer éternellement, mais c'est devenu prévisible).

Ce serait sévère, injuste même de l'affirmer, mais les bonus de "The Private Eye" sont une mine presque aussi passionnante que le résultat des efforts de Vaughan et Martin. On devine rapidement qu'ils ont tous les deux, dans leur partie, plus (trop !) d'idées pour dix épisodes. L'idée de Vaughan est tellement riche, le graphisme de Martin tellement poussé, on voit bien qu'il va y avoir un paquet de bonnes choses inutilisées. Et le récit échoue effectivement à tout exploiter : c'est trépidant, mais pas vraiment émouvant (pas autant que "Y the last man" où, là, le format feuilleton permettait plus), c'est généreux, coloré, inventif, mais un peu anecdotique (ni les personnages ni le lecteur n'en sortent vraiment atteints - qu'on soit sentimentaliste ou blasé, on ne croit guère à la mort de P.I. par exemple, et l'échec du tir du missile ressemble un peu à un gag piteux, nous promettant le ciel et sombrant dans la mer).

C'est donc un constat étonnant : malgré deux grands talents, le projet ne décolle jamais vraiment (je précise que j'ai fini par abandonner "Saga" après un peu plus de vingt n° - le premier cycle de 18 épisodes, dispo en un seul volume désormais, se suffit amplement à lui-même, avec un joli dénouement - et "Paper girls" m'est tombé des mains - les références aux 80's, le dessin bizarrement "rushé" de Chiang). Martin est exceptionnel, mais ce qu'il fait là tient plus d'une performance que des prodiges qu'il accomplissait dans des formats traditionnels.

J'ai depuis lu leur projet suivant, "Barrier", en cinq parties, qui là a été une déception cuisante. Pénible à lire, interminable malgré sa briéveté, frisant même l'arnaque avec de longs passages muets (sans parler des scènes en espagnol non traduites, pour être plus "réalistes"), une fin en forme de pirouette franchement limite.

L'indépendance, c'est bien, mais pour le coup, j'aimerai revoir BKV comme Martin se mesurer à de nouvelles contraintes éditoriales et des histoires plus humbles : leurs talents ressortiraient mieux.

Philippe Cordier a dit…

A l'exception de la fin "pétard mouillé" qui ne m'a pas déplu, justement, du fait d’une forme de cohérence avec la futilité de qui veut "recréer le net", je suis d"accord avec toi...sur tout
Barrier m'a tellement déçu que je ne suis même plus certain d'avoir lu le dernier, tant je l'ai oublié
Marcos Martin est brillant, mais sa presta sur des Spidey était encore au dessus

Franck Biancarelli a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Franck Biancarelli a dit…

Acheté hier.
(Je ne suis pas un robot).

Philippe Cordier a dit…

on s'en fout mais moi hier j'ai acheté, et lu, Reborn de Millar/Capullo, et Moonshine de Azzarello/Risso
Le un est sans grand intérêt et le deux est bien, alors que j'attendais quasi le contraire

Franck Biancarelli a dit…

ça tombe bien c'est c'est Moonshine que j' ai acheté aussi

Duphot a dit…

Super !. Ça car si j'ai acheté le 1er morceau en pdf, j'avoue que la lecture ordi ne m'a pas incitée à acheter la suite.