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mardi 12 septembre 2023

JRjr Spidey II

 

Seconde partie des années 90 Daredevil est passé par là et avec lui le passage au crayonné fini et la maitrise du dessin jusqu'à l'arrivée de l'encrage, c'est à dire que l'editor de DD (le brillant Ralph Macchio) lui laissa carte blanche pour poser les noir, les ombres, les masses. comme il l'entend, et JRjr n'aura plus jamais l'occasion, ou le souhait, de revenir aux simples découpages

Quand il revient sur Spidey avec son complice Mackie, le scenar ne brille pas par son originalité ou profondeur mais c'est souvent très fun et agréable à suivre
Il va, trop peu de temps, être associé à celui qui le magnifia sur DD, Al Williamson
Des numéros superbes






ce type de crayonné

Williamson cède sa place à celui qui aura encré le plus de pages de Spidey de JRjr, Scott Hanna
Un bon technicien, qui n'ajoute rien, n'enlève rien. Un encreur "traditionnel" compétent






Ses crayonnés sont finis, clairs et efficaces




amusant de noter que sur la toute fin des années 90 il dessine Thor en plus de Spidey et son style évolue alors en fonction, le Dieu nordique, Kirbyen, rend son trait plus massif, plus carré, parfois trop pour le pauvre Peter
Ceci contribua, en plus d'une évolution naturelle et légitime, à le détacher de l'ombre paternelle
Contrairement au premier run Spidey écrasé par le père malgré des velléités apparentes de narration personnelle, maintenant que le jeune Romita dessine (et ne découpe pas seulement) ses autres influences apparaissent plus : son père reste là, discret, sur le découpage clair, l'attention portée au détails, aux décors, mais Kirby est évident, et John Buscema n'est pas loin
Kirby pour la stylisation par endroits (beaucoup sur Thor) Big John pour le poids, la charpente de ses persos avec plus de réalisme que Kirby
Il prend, quand il est en forme, le meilleur (ou en tout cas le plus iconique) des trois et en fait son propre style


Même Spidey acquiert de bonnes épaules "à cause de Thor"


Quand JMS arrive au scenar, en tant que "star extérieure" il passe en mode "full script", John Jr doit batailler pour trouver ses marques et garder sa narration, son point fort

Il affine un peu le perso pour un run assez mémorable au final







Vendredi, dernière partie

21 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…

Superbe !

Pour le reste, UNE remarque : les COULEURS !

C'est si flagrant que je peux à peine regarder le dessin.

À ce stade de dégradation du travail du dessinateur, c'est... incroyable !

C'est le cas sur toutes les planches du jour (un peu moins pour la toute dernière avec le Tireur).

La vue de la toute première planche que tu montres (et surtout en comparaison avec le noir et blanc qui est pourtant un vrai terrain de jeu pour une colo minimale et en respect)... m'a arraché un grognement de dégoût.

""Rhhhâââh!"



Philippe Cordier a dit…

une période assez cata liée à une chose principalement : Marvel avait délégué la séparation de couleur à ceux qui avaient, juste avant mais peu de temps, "porté Image comics" : Malibu
Les coloristes ont du s'adapter à la disparition des color guides à l'ancienne et à dépendre du travail, souvent clinquant et sans notion artistique, de malibu/des séparateurs
C'est valable sur les premières images, ensuite, "sous JMS" le problème fut autre : les (le) coloristes stars qui voulaient montrer qu'ils pouvaient faire plein de choses avec toshop (or pouvoir et devoir faire ne vont pas souvent ensemble)

Laurent Lefeuvre a dit…

Bien résumé.
Et on voit bien ces deux périodes dans ton entrée du jour.

C'est vraiment ça que j'entends, quand on parle de "dark age" des comics.

Anonyme a dit…

Intéressante, ton approche de pas de 10 ans pour voir les contrastes.
Après, cela nous fait perdre les détails de son évolution, comme cette période du début des années 90 où il avait tendance à dessiner tous les persos masculins baraqués comme des armoires à glace, mais on ne peut pas tout avoir en même temps !


Sinon, je vous suis pour les couleurs. Sans vouloir caricaturer (car j'apprécie certains coloristes contemporains), c'est toujours triste d'acheter périodiquement de vieux comics et de tomber à chaque fois en admiration devant les aplats de leurs couvertures.

Philippe Cordier a dit…

l'ensemble de son évolution graphique et narrative est super intéressante, comme pour tous les dessinateurs qui ont une longue carrière cela dit, mais lui fait partie de ceux dont j'ai tout suivi et pourrais en parler
Mais je ne veux pas faire un "trimestre spécial JRjr, la semaine actuelle me sera déjà peut êter reprochée" : )

L'Anonyme a dit…

Ah, enfin l'arrivée des fameuses critiques !
On attend çà avec beaucoup d'intérêt.

jocelyn a dit…

Je crie "tiques"...

Philippe Cordier a dit…

On attend toujours l'entrée d'après quoi :) je serai sobre et gentil

L'Anonyme a dit…

Ben, on sera tous constructifs dans les commentaires, je pense, et on pourra dire tous ce qui nous plaît ou pas aujourd'hui chez JR JR (çà tombe bien, je suis à jour sur les ASM V6 notamment, mais je suppose que tu gratteras sur l'avant ASM V6 bien sûr aussi).

[Au passage, cela me sidère de devoir numéroter les générations de titres, mais comment faire pour s'en sortir et s'y retrouver avec les conséquences récurrentes du marketing des Big 2 aux USA]

Philippe Cordier a dit…

Moi j'ai trouvé...je m'en fout :)

Gilles a dit…

Magnifique.
J'ai oublié les scripts de Mackie mais pas les dessins de JRjr.
Quelle évolution par rapport à l'entrée précédente, sur la composition, la morphologie des personnages, la façon dont ils occupent l'espace dans la case et la planche...
On rêve d'une édition en noir et blanc, c'est vrai.
Le run de Straczynski était passionnant pendant un long moment, avant de retomber (et l'intérêt s'est émoussé aussi pour moi avec le départ de JRjr) mais finalement il n'aura laissé que peu d(héritage sur le long terme (j'ai l'impression en tout cas, sauf le souvenir d'une bonne lecture, ce qui est quand même l'essentiel)

Philippe Cordier a dit…

J'ai eu un peu du mal avec le côté star de la télé qui arrive pour tout chambouler mais il a fait de chouettes choses oui. Après jr j'ai essayé de suivre avec deodato jr mais c'est devenu n'importe quoi (le retour de Gwen qui couche avec Osborn !!!!...)

Gilles a dit…

Pareil pour moi. Il y avait peut-être l'idée d'une relecture plus mature de "l'arc" avec Gwen, assez fondateur pour le personnage de Spider-Man. Mais j'ai trouvé que ça l'entachait plutôt de quelque chose de très glauque.
En revanche, le début avec Morlun, Ezekiel, la révélation pour May attendue depuis des lustres (et très bien traitée), ça m'avait plu, malgré le côté classique du schéma "nouvel allié qui se révèle un ennemi puis qui revient du bon côté dans le climax". Mais je suis certain que j'ai apprécié et gardé en mémoire ces numéros avant tout pour le travail de JRjr.

L'Anonyme a dit…

Straczynski a un jour tenté d'expliquer l'attitude de Gwen en remettant le personnage dans son époque (une époque de liberté de moeurs). Je n'ai pas vraiment souscris à ses explications (dans les épisodes de l'époque Romita Sr, c'était plutôt Mary Jane qui s'essayait par exemple au go go dancing et cela n'allait déjà pas plus loin, alors imaginer Gwen en mode "Sunflower", avec une vocation inavouée de hippie, bof...)

lionel a dit…


"...JRjr n'aura plus jamais l'occasion, ou le souhait, de revenir aux simples découpages..." Tout le contraire de John Buscema :)


"Le run de Straczynski était passionnant pendant un long moment..." J'avoue avoir adoré l'histoire avec Morlun, Ezekiel, le retour de Peter à son école en tant que prof. Mais je n'ai pas réussi à aller au-delà de la découverte de l'identité secrète de Peter par sa Tante. J'ai essayé quelques épisodes à l'occasion mais aucun coup de foudre. Jusqu'à quel épisode la qualité du scénario est elle vraiment présente ?


Gwen revient et couche avec Osborn !!! Quel manque d'imagination. J'aurai choisit Tante May (rictus).

J'ai totalement loupé la période Mackie à part l'épisode qui concluait la saga du clone et qui voyait Osborn comme Némésis ultime de Peter et la mort de Ben Reilley.

J'afficherai bien à un mur la planche avec Kraven, le Vautour et l'Homme Sable :)

Je regrette vraiment la période où JRjr dessinait des personnages massifs. Et au risque de me répéter, quel dommage que Miller ne pense pas à ce dernier pour un Sin City :) Je suis presque sur que son talent, toujours réel, éclaterait aux yeux de ses détracteurs. Mais Miller a choisi Manara. Tant pis :(

L'Anonyme a dit…

Un avis personnel :pas certain que Miller soit vraiment motivé pour refaire du Sin City (souvenez-vous de comment il avait fini sur les rotules pour la dernière MS de SC en son temps), mais c'est peut-être un passage obligé pour que sa boîte continue de faire un peu le buzz...

L'Anonyme a dit…

PS : ce qui m'éclate quand même, c'est que c'est un artiste vieux de 10 ans de plus que lui qui s'y colle ! LOL
(la petite pépée, ca conserve, LOL)

Philippe Cordier a dit…

Sur que j'aurais aimé voir JRjr sur Sin City. Plutôt que des pin UP de Manara

L'Anonyme a dit…

Ca, certain que cela aurait eu plus de gueule...

Paul Raffy a dit…

Ca m'a toujours étonné cet écart entre le soin qu'il apporte à la construction de ses décors, presque digne d'un architecte, avec ces lignes de perspective, et les bizarretés dans la morphologie de ses personnages (épaules trop massives, jambes trop longues, mollets atrophiés, ...).
Je vois même des différences dans la taille des perso d'un case à l'autres. C'est très flagrant dans la page du combat de Hulk et Spidey que tu montres.
Entre la case 1 et 6, on dirait que, soit, Hulk est deux fois plus grand, ou alors c'est Spidey qui a mystérieusement rétréci...
C'est vraiment étrange, parce que ça n'existait pas sur son run de DD avec Nocenti, ni même quand il sur le perso revient avec TMWF.
Peut être un traitement spécial qu'il réserve à Spidey...
Mais son art du découpage, son dynamisme, sa puissance, sauvent le tout.

Philippe Cordier a dit…

C'est vrai que la narration passe avant tout pour lui, qu'il donne de l'importance aux décors et en cas de rush ce sont les perso qui trinquent