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mercredi 20 avril 2016

Le beau Spirit de Frank Miller

Non je ne parle pas de son film malheureusement raté (un mauvais mix, que j'aurais cru impossible, entre décalque de l'oeuvre originale, et mégalo du réalisateur) Il y a déjà, glups, 5 ans, ici, je montrais les 2 rares roughs/storyboards de Miller visibles sur le net, sur son film. Ca donnait une idée du vrai beau Spirit potentiel de Miller :celui qu'il aurait dû dessiner au lieu de jouer les réal
Depuis j'ai trouvé la version espagnole du making of du film
Un bon paquet de boards par Miller. Le pied
Voici quelques photos dudit livre
 le casting semblait plutôt bon...
 en photos, des décors sont magnifiques
 Quel dommage qu'il ait fait du pur Miller/Sin City, avec sa voix off caricaturale
Une scène directement tirée de l'une des plus belles illues du Spirit par Eisner

 Des scènes de storyboards au crayon
    D'autres sont rapidement encrées
 
Quel potentiel!
Quel dommage!

lundi 18 avril 2016

Poser le décor

 Les décors dans la BD?! Aborder un tel sujet parait prétentieux (et ça l'est) mais je l'évoque par un tout petit bout de lorgnette, le prisme est celui de mes goûts perso, et d'auteurs que j'admire
En préparant une éventuelle future entrée sur le Dieu du comics, Will Eisner, j'ai eu confirmation de l'importance qu'avaient les décors pour lui. Mais ceci évolua avec le temps. Sur le Spirit, l'enthousiasme de la jeunesse et la volonté de montrer ce qu'il savait faire le poussaient à jouer avec les décors, et les angles de vue. Beaucoup de frime (mais les moyens de frimer étaient là)
 Plus tard, il lui est arrivé de montrer ce qu'il savait faire, mais le décor est devenu un personnage essentiel, intégré à son histoire
 
 La "camera" ne joue plus comme au temps du Spirit. Eisner est alors plus près du théâtre que du cinéma. Le décor reste très important, mais important pour poser l'histoire, pas pour étaler un savoir faire technique
 Je reste dans les géants, les anciens. Joe Kubert, comme Eisner sur la 2nde partie de sa carrière (3ème si on compte sa partie businessman) fait appel aux souvenirs du lecteur, à sa mémoire visuelle, pour interpréter un décor qu'il ne fait qu'esquisser. En cela ces auteurs parlent forcément plus à des adultes qu'à des enfants/ado car le dessin, et le décor, suggèrent, et le lecteur complète à l'aide de son vécu
Quelques traits suffisent à nous situer dans l'espace
 Même registre avec un autre géant, le roi du less is more : Alex Toth
Le toit, la fête foraine, ne sont que très rapidement présentés, et pourtant le doute n'est pas permis quant au lieu
 Idem dans le ciel; le combat ne perd jamais son lecteur
 Revenons à du plus contemporain (ce qui ne veut pas dire à du mieux). Des auteurs ont fait leur carrière sur leur sens du détail, sur la profusion de traits pour les perso ET le décor. Je ne parle de tacherons noyant leurs mauvais dessins de petits traits inutiles mais de ceux qui choisissent d'avoir ce style, et savent dessiner
Geof Darrow est l'exemple type. Il noie ses perso dans des décors blindés de détails. C'est un jeu. Tout le travail du lecteur est mâché, plus rien à compléter mais l’œil s'amuse de la profusion
 Art Adams joue de la même manière, mais avec une grande différence : là où Darrow reste lisible mais submerge le lecteur d'informations, Adams privilégie la clarté (différents plans, masses noires pour différencier encore davantage...) Il a ma préférence
 D'autres font des mélanges, et ça me plait assez : des personnages simplifiés, cartoon, sur un décor ultra travaillé, défini à l’extrême. Le contraste, bien fait, est agréable.
Mike Zeck
 Sans aller aussi loin, mon favori, Romita jr, a toujours aimé dessiner les décors, et quand il les posent, c'est avec talent et lisibilité. Ici, Matt a autant d'importance, visuellement, que le lieu où il se trouve
 J'aime assez quand décor et personnages sont traités de la même manière, comme ici avec Darwyn Cooke. La stylisation touche tout, avec la même grâce
 Je quitte un instant les comics us pour le monde du Franco-Belge, réputé pour travailler davantage les décors que les ricains (ce qui est faux depuis belle lurette)
La profusion de Moebius m’éloignait parfois, tandis que l'approche de Jean Giraud me plaisait davantage
Il savait quand en mettre plein la vue avec un décor, et quand l'effacer
 Le grandiose des décors d'André Chéret sur  Rahan furent l'une des choses qui me fascinèrent enfant. Et pour cause, le lecteur n'a pas à faire d'effort de mémoire important, le réalisme lui présente la chose telle qu'elle est ou telle qu'il la conçoit
 En cela, j'ai retrouvé quelques unes de ces sensations d'enfant à lectures de planches de Mathieu Lauffray
 A l'opposé, il m'a fallu grandir (vieillir?) pour être captivé par le minimalisme à la Caniff/Sickles d'Hugo Pratt
Un trait pour la mer, 2 pour une mouette...Si l’équilibre est fragile entre réduire à la plus simple expression et bâcler, quand le pinceau est tenu par Pratt je m'incline
 Je termine (je vous disais bien que je ne faisais qu'effleurer le sujet) avec un grand de la même école, David Mazzuchelli, qui eut, sur sa carrière, différentes approches du décor
Après avoir faits ses classes et brillé sur Born Again, il montra avec Batman Year one comment faire des personnages réalistes mais simplifiés, et des décors pouvant aller très loin dans ce réalisme
 Quittant le super héros il se trouva plus proche de la philosophie d'Eisner (post Spirit) : le décor est un personnage de l'histoire qui n'attire pas l'attention, (sauf nécessité narrative) Ici il adapte Paul Auster
Seul aux commandes de ses histoires perso, il va encore plus loin, plus proche de Pratt
Il suggère de peu de traits (mais ce sont les bons traits)
 Ce n'est pas une évolution linéaire (avec de moins en moins de traits) Sur son chef d’œuvre (au sens premier du terme) Asterios Polyp il peut repartir sur des décors poussés, mais la cohérence est absolue, le fond rencontre alors la forme : le personnage est architecte, le décor est le reflet de son travail (et ce décor change, dans le traitement, selon son évolution d'homme)
Le décor n'est qu'une partie, certes importante, d'une histoire dessinée. Il y a pourtant tant de choses à dire sur la façon de l’aborder
Vive la BD

vendredi 15 avril 2016

Bat-Zombie

 Lorsque j'ai vu cette statue, j'ai pensé qu'elle été inspirée du travail d'un habitué du gore, Arthur Suydam. Que nenni, recherches faites il s'agit d'un travail boulot de Neal Adams. Il a fait une histoire courte pour la série Batman Black and White (une série remplie de merveilles dont un tome vf, indispensable, est sorti chez Urban il y a peu)
Je ne connais pas ce boulot de Neal Adams mais l’approche au crayonné est intéressante
 
 
 en faisant ces recherches j'ai trouvé cette illue, du même Neal, faite à l'occasion de sa venue sur un festival européen
 Le service juridique de Marvel et/ou Disney, n'a pas dû trouver ça drôle, et Adams a revu sa copie
Toujours sur une question de malentendu j'ai vu cette dédicace (poussée) de David Mazzucchelli que je trouve très drôle. Visiblement la période est celle où il a quitté le mainstream, contre toute logique commerciale, pour aller vers des projets persos. Rubber Blanket ne semble pas trop parler à nos héros en costume moulant (DD a une meilleure excuse que Batman)
 Mazzucchelli me permet de boucler la boucle de cette entrée avec une autre statue, carrément bien réalisée d'après son modèle Mazzucchellien

mercredi 13 avril 2016

Fox-Boy II

Jour officiel de sortie
L'aspect copinage est tellement évident, en apparence, que je ne nierais rien, mais je vous demanderais juste de me faire confiance quand je dis que tout le bien que je pense de cet album est objectif. Je le penserais, et le dirais, même s'il ne s'agissait pas de Laurent Lefeuvre. Bon ok sans le connaitre je n'aurais pas forcément acheté le tome 1 aussi facilement, inquiet que j'aurais été de voir débouler "encore un french comic". Mais une fois l'album lu, ses qualité sont telles, et indéniables, que le tome 2 s'impose
Je reviendrai probablement, plus tard ou dans les commentaires, sur un avis plus détaillé, mais sachez toutefois qu'un cycle se termine, que le niveau d'exigence est nettement au dessus du 1 (que je trouvais déjà plus que convenable) et que les fans seront comblés.
Ce que j'aimerais maintenant est que ceux qui n'ont pas lu le 1, par crainte d'une absence de suite (cela se voit malheureusement de plus en plus) ou par négligence, fasse "l'effort" de lire les 2. C'est une lecture jubilatoire pour quiconque a lu et/ou aime les petits formats, les comics et les bonnes BD
Je lui pique son bandeau pour finir, car il est top
et un wip qui déchire, chez l'auteur,

lundi 11 avril 2016

Onomatop-Man

 Non je ne vais pas vous parler de la première partie de carrière de Georges Michael, mais d'un prince du design, de la compo, du lettrage et des onomatopées : Walter Simonson
She Hulk (aidée par John Byrne), ne s'y étais pas trompée, quand elle exigeait, pour un numéro anniversaire, d’avoir un auteur cosmique...
 c'est à Walter qu’elle pensait
 Doom Doom doom...Simonson se parodie lui même, avec cette approche bien spécifique des effets sonores/visuels
 Il a toujours aimé jouer avec les lettres, leur placement, les formes, les sons...plus qu'aidé en cela par le lettreur qui a le plus travaillé avec lui, l’excellent John Workman
 
 
 Il y a environ 20 ans, le très discutable magazine Wizard lui offrait une tribune sur les effets sonores. Un régal. Depuis cette époque l'ordi est passé par là et la confection à la main telle qu'il la présente n'est plus la régle, mais tout le reste est encore totalement d'actualité.
 Excellent, drôle, bien dessiné, et vrai
 
 
 
 
 
 Bien des années plus tard, aujourd’hui, constatons que Uncle Walt applique toujours ses propres recettes