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vendredi 4 août 2017

Dans la toile

 Il fait chaud, mais contrairement à ce que propose cette magnifique planche de DD made in Nocenti/Romita Jr/Williamson, je ne propose pas d'arrosage. Juste une page
Quitte à passer des heures à scanner des crayonnés pour mon projet de bouquin sur Jrjr (un peu plus d'infos dans une semaine) autant en montrer ici de temps en temps
Le livre n'aura que du crayonné, alors j'ai scanné la page publiée, pour comparaison
Scott Hanna commençait à suffisamment connaitre le trait de Romita Jr pour que ce dernier se lâche un peu et ne termine pas totalement ses dessins
Classe!
 

mercredi 2 août 2017

Byrne...encreur

 De récents échanges à ce sujet (salut Jimmyraker :) m'ont donné envie de montrer pourquoi je pense qu'en plus d’être un créateur qui a compté, et un très bon dessinateur (quand il le veut) john Byrne peut être un bon encreur
Bon encreur au sens d'un encrage qui fait fonctionner le dessin aux yeux du lecteur, pas forcément au sens technique d'un encrage respectant le crayonné (que, de toutes façon, le lecteur ne voit pas)
On parle là d'un rendu qui va dans le sens du récit, de l'histoire, qui joue un rôle narratif, sans bloquer l’œil ou le choquer
Ci dessus, vous avez un bon encrage théorique de Dick Giordano. Théorique car il semble qu'à cette époque il déléguait presque tout à des assistants
Et ci dessous, voilà ce que le lecteur attend, inconsciemment, quand on lui parle du Byrne de la grande époque. Un dessin solide avec un Terry Austin en forme à la finition
 L'effet nostalgie fait oublier à ce même lecteur que Byrne n'était pas toujours au top au dessin des mutants, et que dans ce cas le trait d'encre de Austin n’améliorait rien. A part un Logan iconique en case 1, tout œil objectif reconnaitra que Byrne a fait bien mieux, techniquement, que sur ce genre de page. Des plans mal marqués, des visages peu expressifs, des ombres aléatoires, des tangentes...Ca reste assez agréable mais pas au top du tout
 Il s'est encré seul, pour la première fois, sur les FF, avec, au début, un pseudo/anagramme
Il cherchait (consciemment?) à imiter la raideur de Terry Austin mais on sentait qu'il avait plus de souplesse, spontanément
 J'ai souvenir, fin des 80,/ début 90, de bien aimer ses Avengers West Coast (au dessin) malgré un encreur assez mauvais, en mode sous Austin, Machlan. Alors quand j'ai vu cet épisode en vo, encré par Byrne himslef, j'ai craqué
 il devait utiliser du pinceau pour un résultat qui me plaisait énormément, entre la rondeur du trait d'encre et l'attention portée aux détails
 De même, cette couv iconique au possible me plaisait autant pour le dessin que pour l'encrage épais et rond
 encrage généreux retrouvé sur la pin up intérieure
 Même sa capacité à tester des choses à l'encre me parlait, comme sur ce visage avec des tas de petits traits minutieux et des cheveux à l'arrache
 Il a fait de très jolies choses sur Next Men. Un encrage spontané qui pouvait paraitre un peu grossier avec la couleur et sur papier glacé (toujours penser l'encrage en terme de support/repro) mais les compil noir et blanc (incontournables) mettent en avant la vie du trait grâce à ce type d'encrage
 J'ai toujours trouvé qu'il était de ceux qui dessinent le mieux les décor/immeubles, et c'est en partie due à un encrage vivant
 Je suis également fan de son approche de la finition sur Namor, quand il encrait les contours puis transférait le tout sur papier duotone, remplissait les noirs et révélait la trame au pinceau
 Je persiste, Byrne a pu être un très bon encreur. Et si on veut voir ce qu'est un mauvais encrage sur du JB, il suffit de feuilleter n'importe quel comics encré par Nelson DeCastro

lundi 31 juillet 2017

Jérémie...and friends

 Quand j'ai vu passer l'info concernant ce livre il y a quelques mois, j'ai passé mon tour, estimant que j'avais trop de livres, que je dépensais trop...Puis un certain Philippe Poirier a insisté (sur FB) alors j'ai hésité, et dernièrement encore un autre Philippe (Fadde, auteur de l’indispensable livre sur Jean Frisano) a également insisté, cette fois, dans les com de ce blog, sous cette entrée, alors j'ai craqué
Et bon sang que j'ai bien fait!
C'est une merveille, qui reprend 160 pages (donc tout) du travail de l'immense Paul Gillon pour Pif Gadget, entre 1968 et 73
Il y a eu des versions couleurs
 Cette fois c'est en bleu que cela sort. Initialement surpris par cette idée, je me suis souvenu que l'impression sepia du chef d’œuvre de Will Eisner, A Contract with God, était une idée brillante
L'oeil s'habitue tellement que, pour ma part, j'ai lu du noir et blanc
Les récitatifs ne font pas "old school", il sont parfaits et laissent le regard se perdre dans la beauté des dessins
On pense bien sur à l'approche narrative de Hal Foster et, plus encore, au trait d'Alex Raymond, mais Gillon a son style a lui, affiné sur sur cette série

  Gillon était un virtuose absolu. Ses décors sont somptueux, la gestuelle des personnages, le choix des angles de vue, la vie qui fourmille, l'encrage de fou au pinceau (qui permet en grande partie la vie précitée), tout est beau
Il travaillait au format grand aigle il me semble (75/106) ce qui permettait des geste amples, un trait aérien, qui reste à la repro (même si un livre encore plus grand aurait été encore mieux)
Un peu de "vrai noir et blanc" pour le plaisir
 
 Le travail d'édition de AAAPOUM  est excellent, avec un bon choix de papier, de couv, biseautage original des angles...et en bonus de bons commentaires et des repros de bouts de planches originales qui semblent être au format d'origine

Foncez sur leur site, ici, pour le cas où il reste des exemplaires de cette intégrale, pas chère et limitée à 500 ex
Je ne sais plus quel site ou blog mettait en ligne des comparaisons n et b/couleur, mais j'en avais pris quelques exemples, qui vous donnent un bon aperçu du niveau du Maestro

 
 
 
 Je ne nierais pas l'aspect promo évident de ce qui vient maintenant, mais à la lecture de ce bel ouvrage j'ai pensé à celui ci, sorti chez BW et toujours dispo, que j'ai aidé à faire venir en France : un autre géant, une autre série méconnue, une autre intégrale exclusive, un tirage limité, un trait magique, du noir et blanc...un rapprochement évident
 
 

vendredi 28 juillet 2017

Bat Cases

 Je suis dans mon projet de bouquin sur le "storytelling vu par Romita jr" jusqu'au cou. J'en montrerai des bouts plus tard mais là j'ai trouvé "amusant" de constater à quel point des scénaristes ont perdu un certain bon sens en chargeant à outrance les pages de textes. Depuis que la mode est au "full script" on dirait qu'ils sont payés au mot!
Regardez cette case. JRjr a laissé un petit peu d'espace pour du texte (et encore, à condition que le machin ailé en fond ne soit pas important dans l'histoire) et Snyder nous balance 5 bulles pleines de texte!
Je suis peut être un peu extrémiste (quoi que) en disant, reprenant Eisner, qu'il ne faudrait qu'une bulle par perso et par case, mais là quand même, c'est excessif, on dirait presque du Bendis
 C'est mieux sur cette silhouette de Wonder Woman
 
Idem ici, quelle idée de charger autant une case déjà bien saturée au crayon et encore plus à l'encrage

J'associe ce trop plein à l'influence (mauvaise) du cinéma : déjà que les films "obligent" les comics à être "réalistes" avec les costumes qui deviennent des armures...mais la surenchère indigeste d'effets spéciaux sur grand écran semble influencer des maisons comme DC ou Marvel qui veulent un trait de crayon plein de détails+un encrage à l'avenant+une colo qui en fait des caisses...S'y on ajoute les tartines de texte, le tout sur un format comics, donc petit, ça commence à faire beaucoup en terme d'illisibilité potentielle

mercredi 26 juillet 2017

La couleur du Diable

Semaine DD/ Miller/Janson?
 Encore une abomination trouvée sur le net : un collectionneur a fait (quand? je l'ignore) mettre en couleur cette page, que j'admirais dans Strange, gamin! Il a fait coloriser SUR L'ORIGINAL!!!
Non que l'approche du précurseur de la colo sur ordi soit mauvaise, même si je garde une préférence pour la 1ère, mais pourquoi Steve Oliff accepte-t-il de détruire une planche originale de la sorte? 
La planche cesse d'exister sous sa vraie forme, et si par malchance il n' y a pas eu de scan haute résolution avant cette hérésie, on ne pourra jamais la voir dans des ouvrages comme les Artist' s Edition!
 Pour se consoler, voici un exemple inverse, tiré de cet épisode
 Inverse, parce que de bon goût. Miller et Janson faisaient cerveau commun sur une grande partie du run, et sur des pages que Janson met également en couleur on voit qu'il sait où Miller va, en terme de lumière et d'ambiance, et il va dans le même sens. 
J'aime ce genre de "color hold" sur l'ombre de DD (mise en couleur sans le cerné noir)
 
On termine, à nouveau, avec de la cabriole haute def, et en noir et blanc

lundi 24 juillet 2017

Daredevil, Miller, Klaus... et les yeux

 Attention spoiler : Daredevil est aveugle! Si!
La cécité n'a pas toujours été traitée avec du pathos, comme ci dessus
Rappelons nous, le bref (mais trop long) passage de Lee/Colan et le "frère jumeau" de Matt, voyant : Mike
 Je fais là un focus sur...les yeux vus par la Golden Team de DD, Miller/ Janson
Un perso aveugle mais une attention extrême accordée au regard par les artistes
L'intensité, les jeux de regards furent souvent au cœur des préoccupations de l'équipe, même si c'était moins évident au premier...regard, que les acrobaties du diable rouge
Tous les perso furent concernés, 
comme Ben (avec, en "bonus" le regard d'un mort)
 
 Souvenir indélébile que cette Elektra aux grands yeux, presque manga, sauvant Foggy d'une phrase et avec un autre regard, chargé de pleins de sentiments
 Intelligemment, Miller (au trait magnifié par Janson) ne cherchait pas à reproduire un certain type de "regard type" d'aveugle; Il jouait suffisamment pour cela avec les attitudes, la gestuelle (une entrée à venir?) Le regard véhiculait une émotion certaine, sans que les yeux nous fixent réellement
 Même en trois traits et avec le masque, le regard reste expressif
 Idem, l’œil du caïd en plus
 Ado, le traitement graphique appliqué par Miller et Janson aux gros plans de regards me fascinait (et toujours aujourd'hui d'ailleurs) Une volonté de réalisme mais qui reste crédible en tant que comics, sans lien photographique outrancier
La définition, en dessin, du miroir de l'âme

le Punisher
  Bullseye/Le Tireur avec une case (la 2nde) réutilisée, d'une profondeur incroyable

 J'aimerais faire une entrée conséquent, un jour, sur la cécité dans ce titre, mais la tâche est grande
Peut être plus tard, en plusieurs fois
A...voir