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mercredi 5 septembre 2012

Sam Suffit

 Sous ce nom d'entrée bien naze (j'ai hésité avec Play it again Sam) se cache une énigme. 
L'énigme Sam Kieth
Un artiste totalement hors normes et hors modes
Il aurait pu être une méga star à la Lee/Mcfarlane, mais a choisi de partir sur des sentiers tortueux et il a été perdu pour beaucoup (dont moi)
Petit spotlight
Il y a bien longtemps il fut l'encreur de Matt Wagner
 Sa série Epicurus the sage (avec Bill Loebs) montrait déjà clairement les influences de sa vie d'artiste : Frazetta et Wrightson
 il vous faut plus évident que cette illue?
 La reconnaissance arrive grâce à Neil Gaiman qui lui sert les débuts de Sandman sur un plateau. Il ne restera guère (déjà anti star?)
 Le grand public le découvre au détour d'un Hulk visuellement épatant
 L'apothéose arrive avec un récit de Peter David dans Marvel Comics Presents. Son admiration pour les finitions ultra détaillées (de ses maitres cités) éclate au grand jour

 Mais déjà son sens de la distorsion pointe le bout du nez, sous un vernis d’épate
 Son chef d’œuvre, chez Image : The Maxx! Série absolument impossible à résumer, non commerciale au possible, mêlant dessins géniaux, dessins minimalistes, peinture, expérimentation, ésotérisme, onirisme, délire, non sens... Un grand moment (qui a même eu droit à son dessin animé, surréaliste)



 S'il revient au mainstream ensuite (il faut bien manger) le mal est fait, et il ne sera plus jamais "classique", même sur Hulk et Wolverine. Il fait comme Sienkiewicz, mêlant délires graphiques et peinture

 Idem chez le concurrent
 Quand il ne peut pas peindre lui même, le rendu est moins délirant et peut être moins intéressant (ici sur Spidey)
 Il revient un temps régulièrement sur des histoires très personnelles chez Image, comme Zero Girl. On reste dans le "bizarre" avec des histoires de marginaux, de persos cassés, tordus, en marge de tout

 Et c'est depuis qu'il "m'a perdu" puisque si je comprends la démarche consistant à sortir de la norme, il faut, pour moi, un minimum de dessin et là, depuis quelques temps, tout ce qu'il fait ressemble à ça :

 Et pourtant le bougre sait encore carrément (très) bien dessiner, comme en attestent ces deux illues plutôt récentes (tiens revoilà Wrightson sur la 1)

Je reviendrai quand il éditera des choses comme ça. En attendant allez jetez un oeil dans l'antre de ce fou furieux très atypique,

mardi 4 septembre 2012

Niourk

 Ca fait pas mal de temps que je n'ai pas attendu un bouquin avec tant d'impatience. 
Olivier Vatine annonce qu'il vient de le boucler
Sortie annoncée le 11 10


lundi 3 septembre 2012

It's raining, man

Thématique au sein d'une thématique : la pluie, dans l'encrage de Klaus Janson (oui, je sais, mais je me soigne)
Son style d'encrage, spontané, se prête très bien à des rendus de matière comme la pluie
Un vieux DD dessiné par Miller, avec un orage. L'arrivée de la pluie, par du "simple" hachurage
u
 La pluie commence, légère. Le ciel, chargé, gronde. La trame collée sur le fond, et la gouache blanche, "font le boulot" (dessin : Infantino)
 Ici c'est moins la pluie, qui commence juste, que la matière du sol mouillé qui est intéressante, et indique le temps (dessin de Giordano)
 Pas de pluie directe, mais de la trame collée pour jouer avec les reflets d'une pluie extérieure (dessin : Miller)
 Idem, avec une pluie extérieure, se mêlant aux effets de vitesse du camion (JRjr au crayon)
 Toujours de l'extérieur : une pluie forte masquant partiellement la scène d'intérieur (KJ dessin et encre)
 Mélange d’externe, d'interne, et de "pluie directe". Le décor s'estompe presque entièrement dans la dernière case
 Passons à la pluie directe. Un exemple rare de lavis sur un dessin de John Buscema. Le lavis est si chargé que la pluie n'est représentée qu'avec de la gouache blanche, sans un seul trait noir
 Un exemple de l'utilisation très classique de Klaus Janson pour la pluie : gouache blanche et cutter sur des zones noirs, traits noirs sur des zones blanches (dessin : Breyfogle)
 Très souvent avec cet encreur la pluie est écrasante, oppressante. Traitée verticalement, elle accentue cet écrasement des perso (dessin JRjr)...
... jusqu'à brouiller complètement les arrières plans
 Sur son dessin pour le Spirit mag il a mêlé ce type de pluie verticale avec un traitement presque comme  élément de "fond de dessin"
 On garde l'écrasement avec pluie verticale, mais on change un peu le rendu, grace à une contre plongée bien efficace
 Passer en mode plongée isole encore plus le personnage (+ la levée de la "caméra" et l'angle noir, par JRjr)
 Une pluie "diagonale" garde l'effet "violent" de l'averse, et la répétition des cases avec le même angle de pluie joue sur la durée (JRjr, et on découvre que le cutter peut faire jaunir une planche originale)
 Encore une pluie diagonale, mais Jrjr garde les cohérence du champ/contre champ (le "sens" de la pluie s'inverse avec le plan)
 Enfin (toujours JRjr) une diagonale de pluie très dense permet de jouer, brillamment, avec la lumière : effet saisissant de lumière avec halo (les astigmates comprendront) avec de la gouache blanche

samedi 1 septembre 2012

Renaissance

 Fan de Born Again? Allez jeter un oeil à cette chronique du Comics Journal. Pas assez longue à mon goût mais très intéressante
j'en profite pour (re?) montrer l'une de mes séquences "hors DD:/Matt" préférées
 et l'une de mes pages préférées

vendredi 31 août 2012

La Reine Marie

 
Je suis en train de lire ce livre, consacré à une femme qui, s’il y avait une justice dans le monde impitoyable des comics, devrait  être beaucoup plus reconnue qu’elle ne l’ait. Si vous avez lu des comics sortis entre, en gros, 1950 et 2000, vous avez « vu du Marie Severin »
Tous les livres que Twomorrows Publishing consacre aux nombreux héros méconnus du silver/ golden age des comics, sont incontournables, mais ne ratez pas celui-ci (il n’est pas utile d’attendre la mort des gens pour les célébrer, et cette Dame a 83 ans)
Peut être moins connue que son célèbre, et récemment disparu, frère John, Marie n’en est pas  moins talentueuse. Elle a tout fait, dans tous les domaines : edito, couleur, dessin, encrage, prod…
Ses faits d’armes les plus notables : avoir mis en couleur la quasi-totalité des titres de la plus belle des séries de comics des 60 dernières années : les EC Comics
Il suffit de voir ce dessin, sur lequel elle croque le staff : que des noms mythiques
 Elle s'est donc retrouvée à donner une cohérence de couleur à des titres comme ceux ci

 Un exemple de son travail. Comme le fera, un peu à la même époque, le papa de Lucky Luke, Morris, elle n'hésitait pas à utiliser les aplats vifs, et ça fonctionnait bien
 Probablement plus connue, une fois chez Marvel (elle aide Stan Lee depuis les début de la maison), pour des titres parodiques, elle excellait dans ce genre
 avec un style pas très éloigné du grand Jack Davis...
 mais également capable d'assurer dans le réaliste
Je trouve même à son (chouette) Iron Man, un côté Romita Jr (2ème run)

Elle a longtemps tenu un rôle similaire à celui  de John Romita : fournir des roughs de couv aux dessinateurs
(ce que fit aussi Ed Hannigan) Ici l'ironie veut qu'elle fournisse justement ce rough à un John Romita très respectueux de l'intention
 Idem avec cette couv finalisée par Sal Buscema


Un joli Hulk qui se pose une question...

...où a bien pu passer le rough ayant servi de base à ce dessin de klaus Janson (si si ,c'est bien elle qui a travaillé sur cette compo)
On termine avec une leçon pour aspirants artistes

jeudi 30 août 2012

Bat-Sin

Début des 90', Frank Miller nous a offert Sin City, et son trait ne fut plus jamais le même (merci Munoz au passage)
Mon actuel fond d'ecran au boulot
L'original fait partie des planches vendues (à des prix...) assez récemment. On voit bien le travail de détourage et de finition en blanc sur noir



Du coup lorsque, après avoir lancé Sin City, il se retrouve à bosser sur des illues de Batman (pour des éditions anniversaires du DKR) on peut dire que Bruce se prend un bon coup de style "Ville du pêché"
(sur cette illue on n'a presque que du détourage, quasi sans retouche de blanc)