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lundi 12 décembre 2016

Fluide Glacé

 Et ben  le patron, il a eu la mauvaise idée de se barrer en début de mois! Il aura marqué, et de belle manière, des tas de lecteurs et d'auteurs. Les éloges ne manquent pas, je ne rajoute rien de tel car je ne suis pas un spécialiste du roi de l'Umour, même si j'ai beaucoup lu, ado, ce grand Monsieur
Impossible d'avoir échappé à l'humour de Marcel Gotlib, et impossible de ne rien aimer de son humour car il a touché à tout : gentillet (pas beaucoup), décalé, cynique, potache (beaucoup) scato (beaucoup également) pervers...Un régal pour tous les goûts
Gotlib n'était pas ce que l'on peut appeler un "dessinateur né" avec un dessin facile. Ce n'est pas l'injurier de dire que l'on sent un "besogneux", un auteur qui s'est appliqué, longtemps, pour noircir ses pages de milliers de détails poilant. Son dessin était assez raide (ce qui n'empêche pas le mouvement) et l'absence d'encrage au pinceau ne va pas dans le sens de l’assouplissement du trait 
Il reconnaissait également être autodidacte et improviser beaucoup (il mettait bien plus de séries d'abdo que ce que l'anatomie n'autorise)
Mais son dessin fonctionnait et c'est surtout au niveau des idées, du délire, des inventions, qu'il a marqué la BD
 N'oublions pas quelque chose que tout le monde n'a pas forcement remarqué : il est un domaine où il excellait également : le lettrage!
 
 
 Cette page est l'une de celles, nombreuses, qui me restent en mémoire (et j'ai souvenir de l'avoir imprimée et apportée à mon prof de philo au lycée!)
 Gotlib apportait beaucoup ,en terme d'idées et de narration, mais il sortait peu de sa zone de confort en terme d'encrage, net et précis. Une exception (un poil maladroite) avec ce mix/parodie scénarisé par Giraud
 Il a eu l'occasion d'approcher le comics à sa manière (cf son superman avec Neal Adams aussi, évoqué ici)
Je suis ravi d'avoir pu visiter la très belle expo qui lui était consacré à St Malo en 2013. Il méritait, n'en déplaise à sa modestie, amplement cette superbe scénographie
Expo qui permis également de rappeler que sous les milliers de pages de grosse déconnade, Gotlib fit aussi des bijoux de poésie et de finesse, comme cetet histoire (unique) revenant sur le petit enfant juif qu'il fut, caché pendant la guerre

 Fluide Glacial perd donc l'un des plus importants de ses piliers, mais je voulais finir ce petit clin d’œil par une allusion au "directeur de conscience" de ce journal, qui a travaillé avec Marcel Gotlib : Dominique Vallet, dit Alexis (disparu à trente ans, en 1977) Contrairement à Gotlib s'était un virtuose naturel du dessin
Gotlib utilisait le trait génial d'Alexis pour des gags/histoires souvent trash, mais pas que
 
 Même seul, Alexis suivait par moments la piste Gotlib
 
 Il a bossé avec bien d'autres que Gotlib. Cette compil noir et blanc de son œuvre avec Fred est un bijou. A ne pas rater, que l'on apprécie ou pas le poète qu'était Fred, ne serait ce que pour le niveau de dessin au pinceau, à peine croyable pour quelqu'un de si jeune
 
 

 Pour revenir au grand Marcel, et conclure, voici une photo 100% nostalgie, avec 4 géants, tous disparus (Morris, Eisner, Gotlib, Kurtzman)


vendredi 9 décembre 2016

Centenaire!

 L'an prochain nous célébrons le centenaire de la naissance de Jack Kirby et de Will Eisner. Deux géants. Nous en reparlerons forcément
Mais ils nous ont quitté il y a des années, alors qu'aujourd'hui nous fêtons les 100 ans de mon acteur favori de sa génération, Issur Danielovitch Demsky, un poil plus connu sous le nom de Kirk Douglas
Dernière icône vivante de son art et de ce calibre (et pour une fois le terme n'est pas galvaudé)
Les hommages, de son vivant, vont affluer donc je n'en remets pas une couche, mais je marque juste le coup avec quelques unes des très nombreuses apparitions du grand Kirk dans nos illustrés. Trois autres géants,dont le premier est toujours parmi nous : Albert Uderzo, Jack Davis et Mort Drucker (le petit jeune sur l'affiche de Davis, c'est un ex culturiste/acteur/gouverneur...)
 
 On dirait bien que Pixar s'est inspiré de Douglas également
Vive Kirk Douglas! Et bon anniversaire à lui!

mercredi 7 décembre 2016

Back To Angoulême

J'y retourne! C'est décidé, mes billets de trains sont là pour le mois prochain...
Je crois que mon dernier pèlerinage au festival d'Angoulême date de 2008. je ne suis pas fana de cette grand messe un peu démesurée, mais j'ai craqué. Après avoir (bêtement) résisté sous la présidence de Bill Watterson, et donc raté l'expo le concernant, je ne veux pas faire deux fois la même erreur. J'y vais principalement (et pour voir les copains) parce qu'il y a une expo pour le centenaire de la naissance de... Will Eisner! Inratable! D'autant plus que ce gros évènement n'aura lieu qu'à Angoulème, et à New York!
N'oublions pas que Eisner fut un habitué du festival (où j'ai eu la chance de le croiser quelques minutes en 97!) Il a également été le 2nd grand prix, en 75 (et premier américain).
Peu d'expo d'envergure sur cet auteur plus que majeur (la dernière était, je crois, à Bruxelles en 2013/2014)
L'évènement est de taille

J'ai déjà ce grand et beau livre avec fac similé de planches...
Je sais bien qu'il y a aura du Spirit dans l'expo mais ce que j'attends le plus, c'est de voir les planches postérieures au Spirit. J’aimerais voir du Contract with God, du Dreamer, Life Force, Life on another planet...
J'ai hâte de voir ça en tout cas
Voici la présentation tirée du dossier de presse, et qui met l'eau à la bouche


l’exposition se déroulera à travers 6 sections :

Une introduction spectaculaire plongera le public dans la pénombre d’un décor urbain

qui évoquera le New York des années 1940.

Une deuxième section permettra de découvrir l’enfance et les débuts de Will Eisner.

La troisième section passera en revue les activités de l’agence fondée par Will Eisner

et Jerry Iger dans les années 30.

La quatrième section sera l’une des plus conséquentes car consacrée au personnage

emblèmatique d’Eisner ; The Spirit. Elle permettra de découvrir la genèse du personnage,

son évolution, à la fois graphique et d’inspiration.

La cinquième section sera consacrée à l’American Visual Corporation et s’attachera à montrer à quel point Will Eisner a été pionnier dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui

la "communication visuelle".

Enfin, la sixième section sera le deuxième moment fort de cette exposition. Cette section

couvrira la période allant de la fin des années 1970 jusqu’au décès de Will Eisner et sera

découpée en 5 sous chapitres qui aborderont respectivement : les questions d’autobiographie, de grammaire narrative et de vocabulaire graphique, le tropisme littéraire d’Eisner, Eisner

professeur et professionnel et enfin la judéité et le racisme.

Dans chacune des sections de l’exposition, des interviews données par Eisner, ses assistants,

les éditeurs et spécialistes qui l’ont côtoyé seront consultables sur écran. Deux films

documentaires seront diffusés au sein de l’exposition : Will Eisner: Profession Cartoonist (1999)

de la réalisatrice brésilienne Marisa Furtado d’Olivero et Will Eisner : Portrait of a Sequential Artist (2010) du réalisateur américain Andrew Cooke.

L’exposition comprendra plus de 120 planches originales, imprimés, croquis, esquisses, photos, lettres manuscrites… 


Je prendrai aussi le gros catalogue d'expo, dont voici la couv
Cette couv est tirée de l'une des illue du Spirit que je préfère. Celle ci


lundi 5 décembre 2016

Carmine Infantino

 Qui est Carmine Infantino? 
Résumer en quelques lignes près de 60 ans de carrière? Facile!
Grand nom du Silver Age des comics. Né en 1925, mort en 2013
Connu pour avoir œuvré assez vite/jeune chez DC, sur des titres emblématiques comme JLA, Adam Strange, Green Lantern, et surtout celui qu'il a refaçonné et auquel il fut le plus lié, The Flash.
En 68 il devient Directeur Editorial (en grande partie promu par DC pour le garder car Stan Lee voulait le débaucher) A ce poste (puis comme Publisher dès 71) il fait de belles choses pour DC comme débaucher Dick Giordano, débaucher (coup de maitre) Kirby, nommer Joe Kubert editor... 
En parallèle des ses activités éditoriales il dessine un peu de pages intérieures, et beaucoup de couv (les siennes ont toujours fait vendre) 
Viré de son poste décisionnaire comme un malpropre en 76 (il aurait "fait perdre" 1 million à DC pendant que Marvel en perdait pourtant le double) il a gardera une gigantesque rancœur. Il reprend alors son boulot de dessinateur free lance pour Marvel (et Dc) mais dit ne jamais voir retrouvé la flamme et avoir approché le dessin, à ce moment là, comme un simple job

Un exemple de couv iconique de sa main


 Il dessina, avec Murphy Anderson, l'une des plus célèbres images de Batman et Robin
 Revenons un peu sur l'un des buts de ce blog : l'encrage
Celui qu'il fit venir chez DC, Dick Giordano, est probablement l'un de ceux avec qui le mix fonctionna le mieux, leurs styles d'encrage étant assez proches
 Il faisait aussi une belle équipe avec son ami Joe Giella
 Celui que l'on associa beaucoup à Ross Andru, Mike Esposito, finissait bien ses crayonnés
 Je trouve les finitions du jeune Bob Wiacek admirables, texturant des dessins souvent un peu simples
 Avec une autre approche, Terry Austin modernisait un peu Infantino. L'un de ses encreurs favoris
 Je ne suis pas (du tout) un admirateur de Infantino en tant que dessinateur. Je ne suis pas fan de ses raccourcis, ni de son utilisation TRES intensive de compositions à base de diagonales (comptez sur un comics de 22 pages combien de cases sont composées autour d'une diagonale!! (Effarant) Même si je reconnais un dynamisme et un sens du mouvement. Il disait adorer le design mais je n'ai pas assez lu de ses comics pour en juger. Ajoutons à cela la quasi impossibilité de lire du DC en vf quand j'étais gosse et me voici largué en matière Infantinesque
Reste que c'était un excellent encreur, qui avait trop peu le loisir (et l'autorisation) de s'encrer lui même. Un exemple de page 100% Infantino avec ce trait de plume cassant, nerveux
Des duos sont très intéressants, comme le prouve ici la finition souple de Bret Blevins sur un trait plutôt cassant
 Beau travail du très bon Steve Leialoha
 La "graisse" apportée par le génial Tom Palmer donnait un  côté Buscema aux dessins
 Etonnant encrage d'un jeune Walter Simonson
 Deux philippins très connus pour avoir finis (de manière intensive) les dessins de John Buscema sur Conan, appliquent la même recette sur les dessins de Infantino qu'ils font leurs : Ernie Chan...
 et Rudy Nebres
 Surprise de voir l'artiste Alex Nino comme "simple encreur"
 Et pour finir, en beauté bien sur, l'incontournable Klaus Janson qui apposait sa patte magique sur les (rares) DD de Infantino. Il assurait la continuité graphique de la série et son style est donc prépondérant. C'est plus marqué sur des scènes statiques sans les tics du dessinateur, que sur d'autre (la dernière page ici) composées tout en mouvement et diagonales
 
Un homme qui déteste Bob Kane est forcément bien. Il fait partie des détracteurs de Kane de la première heure, mais de ceux qui l'ont connu et savent de quoi ils parlent. Il s’agit de première main, et non de ragots, quand il évoque cet homme roublard (pour ne pas dire escroc) qui verrouille, seul, les droits de Batman, éconduit ses partenaires, ne sait pas (ou si peu) dessiner mais refuse (longtemps) de reconnaitre qu'il fait appel à des dessinateurs à qui il impose l'anonymat (il amenait chez lui des pages sur lesquelles DC demandait des retouches, au lieu de les faire sur place, et pour cause, il lui fallait trouver un dessinateur)

vendredi 2 décembre 2016

K and F

 Traduit de l'italien :"hé les gars, on fait une énième compil du Dark Knight Strikes Again. J'ai vu que des éditions utilisaient un dessin de Miller tout seul, postérieur à la mini série. Et si on faisait pareil, mais en "inversion polarité" pour nous différencier? pas con non?" 
Si...très con!
 Passons. Miller aujourd'hui...pas toujours facile; Dans la dernière livraison du très en retard DK III, après avoir fait tout seul un mini comics d'avant, il propose celui ci avec le retour de son ancien complice Klaus Janson à l'encrage
Miller seul sur la couv (argh, la tête de Wonder Woman!!)
 Je n'ai pas vu les planches en noir et blanc mais j'ai l'impression que Janson a été moins intimidé à l'idée d'encrer Miller, que sur le 1er mini comics
Le résultat ne m'emballe guère
Miller expédie des dessins rapides, sur un découpage simpliste, blindé de raccourci faciles
Reste une finition TRES Janson par endroits, comme sur cette page (surtout la dernière case)
 Que de vide! (mal comblé par une colo à l'avenant du dessin)
 Impossible de faire des miracles à l'encrage avec ce qui ressemble à une base si pauvre
 Dommage
Je suis plus intéressé par la bizarrerie suivante : un dessin de commande par nos 2 compères