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vendredi 8 février 2019

Kong Crew II


Petite "mise au point" préalable : ce blog est ma cuisine, mon salon, ma "pièce bd", mon bar...j'y mets de tout, selon ce qui me passe par la tête, et je suis bien content de voir que pas mal de pages sont vues chaque jour (avec des pics réguliers, inexpliqués, de plusieurs milliers de pages vues par jour et par périodes, mais je dérive)
Ce que je ne fais pas, c’est demander des services de presse (gratos donc) pour ensuite faire la promo desdits livres
Je sais que c'est une pratique courante (très courante sur la plupart des sites de news bd, et assez sur pas mal de blogs). Pas ici. C'est l'une des raisons qui m'ont fait cesser d'écrire des chroniques pour des magazines. L'impression de devoir écrire par obligation, de ne pas dire de mal car on l'a reçu gratuitement, et comme en plus la bd est un travail de titan, démolir me parait facile et injuste.
Avec de petits pouvoirs viennent de petites responsabilités 

Cela dit il m'arrive de recevoir des choses sans que je ne demande rien. Je n'en parle que si j'ai aimé et envie
Ce qui nous amène à King Crew II
Je soupçonne Eric Herenguel de s’être souvenu du fait que j'avais beaucoup aimé le 1, et du coup j'ai reçu le 2 (pas pris à Angoulême puisque je n'y suis pas allé)
Merci Eric!
Attention, avis de feignasse : tout ce que j'ai écris sur le un est valable pour le 2.
Allez donc relire, ici 

C'est une excellente surprise puisque je pensais que le 1 serait le seul comics qui sortirait avant la version couleur de l'album complet
Eric Herenguel  aime la bd de genre. Je ne le suis pas forcément sur tout (les barbares par exemple) mais là je suis ravi
Une grosse appréhension en lisant, sur le 1, qu'il est fan d'avions et qu'il va s'amuser avec ce thème, car j'ai peur, dans ces cas là, que ça ne donne des bd pour fondus du thème et puis c'est tout. 
Que nenni! Il y en a pour tout le monde avec Kong Crew (sauf adeptes d'histoires prises de tête)

Sur certaines de ses BD (je ne les ai pas toutes mais presque) je trouve qu'il y avait des choses par endroit un peu  "en dessous" malgré un résultat final plus que convaincant. 
Là je ne trouve quasi rien à dire (allez, quelques très rares visages m'ont moins emballé, s'il fallait vraiment pinailler) 
Il a tout bossé. Tout!
Décors, ville, mise en page, action, lisibilité, textes, placement des bulles...
Regardez le type de lavis qu'il pose sur son encrage

 
 Quelques work in progress mettant en avant son plaisir évident de la finition à l'encre
 
 
 Il y a de la narration, du découpage, mais aussi des pages qui pètent!
 J'aime vraiment son approche de l'encrage, "à l'ancienne", qui sent l'encre de chine et les doigts noirs
 Il va y avoir une "Artist Edition", reproduisant en quadri (et au format j'imagine) les planches originales
Je pense que ce sera un très bel objet.
Nous avons déjà eu pas mal d'échanges sur l'intérêt, ou pas, de versions "luxes" (et forcément chères) Ce débat n'a pas lieu d’être ici car l’éditeur présente le comics d'origine pas cher, et d’une qualité irréprochable, que ce soit le format, le papier, le soin apporté à l'impression... 
C'est une bd de genre, faite pour être populaire, et ce format s'y prête.
Allez vite voir sur le site de l'éditeur comment le commander, ici
Caurette est, à l'image de Black and White, Komics Initiative ou Original Watts, de ces éditeurs de taille modeste, mus par la passion, les coups de coeurs et les beaux livres

Il y a une version couleur en cours de réalisation également (work in progress ci dessous)
 Je pense qu'il s'appuie sur son lavis pour poser ses couleurs
Je reste néanmoins un adepte du noir et blanc
Je n'avais pas montré cette photo, sans trucage, faite à l'occasion du 1er comics! Si ça ne vous décide pas à vous jeter sur ces deux numéros, je ne sais plus quoi dire/faire!
 Aussi tentant soit le Artist Editions à venir (seul mon banquier me dira s'il est ok, ou pas) j'espère qu'il y aura la suite sous forme de comics

Pour conclure, sur une anecdote : Il est beaucoup question de New York dans cette histoire, avec des pages magnifiques de la grosse Pomme. Et bien j'ai reçu ce comics le même jour que celui là.
Bien sur que je l'avais déjà (c'est l'un de mes livres de chevet depuis 30 ans) mais en vf Glénat uniquement. J'ai pu me régaler à nouveau de ce chef d'oeuvre, en vo.
Sans faire de comparaisons qui n'ont pas lieu d'être, c'est New York,...et au lavis! Un signe?
 

mercredi 6 février 2019

Deux italiens

 Mais pourquoi est ce que j'ai fait Allemand première langue!!! Si j'avais pris Italien je pourrais lire du Bonelli
Parce que si quelques grands noms passent la frontière et sont visibles en vf, je peux voir qu'on rate un paquet de bons dessinateurs qui ne sont (quasi) publiés que chez Bonelli
Deux exemples
Gigi Cavenago rappelle un peu le trait de certains italiens bossant chez Marvel, DC ou Image (je pense à De Felici)  
Il a un bon sens de la colo et du dessin qui va à l'essentiel tout en étant agréable à l’œil
 
 
 
 Je trouve son trait encore mieux sur Dylan Dog
 
 
 
 En n et b il se défend
 N'irait on pas vers...vers..Alex...T...?
 mais oui! et il rend un bel hommage
Un autre italien doué, peu ou pas publié en France, et avec qui j'ai un peu échangé en face à face (grâce à Tony Lariviere et son festival)
Alessandro Poli a des influences plutôt françaises, citant facilement Giraud ou Boucq

 des planches plus proches de nos standards fb, à la finition léchée, toujours sur une base solide
 
 
 

Il n'est jamais trop tard pour se mettre à une langue étrangère?

lundi 4 février 2019

Jeune Jr

 Cette photo date de 1985
John Romita jr, comme son editor de l'époque, Ann Nocenti, n'a pas trente ans (ils font tous les deux bien moins encore)
Peu de temps avant, il dessinait ce numéro de Uncanny X-Men
 Les fans du dessinateur savent que c'est avec Daredevil, en 88, qu'il pourra pour la première fois fournir ce que l'époque appelait des crayonnés finis (quasi des esquisses au sens actuel de "finis")
Voici ce qu'étaient des dessins poussés mais non finis avant DD
On voit que le boulot de Dan Green à l'encre est très important, mais que le jeune Jr a quand même posé l’essentiel
 
 
 
 Pour finir sur une autre photo de la même époque, je programme cette entrée en même temps que je découvre, thanks to Michel Montheillet, le jeune Frank Miller et son épouse de l’époque, la grande coloriste Lynn Varley

vendredi 1 février 2019

L'Esprit de la couleur

 Cet article, sur les coloristes, très intéressant (malgré un erreur faite en estimant qu'il n'y a pas de grands coloristes us) m'a fait réfléchir un peu
Que la couleur ait une grande importance dans la BD c'est une évidence même (surtout?) pour ceux, qui , comme moi sont plus sensibles au noir et blanc

Un exemple avec THE géant
J'ai trouvé cette illue, qui me "dérangeait", puis j'ai compris que c'était parce que j'ai toujours connu cette autre version, au dessin différent (Eisner faisait souvent des "recreations" pour des rééditions, de ses couv)
L'ambiance est totalement changée, déjà du simple fait de la nouvelle couleur
 
 Ceci est une repro en niveau de gris de la mise en couleur d'une couv du Spirit
 Colo par ...Richard Corben
En dessous de la Corben vous avez la version 100% Eisner, qui a ma préférence mais le but n'est pas là, il est de montrer à quel point une technique modifie la sensation du lecteur. Corben est sur de l’aérographe. Eisner non
 
 
Je crois que la colo/peinture de cette couv est de Ken Steacy. Quelle différence quand de simples aplats sont juste appliqués sur le trait (bien sur il y a aussi des modif de dessin)
 
Quand il ne se chargeait pas lui même de la mise en couleur je trouve que souvent le coloriste, s'il utilisait de la peinture, figeait le dessin
 
 Pour celle ci je n'ai pas de seconde version, juste le plaisir de comparer le noir et blanc avec la couleur
 
 Et là vous avez une magnifique double couv...
 sa vf...
 le rough...
 une autre recherche...
 et un hommage par Walthéry
 Ayant ouvert avec l'une de mes (nombreuses) couv préférées, je termine avec celle (que j'ai perdu !) qui est restée des années scotchée sur ma porte de chambre d'ado
Il s'agit d'un poster, qui a eu droit à une recoloration, très réussie, de la couv du mag d’origine

sa version en noir et blanc
 
Eisner fait partie des très rares (le seul?) artistes dont j’apprécie autant la couleur que le trait (au moins sur les illues/couv)