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mercredi 8 mars 2017

Le Demon de Jack et John

 Jack Kirby pour moi, c'est avant tout Marvel. Son travail chez DC me parle bien moins. Néanmoins, ce que je préfère de son passage chez la Distinguée Concurrence, juste devant Kamandi, c'est The Demon
16 épisodes bien puissants, débutés en 1972
 Voici la couv en noir et blanc, encrée par le très bon Mike Royer, et le crayonné
 
 Bien plus de ces merveilles avant/après, dans ce livre absolument incontournable, reprenant trois numéros 1 de Kirby (dont, justement, Kamandi et Demon)
 
 John Byrne est un héritier du King, qu'on apprécie le Monsieur ou pas. Il a repris, avec admiration, beaucoup des personnages de son idole. Sa reprise du Demon, datant déjà de 12 ans était très bonne (dommage qu'il n'ait pas eu le script en charge, juste le plot). Probablement son meilleur travail, au dessin, de sa période post Marvel. Un numéro de plus que Kirby, donc 17

 Le Nekros cité sur la couv est un pseudo de l'encreur Bud Larosa. Il ne démérite pas mais je lui préfère un Dan Green fort motivé qui arrive au numéro 8
Je suis admiratif des crayonnés de Byrne, poussés, dynamiques, plein de textures
 Green fait un très bon boulot de respect du crayonné, mais ces derniers restent plus intéressants, comme (presque) toujours, et donnent envie de voir un jour (plus qu'improbable) une intégrale au crayon
 
 
 
 La page que je préfère de ces quelques unes


 Le mot de la fin à Kirby, qui savait dire au lecteur "reviens bien le mois prochain mon gars"

9 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…

Chouette !
Du beau Kirby/Royer qui donne envie d'avoir cet Artist's Edition.

Agréable de voir des vétérans comme Byrne et Green aux commandes (même si ça date déjà d'il y a 15 ans).

La page que tu montres est symptomatique :

un crayonné puissant, plein de mouvement, une narration simple et claire qui alterne les plans.

À l'encrage, on perd un poil de cette spontanéité en case 1, où les gravats de la case 1 sont trop propres, trop dessinés, trop épais, pour être aussi forts qu'au stade des crayonnés.

Mais ça reste vachement bien !

Puis arrive la couleur, qui écrase tout, et enlève toute ambiance par un patchwork de couleurs saturées, surnaturelles, avec effets inutiles.

Alors si on passe de la version crayonnée à la couleur, la page a perdu 80% de sa force.

Même type de déception : Je viens d'acheter la version grand format de Weapon-X chez Panini. Même constat à la couleur (pourtant de Barry Windsor Smith lui-même) : sursaturée dans cette édition ! On a déjà évoqué ici le souci de ne pas désaturer des couleurs dans les récentes éditions, alors qu'à la base, ces couleurs vivaces tenaient un rôle de clarté quand elles étaient imprimées sur le vieux papier jaune des vieux comics. Barry W. Smith aussi, s'est clairement exprimé sur le sujet, déplorant de ne pas être écouté.
Moi qui ai acheté ce format que dans l'espoir d'avoir au moins UNE page en noir et blanc, je suis déçu. J'ai certes une version bien agrandie, mais au final bien trop sombre. Et la préface très juste de Larry Hama (datée de 1992) n'y change rien : Le boulot est entaché des tâcherons qui repassent derrière sous couvert de moderniser.

Dur dur d'avoir des goûts vintage à l'ère Photoshop.

Philippe Cordier a dit…

je suis moins dur que toi sur l'encrage de la case 1 que je trouve assez spontané, mais je partage le reste
Je n'ai pas encore vu cette version plus grande de Weapon X mais ayant vu que le même boulot sur le GN Mephisto/Fatalis de Mignola/Stern n'avait aucun intérêt je me doutais que je ne prendrais pas ce bouquin ci non plus
Cette saturation de couleurs pensées pour le papier d'époque est un aberration absolue oui

Laurent Lefeuvre a dit…

Je m'exprime mal : L'encrage est bon !

Mais il perd déjà un peu de la force du crayonné.

Quand à la bouillasse rouge dans laquelle le Demon se débat au final, on dirait qu'il quitte un placenta en cours de solidification, où que Carnage tente de le posséder : Terminé le labour bruyant de l'asphalte.

Philippe Cordier a dit…

Entièrement d'accord pour cette couleur, qui pourtant n'était pas ce qui se faisait de pire, même à l'époque, où il y avait des tas de "color hold" (virer le trait d'encre pour le remplacer par de la couleur)
Il faudra que je relise ces épisodes mais il me semble que par moments la couleur était sympa

Philippe Cordier a dit…

oui sur le principe, mais les fans, que nous sommes, peuvent apprécier, j'en suis sur, un agrandissement homothétique, s'il est bien fait,à partir de fichiers/films haute résolution, en tenant compte de l'impact nouveau de couleurs anciennes, et sur un papier NON BRILLANT

Philippe Cordier a dit…

pareil, Urban est bon là dessus
Un format homothétique et noir et blanc, en grand? Ne serait ce pas du Artist edition :)

duphot a dit…

J'étais un fan de Byrne : xmen, division alpha, fantastic... et puis après son dessin a énormément baissé. Savez- vous pourquoi ? Y a t'il une raison particulière ?

Philippe Cordier a dit…

Je pensais aussi cela mais en fait non, je pense que tout dépend du Byrne que l'on a aimé; Il a changé, régulièrement. Avec Austin c'était un équipe en or mais impossible à retrouver sans Austin bien sur
Sur les FF il s'encrait seul pour la 1ère fois donc il y a un charme particulier
Après je ne suis pas d'accord pour dire que son dessin a baissé. Il a même gagné sur des aspects mais les encreurs changeaient la donne et l'impression (qui a changé) aussi : ses Wonder Woman sont une cata à cause de l'impression en grande partie
J'ai adoré ses 12 premiers Namor, je trouve ses Demon très bons, alors que ses Generations me déplaisent. Son Cold War est sympa, les Next Men sont excellents, sa JLA fut abimée à l'encre, idem pour Superman des années 2000
Je mélange volontairement les périodes et si on se penche se ses travaux des 20 dernières années, en mélangeant la chronologie, il est impossible de dire ce qui fut fait avant quoi au regard d'une pseudo baisse de qualité régulière
Idem pour ses com, par moments je les trouve horribles et je me dis que c'est la déchéance puis il en sort une qui montre qu'il en a sous le pied
Passionnant le Byrne

Philippe Cordier a dit…

Il revient tellement souvent dessus sur son forum que je pense que cet arrêt de Hidden Years fut probablement l'un de ses plus gros trauma au père Byrne
Pas son meilleur boulot à mes yeux mais la combo avec Palmer était fort jolie