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lundi 24 avril 2017

Merveilleux Noël...Sickles!

 IDW est un éditeur qui devrait être déclaré d'utilité publique, tant les gars font oeuvre utile avec leurs magnifiques livres
Côté patrimonial, j'ai tourné longtemps autour de ce livre, avant de craquer. Je l'ai donc lu. Merveille!
Pour qui remonte le "fil de ses idoles", s'il a bon goût il y a fort à parier qu'il arrive assez vite à Noël Sickles
Petit exemple : tu aimes Chris Samnee?... oh mais on dirait qu'il s'inspire d'Alex Toth. Mais...Toth était un fan de Milton Caniff qui adorait...Sickles! Hop, nous y voilà
Ami proche de Caniff, Sickles n'a pas eu sa notorité, en partie du fait de son tempérament, et surtout parce qu'il a vite quitté le monde des strips, pour celui de l'illustration
Canif fut aussi un maitre pour Hugo Pratt et ce dernier reconnaissait s'être donc naturellement également inspiré de Sickles
Revenons à ce livre : Très gros format carré de près de 400 pages!!! 50 usd
Après une intéressante intro par un fan qui a fait son chemin, Jim Steranko, les 140 premières pages couvrent la carrière d'illustrateur de Sickles (la majorité donc)
De la gouache, du lavis, du crayon...il savait tout faire
 audacieux , et réussi,choix de couleur
 Ce genre de chose est super intéressant
 Je regrette juste de ne pas avoir plus qu'une illue (double page quand même) concernant son travail sur l'un de mes livre favoris, Une journée d'Ivan Denissovitch ( de Soljenitsyne)

Tout le reste du livre reprend l'intégralité de ses strips, sur près de 3 ans, de Scorchy Smith!
L'éditeur a la bonne idée de publier d'abord les dernières bandes de la main de son créateur, John Terry, puis la reprise par Sickles (avec quelques pages du repreneur à la fin)
Je ne les lis pas. Les strips, même de grands artistes comme Caniff, me tombent souvent des mains, c'est le dessin qui m'intéresse, et là c'est un festival
Sickles reprend donc le strip des main de Terry, malade, et qui dessinait mal, sans inventivité
Il copie son tyle à merveille , signant du nom de Terry, puis il prend la bande à son nom et va doucement mettre sa patte puis expérimenter, créer, jouer avec le noir et blanc...
Un exemple des fades bandes de Terry
 et une bande de Sickles. La dernière case, et la case isolée que je mets ensuite, prouvent à l'évidence l'influence majeure qu'eut l'artiste sur un géant de l'époque, Alex Toth

 Sickles aidait/influençait son illustre ami Caniff, comme ce genre de fille le prouve
 En caricaturant un peu, avant Sickles, il y avait des bandes "gros nez" et du réalisme fin à la McCay/Hal Foster. En très peu de temps dans le domaine du strip (1933/36) Sickles a tout simplement créé un style, une approche graphique, qui fera école, en passant par des artistes qui, dommage pour Noël/Bud Sickles, surent mieux capitaliser sur leur apport et passer pour les vrais précurseurs (Caniff, Pratt...)
 Avec plus de 800 bandes le strip évolue graphiquement sous nos yeux, de la moche copie de Terry au flamboyant usage du pinceau et un travail de clair obscur qui fit forte impression sur Caniff

Un exemple de travail à la plume, au duo tone (ou duo shade-papier imprégné de trame) puis de pinceau
 Merci à IDW pour cet incontournable, et je laisse la parole à celui qui le découvrit bien avant IDW, pour la vf qui, aussi mal imprimée était-elle (parait il) fit découvrir le travail de Bud Sickles aux français qui avaient le bon goût de lire du Futuropolis (l'original) : Monsieur Etienne Robial
Enfin, pour continuer à "remonter le fil" il me faudra trouver une jour le temps, la motivation, et la doc, et parler de celui qui inspira Sickles, et Eisner (entre autres) : Billy Ireland

13 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…

Superbe !
Beau boulot, Phil !

Le nom de Bernet manque à ta liste, car le dessin même de la couverture du bouquin sur Sickles renvoie en ligne droite au dessinateur espagnol !

Il y a une image que tu montres, avec un avion dans un paysage de neige avec montagne en arrière-plan. Franck Biancarelli, sur sa page facebook, l'a récemment montrée pour expliquer en quoi il s'en était inspirée pour composer une case.

Le lien ici :

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10211880553236894&set=a.1047767002081.2009310.1462879690&type=3&theater

Philippe Cordier a dit…

il manque plein de noms, mais c'est vrai que Bernet est d'autant plus proche qu'il est même cité dans le livre, pour avoir aidé à composer la bio de Sickles
Merci pour le lien sur Franck, je l'avais raté, mais notre corse favori est un grand fan de Sickles donc rien d'étonnant

Johann a dit…

Bon, je devais découvrir Noel Sickles depuis longtemps mais là j'ai commandé le bouquin à peu près 45 secondes après avoir lu ton article. Merci d'avance, comme d'habitude !

Philippe Cordier a dit…

je te ruine :)
Tu me diras si tu arrives à lire les strips, ou si c'est vraiment moi qui suis hermétique à cette narration d’antan. Mais la "simple" observation de l'évolution du trait sur ce grand nombre de pages mérite l'achat

Johann a dit…

Pas de mal à me ruiner, je suis là pour ça :)

Je te dis ça au plus vite! J'aime beaucoup les strips de l'époque en général mais je peux tout à fait comprendre, la narration est différente. Ce n'est pas fait pour la lecture d'une traite, j'adore le Prince Valiant de Foster mais tu sens très bien que c'était fait pour être lu à raison d'une page par semaine et que ça se ressent sur la façon de le lire et apprécier, je lis parfois un tome d'une traite mais je ne suis pas sûr que ce soit le mieux, idem pour Terry et les Pirates. La narration est telle que pour moi il est parfois necessaire de faire une pause et lire à un certain rythme pour bien en profiter.

Philippe Cordier a dit…

oui j 'ai également eu cette impression de "ras le bol" avec les strips de Lee/Romita,compilés dans un beau livre

Franck Biancarelli a dit…

Dans la préface de "Bob l' aviateur", la traduction de "Scortchy Smith" aux éditions Futuropolis (le vrai Futuropolis) il y avait une préface de Milton Caniff dans laquelle il expliquait que déjà installé, il reçoit un jeune mec venu lui montrer ses dessins car ce jeune mec allait reprendre le strip de "Scortchy Smith" son créateur étant très malade. (Scortchy Smith et Terry and the pirates étaient manifestement produits par la même boite). Caniff comprend très vite que ce jeune mec est là par politesse mais ouvre le carton en se disant un peu trop sûr de lui, qu'il lui donnerait deux trois petits conseils. Mais là, c'est toujours lui qui parle, en voyant les premiers dessins il pense instantanément : Bon dieu ce mec est meilleur que moi.
Ils auraient pu devenir concurrents ils sont devenus les meilleurs amis du monde. Caniff a énormément appris de Sickles. "Terry and the pirates" a progressé à la vitesse grand V, parfois dessiné par l'un et encré par l'autre. Caniff conclue sa préface en disant : "Pour moi il est tout simplement le meilleur".
A cette préface de Caniff s'ajoute celle de je-ne-sais-plus-qui (mon ex Futuropolis est en Corse chez mes parents) qui lui même conclue par une phrase qui me marque encore par son haut degré de vérité. Quelque chose qui disait à peu-près ça :
"On arguera qu'il y a encore des choses en BD qui méritent le détour qu'il ne faut pas trop faire le difficile que la Bande dessinée n' est pas morte et qu'elle a même encore de beaux restes. Ça n' a qu'un inconvénient, il faut aimer les restes".
.
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Je ne suis pas un robot.

Franck Biancarelli a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Franck Biancarelli a dit…

Je sais qu'il y a un "t" à la fin de "conclut" : p

Philippe Cordier a dit…

yes, tu ce que tu dis de Caniff est écrit dans le gros livre que je sais que tu as mais te connaissant je ne serais pas étonné que tu aies un poil survolé le texte en angliche pour te délecter des images, auteur de BD que tu es

Franck Biancarelli a dit…

Comment tu me juges ! (C'est exact).
Et je ne suis toujours pas un robot.

Pifouboy a dit…

Bon Phil, je tournais moi aussi autour de ce bouquin depuis… des années. Ta chronique a fini de me convaincre à passer à l'acte.
je ne te remercie pas.

Philippe Cordier a dit…

à ton service :)