Et la couleur fut

Je dénigre assez les coloristes US pour montrer quand, parfois, j'aime bien leur boulot

Dean White tire régulièrement la couverture à lui (cf Spider-Man 600) mais sur la couv de ce même numéro, ci dessus, sa sobriété est à saluer.

Il a commencé à bosser avec le duo Romita Jr/ Janson, sur Black Panther, et cette magnifique couv, à mi chemin entre la colo classique (le perso) et la peinture (le fond).

Sur cette récente pleine page Iron Man / Thor il en fait plus, mais va bien dans l'esprit du dessin de Romita Jr/ Janson, saturant l'arrière plan (soleil + marteau "brillant") et les reflets des effets du marteau se ressentent sur le perso

Il a un vrai sens de la couleur

De la même façon, il en fait des caisses (la toile...) sur cette couv de JRjr mais l'effet est sympa

Je ne sais pas qui a mis en couleur celle là, mais le coloriste fait tenir l'illue

Et sur celle là je crois que c'est Marko Djurdjevic à la couleur. Il avait, j'imagine, et j'espère, pour mandat, d'ajouter son style de peintre au dessin, car dur dur de reconnaitre JRjr dessous si on ne peut comparer, comme ici, avec le crayonné. La couleur n'est pas là au service du dessin, elle s'ajoute et se montre

Demain, retour à Dean White et à un ...botteur de culs

Scarce... et associé

Scarce 74 est chez l'imprimeur. Il arrive il arrive, patience (et le 75 avance assez bien)

Dans notre 72 nous avons interviewé un méconnu des indé, qui monte et mérite votre attention: Matt Kindt Il évoquait au cours de l'entretien ses romans graphiques 2 sisters et, surtout, Super Spy

Et en vf chez Futuropolis (excellente trad et adaptation au passage)

Ce gars est un malade. Un passionné. Il bosse autant pour lui que pour les lecteurs. Il nous parlait de son souci du détail : il met des fausses pistes, des codes secrets, des allusions...plein de choses qui enrichissent la lecture mais ne la gêne pas si on ne prend pas le temps de creuser et que l'on veut juste lire un bon récit.

Il faut passer la barrière d'un dessin pas académique, qui moi me plait bien, faussement naif et jouant avec les codes BD

Et bien ce fou furieux vient de sortir, chez Top Shelf (je pense qu'une vf ne saurait tarder) Super Spy the lost dossiers. Un mélange de faux carnets de notes, de vrais carnets de crayonnés, d'illustrations, de recherches...et surtout un glossaire à la fin qui renvoie aux pages du bouquin original, Super Spy, expliquant plein de choses qui, encore une fois, ne gênent pas ceux qui ne les ont pas vu, mais enrichissent une seconde lecture. Du style : "le code secret de la page 45 case 3 se déchiffre grace à la carte page tant", ou "sur cette case, c'est moi en arrière plan"... Malade le gars je vous dis.

A noter qu'il avait du prévoir le coup avec ses traducteurs dès l'origine car les annotations des Lost Dossiers en vo correspondent aussi à la vf de chez Futuro. Chapeau

Pour finir, si vous aimez Kindt, jettez vous sur son dernier bouquin, sans attendre la trad. L'histoire d'un géant, traitée avec sensibilité mais sans miévrerie

Encrons librement...mais bien

Kevin Nowlan n'est pas facilement intimidé, et heureusement étant donnée la quantité d'artistes qu'on lui demande d'encrer, voire même de "masquer" de son style

Pour cette page il ne s'agit rien de moins que du génial co-créateur de Spider-Man (et bien d'autres), Steve Ditko

Une page crayonnée très succintement, sur laquelle Nowlan n'a pas d'autres choix que de changer des choses, pour les finir. Il donne une patine très moderne à la page finie, avec son style bien sur, mais en gardant intacte l'intention de départ.

Joli boulot

Au crayon

Pas d'encrage mais du "avant l'encrage"

Deux styles de crayonnés très différents, pour exposer la latitude que peut avoir l'encreur selon le dessinateur

Sur ce crayonné de Leonardi tout est en place, les noirs posés, mais la marge est grande car le trait "lâché"

Alors que Quesada est extrèmement précis et l'encreur n'a presque plus qu'à suivre le trait

Bonne def d'images, pour ceux que l'encrage tente, allez y :-)

Impressionnantes d'ailleurs ces deux pages je trouve

Un peu de vrai encrage demain

Bret Blevins

Je tiens Bret Blevins pour un géant méconnu du dessin. Excellent narrateur, il est un peu connu pour quelques New Mutants, essentiellement (même s'il a fait plein d'autres choses). Il est également illustrateur et dessinateur virtuose. Ses leçons de dessin dans la revue Draw! sont inégalables. Il sait tout faire et continue d'apprendre.

Je ferai peut être quelque chose de plus approfondi plus tard, mais aujourd'hui je voulais montrer des images qu'il a récemment proposé à la vente, et quelques autres "bricoles".

Une 1ère illu magnifique, couv d'un projet comics annoncé et qui ne se fera jamais malheureusement

J'avais tenté ma chance, et échoué, sur l'enchère de ce crayon magnifique. L'anatomie n'a pas de secret pour lui, et il sait la tordre pour quitter le pesant réalisme, et entrer dans quelque chose de plus cartoon

Deux autres dessins issus, comme celui du dessus, de son sketchbook de 2005

Une Wonder Woman atypique

Et un exemple de naturel des pauses et de l'interaction réussie de personnages

Le boulot de Blevins que je préfère, est ancien : Inhumans, scénarisé par la géniale Ann Nocenti et encré par le demi dieu Al Williamson

Au froid

A partir de demain, pas de mises à jour. Enfin, moins, car j'ai dû en programmer 2 ou 3. Je suis absent une semaine...au ski!!! Ceux qui me connaissent savent ce que je pensent du ski. Disons que le DD du dessus résume bien ma pensée à ce sujet :-)

Mais il faut bien que les enfants apprennent à dépasser leur père (ce qui ne saurait tarder)

La BD des Affaires

Laurent Astier fut, pour moi une révélation suite à la lecture de sa très belle histoire, Aven, racontée avec son frère Stefan.

Même s’il est loin d’avoir besoin de l’appui d’un petit blog comme le mien, le récent, et mérité, prix France Info de la BD d’actualité et de reportage (pour les 2 tomes de l’Affaire des affaires- Dargaud) reçu avec son scénariste, le journaliste Denis Robert, me donne l’opportunité d’en causer deux minutes

Aven était donc déjà une bonne histoire, bien dessinée, ce qui, en soi, est suffisant

Puis Laurent Astier, seul cette fois, m’a emballé avec Cellule Poison (encore Dargaud) (3 tomes parus, 2 en « attente »)

J’aime la sobriété du trait, la narration limpide, et un choix de couleurs à la palette réduite, collant à l’ambiance et au récit

Un exemple de n et b

et couleurs

Il travaille vite et bien, et on le retrouve, en parallèle de Cellule Poison, sur cette BD incontournable qu’est l’Affaire des Affaires, sorte de vulgarisation intelligente et partiale, forcément, sur l’affaire Clearstream. Sortir de la lecture de ces 2 volumes (sur 3) en ayant l’impression d’avoir compris le principe de l’affaire, appris des choses, et en plus apprécié l’histoire, ca s’appelle un tour de force . Tour de force à mettre au crédit d’un scénariste atypique, d’un storyboarder (du tome 1) également atypique, Yan Lindingre, mais surtout de Mr Astier qui fait là un travail narratif colossal

Que le thème ne vous effraie pas, foncez

Rien à voir, mais j'adore la présentation qu'il fait de lui même, sur ce questionnaire de l'Express.fr

Et…

Oh, et allez donc visiter le blog de l’auteur, touche à tout graphique à suivre de près

http://astiercomix.blogspot.com/