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mardi 2 mars 2021

Quand Leonardi découpe

 


Rick Leonardi a montré quelque chose qui m'a beaucoup intéressé
Le script (pas le plot donc, mais scénar découpé cas par case) de James Robinson pour 2 pages
Le découpage de Léonardi et les pages finales imprimées, par un auteur dont j'ignore tout, Stephen Segovia
Leonardi suit le découpage du scénariste mais le rend dynamique par son approche, modifie très peu (il enlève une WW inutile en case 3 page 1)
Le dessinateur suit totalement Leonardi, finalisant juste dans son propre style (qui ne m'intéresse pas un instant)
La dernière case de la page 1 fonctionnait mieux avec la proposition de Leonardi (et suivait le script), le reste aussi mais c'est moins flagrant






25 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…

Je te trouve très gentil, Phil.

C'est fou !
Absolument TOUT fonctionne mieux dans les roughs !
On devrait utiliser ces exemples comme tout ce qu'il ne faut PAS faire, dans les écoles de BD (mais y en a -t-il, au-delà de la Kubert School ?).

1 - Chez Leonardi, les perspectives des rues/immeubles vont plus vers le lointain et dégagent les persos dans un espace "libre" plutôt que de les y écraser comme dans la finslisation.
Absence de point de fuite dans la case = moins de fenêtres à dessiner, plus facile.

2 - Le dessinateur a sensiblement grandi les personnages dans les cases, qui en remplissent l'espace, et réduisent encore la possibilité d'y dégager une composition agréable (2 femmes se battent, en l'air).

3 - trop souvent, pieds et mains des persos sont mal coupés, ou semblent posés sur les bords de case, ce qui augmente cette sensation qu'ils évoluent, non pas en plein air, libres, mais dans un clapier à lapins.

4 - Les persos n'ont en tout et pour tout... QU'UNE expression (constipée/pas contente). MÊME dans ses croquis, Leonardi arrive à insuffler tour à tour de la détermination, de la colère et de la concentration). De la VIE, quoi !

5 l'encrage, la couleur, tout ça est fade et plat.

Rien que pour le dessin en tant que tel : La différence entre le dynamisme et la puissance de WW dans la dernière case de la page 2 est totalement perdu (tête trop grosse, par rapport à l'angle dynamique que Leonardi avait dressé, ou première case de la même page 2 : HYPER efficace dans le croquis... et pourri à la finalisation).

Quand on prend les 2 croquis de Leonardi, on peut tracer avec le doigt le chemin visuel (en forme de Z) qui nous fait passer, par le mouvement et la forme des corps, au travers de la page avec fluidité et force.

Presque TOUT disparaît au passage au "propre".

Leonardi avait disposé des graines au bons endroits.
L'autre, au lieu de jardiner, les a passés au Karscher.

Pour moi, cet exemple là est emblématique d'un sentiment très global quand j'ouvre des nouveautés comics : la promesse de pages de BD à lire, alors que l'amateurisme du résultat que j'y trouve, malgré la débauche d'effets, fait que je n'en lis plus.

Gâchis.






Laurent Lefeuvre a dit…

(et pardon de jouer encore les vieux cons).

Philippe Cordier a dit…

mais tu as raison, sur cet exemple (pas sur les nouveautés, car il y a de belles choses) et tu vas plus loin que moi dans les détails, réels
J'étais plus soft, mais c'est aussi parce que pour moi un rough, surtout par un très grand pro comme Leonardi permet au lecteur de compléter lui même, idéalement, le dessin, et la finalisation va forcément décevoir (même si là c'est énorme, côté déception)

Anonyme a dit…

Tout pareil ! :-)

Paul Raffy a dit…

Je suis d'accord avec tout ce qui vient d'être dit.
Comment trouver un quelconque intérêt dans les comics mainstream actuels.
Comment réussir à s'identifier avec les personnages, sans aucune humanité, sans aucune prise avec la réalité.
C'est fade, léché, techniquement insipide, colorisé à outrance.
Les histoires sont débiles (je trouve). Marre de ces combats cosmiques dans des univers parallèles, avec des clones, des hologrammes, des super machins en lutte dans des galaxies qui n'ont plus rien à voir avec notre petit monde quotidien.

Je suis aussi un vieux con, et je l'assume... Na !

Tiens, j'en suis presque à regretter Rob Liefeld (c'est pas vrai, mais bon, pas loin quand même).

Philippe Cordier a dit…

Moi j'ai vraiment plus tendance à plaider l'ignorance, mon ignorance, plutôt que de juger un peu vite
Attention je ne dis pas que c'est ce que tu fais, tu sais très probablement de quoi tu parles, mais moi je suis trop loin de l'actu mainstream pour en parler
Ce que je vois là est hyper moche certes, mais est ce représentatif, je l'ignore
Je vois passer de très très belles choses en indé, ou chez Image (je trouve par exemple Fire Power de Kirkman/Samnee, très plaisant à lire et "fun à l'ancienne)
Pour DC et Marvel je plaide vraiment l'ignorance, et même l'absence d'envie d'en savoir plus car ça ne m'attire plus

Vinc a dit…

Que rajouter. Merci Laurent d'avoir écrit pour nous ;)
Le style touche peut-être un lectorat plus jeune à la recherche de quelque chose de cinématique, le regard porté est probablement très différent du notre, mais bon,…
Quelques questions :
• De quand datent ces rough ?
• Leonardi est-il crédité ?
• Cette pratique du découpage réalisé par des spécialiste du genre est-elle répandu dans le comics de nos jours ?

Paul Raffy a dit…

Bon, je suis peut être un peu excessif.
Parmi les publications récentes, j'ai bien aimé :
- Fire Power (Image), comme toi, de Kirkman et Samnee
- Skulldigger + Skeleton Boy (DC), de Jeff Lemire et Tonci Zonjic
et un peu plus ancien et pour faire bon poids :
- Moon Knight (Marvel), de Jeff Lemire et Greg Smallwood

J'attends également Strange Adventures (DC), de Tom King, Mitch Gerads et Evan Shaner j'adore Evan "Doc" Shaner).

Mais c'est vrai que ces BD ont toutes un côté "fun à l'ancienne".


Philippe Cordier a dit…

C'est ce qu'il nous faut, du "old school fun" : )

Vinc j'ai juste vu passer un échange d'amabilités convenues entre Leonardi et le dessinateur, laissant suggérer un côté très officiel donc, j'espère, crédité
A priori c'est un boulot récent
je ne sais pas si c'est habituel, c'est là encore très old school puisque c'est ce que faisait...Kirby, mais je doute franchement du fait que ça se fasse souvent de nous jours
Dommage car ça donne du taff à des "anciens" encore très bons, et c'est une excellente école pour un nouveau qui se donnerait la peine d'intégrer les infos

Jocelyn a dit…

Du coup, c'est vrai, il faut mieux aller vers l'indé, avec beaucoup de bonnes choses et des styles graphiques variés et pour pas mal de goûts. Mais je suis pas mal de séries mainstream aussi.

Philippe Cordier a dit…

je pense vraiment qu'aujourd'hui tout le monde peut s'y retrouver oui, en tant que lecteur

et c'est même sans compter les rééd de "vieilleries"/patrimoine

Jocelyn a dit…

Y compris en vf avec les nombreuses belles éditions patrimoine, c'est sûr

Philippe Cordier a dit…

oui je pensais par exemple à Urban

La seule chose qui me manque, beaucoup...les Essential Marvel : n et b; pas cher, gros...c'était une merveille

Paul Raffy a dit…

@Jocelyn : je serais très intéressé si tu pouvais nous donner quelques titres en indé et mainstream qui valent vraiment le coup à ton avis.
Merci d'avance.

Laurent Lefeuvre a dit…

Oui, je n'ai que 2 Essential. Une merveille.
Quelques Artist's Edition aussi.

Et je guette les apparitions trop fugaces de Frank Quitely en bande dessinée. Il est un ovni à sa génération : Otomo, Mœbius fondus en un Écossais fou !

Sinon, je fais un peu le deuil de revoir Bill Sienkiewicz, Arthur Adams, Mignola, Lee Weeks, ou Alan Davis revenir sur un titre régulier.

Ah si !
Le Monsters de Barry Windsor Smith !

Mais on parle de gens qui ont entre 60 et 75 ans.


Sinon, loin du mainstream, pour le coup, j'ai enfin lu Black Hole la semaine dernière (Charles Burns) en intégrale chez Delcourt.
Comme si le monde des mutants de Marvel nous révélait un sordide fait divers dans une petite bourgade américaine au ton Twin Peaks. Dérangeant, beau, émouvant.


C'est sans doute con de se référencer aux X-Men pour parler de cette œuvre, qui n'a RIEN à voir avec Marvel (c'est une sorte de descendance des Horror Comics type Contes de la Crypte, mâtinée de Gus Van Sant), mais j'y ai tout de même pensé.

Jocelyn a dit…

Fire power j'aime beaucoup et c'est magnifique, c'est vrai, strange adventures et rohrschach de tom king et globalement ses maxiséries, le hulk de al ewing, une bonne partie des comics de donny cates dont crossover chez image, certaines séries de dc black label : lemire au scénario notamment, ce que fait daniel warren johnson, la maxi de si spurrier sur hellblazer, the scumbag de rick remender et son deadly class mais je suis en retard en tpb, tout ce que fait brubaker et phillips, la série du fils de phillips chez image, j'ai commencé november de matt fraction et elsa charretier, le long run de thor par aaron mais c'est terminé... et un certain nombre de séries mini terminées ou non...

Jocelyn a dit…

Et j'ai oublié globalement ce que fait jrjr...

Philippe Cordier a dit…

JRjr dont il est question demain (pour un seul dessin, mais quel dessin!)

merci pour les conseils Jocelyn
J'attends Scumbag dont j'ai commandé le tpb, j'ai beaucoup aimé le WW de DW Johnson, je ne rate rien du duo Bru/Phillips, pour le reste j'ignore tout

Et Laurent le parallèle avec les mutants est très logique chez Burns, dont je ne suis pas fana mais dont je reconnais la personnalité et le grand talent (un peu comme Corben :)
Quant à Lee weeks il produit quand même encore assez régulièrement et il est au sommet de son art comme on dit

Jocelyn a dit…

La série de jason phillips chez image est that texas blood, un tpb déjà sorti. Très bon au dessin du fils, scénario de Christopher Condon
J'aime aussi le dessin de mattias bergara, mais je n'ai pas encore lu coda avec si spurrier encore

Vinc a dit…

Bru/Phillips c'est top…
Je me suis juste abstenu pour le dernier, Reckless… à 30$ je crois, les américains font des prix des fois… Quelqu'un l'a lu ?

Philippe Cordier a dit…

Il est à 25 usd et plus épais que d'autres
j'ai beaucoup aimé, même si j'ai mis qques albums à m'habituer à la couleur du fiston Phillips

Jocelyn a dit…

Et il est en hc pour l'instant. Pas encore lu.

Franck.Biancarelli a dit…

Putain le dessinateur se débrouille même pour perdre une intention.
Avant dernière case WW s'appuie sur la corniche pour tenter de retenir Super Girl manque de pot dernière image, la corniche lâche. On sent bien dans les deux positions que c'est ça qui se joue.
Hors dans la page finale c'est comme si pendant quatre cases WW ne cessait de casser des immeubles en se cognant dedans, ce qui du coup est redondant.

Philippe Cordier a dit…

oui donc en gros Leonardi réussit en 10 mn de découpage tout ce que le dessinateur va foirer plus laborieusement

Franck.Biancarelli a dit…

Perdre l' intention c' est un grand classique.