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vendredi 23 février 2018

Weeks on Bat

 Lee Weeks est, pour moi, le meilleur dessinateur de comics mainstream, en activité, et capable de travailler (au moins un temps) sur du mensuel
Et bien il va faire un mensuel, sur le perso qui lui colle le mieux après DD
Excellente nouvelle
Tom King, scénariste, a une très bonne réputation, je sais juste que j'ai beaucoup aimé cet annual, fait par le duo (ils ont déjà signé un hilarant cross over,)
 
 

 
 
 Ca promet du très très bon
Bonus  : un découpage pour l'annual évoqué
Weeks fait partie des auteurs qui ont brillamment intégré l'ordi sur des étapes de leur travail, non seulement sans que cela se voit, mais en gardant un rendu organique final  de haut niveau

11 commentaires:

Fred STEINMETZ a dit…

Son utilisation de l'outil informatique est incroyable!! Il ne cède pas aux effets "faciles". Preuve d'une grande intelligence et d'un incroyable talent!!
Lee Weeks fait parti de ces auteurs que j'ai (re)découvert "tardivement" et dont j'ai apprécié tout le talent en parcourant ce blog!
Grâce à toi Phil! Merci!

Philippe Cordier a dit…

Lionel tu parles du batman annual? pas encore en vf il me semble
You're welcome Fred J'ai découvert Weeks sur DD quand il a pris la suite de Romita JR (et j'ai tout acehté de lui ensuite)
Il a été un peu influencé par jr, en terme de narration et énormément par Mazzucchelli, plus pas mal de Mignola à une époque, mais c'est fini de ce côté là
Il a gardé le meilleur de ceux là et aujourd'hui en plus d’être très bon, lisible, agréable à l'oeil, expressif... tu as raison il a une utilisation de l'outil informatique (importance du terme outil) très intelligente

Philippe Cordier a dit…

après je ne suis guère l'actu vf mais cet annual est,de mémoire, bien récent
Il sera assurément traduit par Urban par contre (et il fait l'unanimité en sa faveur par les lecteurs, pro et non pro)

Laurent Lefeuvre a dit…

Dans la première planche que tu nous montre, case 1, Weeks a pensé à montrer que la cape se pose sur le rebord de l'escalier (reflet blanc horizontal).

Ce détail montre que les personnages "existent" dans le décor. Ils n'y sont pas superposés, comme souvent, dans une perspective approximative, voire inexistante.

C'est quelque chose que Weeks partage avec JRjr (par exemple).

Quand j'essaie d'expliquer pourquoi ce dernier est à mes yeux un auteur important à des gens hermétiques à son travail, (principalement pour des raisons de style, voire d'anatomie parfois... étrange), je leur parle de narration... et d'INCARNATION.

En tant que dessinateur, je décèle souvent une carence de ce côté-ci, chez beaucoup de collègues car je suspecte qu'ils utilisent trop, et mal, la doc venue de Google.

On ne rappellera jamais assez combien l'arrivée de cette source de doc illimitée a tout bouleversé ces 15/20 dernières années ! Quasiment tous les dessinateurs arrivés sur le marché après cette révolution (moi inclus, of course) ont ce réflexe, facile, d'aller voir sur le moteur de recherche, ou d'incruster des modèles 3D avec des logiciels d'architecture, pour les rues, les gratte-ciels, avions, voitures, persos, etc (ça, je ne fais pas : un tue l'amour au possible).

De fait, on sent alors nettement que des bouts de décors en photos son superposés, puis décalqués, sans doute à la tablette graphique, pour aligner des planches. Les différents niveaux de dessin sont alors flagrants d'une case à l'autre, car la doc, la pose, n'est pas toujours là. On a alors plus affaire avec des mannequins aux postures... étranges (les photos viennent clairement de models, ou d'acteurs qui prennent la pose), au lieu de corps incarnés (des soldats, des justiciers au boulot, quoi).

En clair, c'est l'écart entre les flics au boulot dans HEAT... et le commissaire Moulin : Si tous sont bien policiers, on CROIT au premiers (revoir la séquence exemplaire, quand l'équipe de Vincent - Al Pacino - arrive sur les lieux du braquage de camion par celle de Neal - De Niro - au début du film)... quand on n'y croit jamais avec le second (Yves Rénier, qui attend la coupure pub, ou la retraite, ou les deux).

Je reviens à la planche 1 que tu montres, celle, muette, en noir et blanc.

En la voyant, en "lisant les dessins", j'ai compris (en gros) les enjeux entre Batman et Catwoman (elle lui apprend quelque chose qu'elle a fait, à ses dépends à lui). Grâce au boulot de Weeks qui allie narration (cadrages)... ET style (la planche est BELLE !). Simple, efficace, "stylé".

La version couleur avec textes m'en a donné la confirmation, en même temps que les détails (elle lui a piqué sa Batmobile). Point supplémentaire à la couleur : efficace, sans rien gâcher du dessin.


Quasi impossible de faire la même chose avec des dessinateurs comme (au hasard) Kenneth Rocafort, Sean Murphy ou Jim Lee, même si leur style est par ailleurs relativement séduisant : C'est esthétique, iconique, mais enlevez les paroles, et je ne comprends rien à l'émotion, rapports de force, ironie, de ce qui se joue.

Bref, je radote.

A+!

Philippe Cordier a dit…

Tu es surtout, oh suprise :) un peu dans l'excès je pense, sur les derniers auteurs cités car Murphy et Lee savent composer des pages et des décors, avec du "poids" de la consistance, seulement les deadlines et peu de facilités vont les pousser à abuser de tics, de raccourcis un peu légers parfois (tiens le poids dans les compo, c'est un truc que j'ai toujours aimé chez John Buscema et que ses suiveurs n'ont pas assimilé)
Sinon je suis entièrement d'accord avec toi et ta brillante analyse de l'usage abusif de google et autre sources du net mal intégrées par la vaste majorité des auteurs (pas que us d'ailleurs, loin de là
Lee Weeks, comme Jrjr, comme Mazzucchelli quand il faisait du super héros...pose les base, compose sa case et sa planche, et il intègre tout intelligemment avec une attention aux détails qui n'en sont pas (le coup de la cape posée, bien vu!!)

RDB a dit…

@LIONEL : l'Annual #2 de King/Weeks & Lark n'est pas encore traduit en France (il n'est sorti qu'en Décembre dernier en vo, donc un peu de patience), mais il sera certainement au sommaire d'un prochain n° de la revue "Batman Rebirth" chez Urban.

@PHIL : Weeks est effectivement une bête en narration - son arrivée sur "Batman" (qu'il est déjà en train de dessiner car King livre ses scénars très en avance vu que la série est bimensuelle) est, je pense, prévue aux alentours du #50 (actuellement, on est dans un arc dessiné par Mikel Janin, puis le suivant sera par Tony Daniel). Le méchant de l'histoire dessinée par Weeks sera Mr. Freeze.
Toutefois si je lui trouve autant de talent que toi, je n'irai pas jusqu'à en faire le champion absolu du comics mainstream, ne serait-ce que parce qu'il n'est pas assez régulier dans la productivité. Je pense que cela, plus le fait que son nom ne soit pas vraiment attaché à une série/un perso, lui coûte des points, sinon ce serait un top artist.
Je n'aime de toute façon pas tellement les JO du dessin, c'est de l'art, pas du sport, laissons les podiums dans les stades. Celui qui domine sans doute le plus la discipline actuellement est Samnee par sa ponctualité, sa constance dans la qualité, son inventivité, sa marge de progression, le choix de ses projets, sa technique, sa complicité avec Waid - pour moi, quand on réunit tous ces critères, on devient intouchable (sauf accident).

Philippe Cordier a dit…

moi j'aime les faux classements, quand ils sont affichés comme personnels, donc subjectif et argumentés, ca permet de comparer des personnes comparables : des auteurs qui tiennent le mensuel (Samnee, JRjr, Davis...) qui le tiennent presque (Weeks...) qui aimeraient mais n'y arrivent pas (marcos Martin), qui en sont loin (Art Adams...)que ça n'intéresse pas ou plus (Mignola, Miller...) très ludique tout ça (c’est de l'Art ET du business, les deux comptent comme l'ont prouvé deux des plus grands : Eisner et Kubert)

Franck Biancarelli a dit…

Si jamais ça sortait en Français et que tu étais au courant, tu me le dirais, hmmm ?
(D'autant plus que je ne suis pas un robot).

Philippe Cordier a dit…

mon ami je suis loin de surveiller les vf mais je te jure, la main sur le coeur, que si jamais alors oui, robot ou pas

JP Nguyen a dit…

Je viens de lire cet Annual et j'ai beaucoup aimé. Même le changement de dessinateur avec Michael Lark sur les dernières pages est bien pensé, puisqu'il y a un saut de plusieurs années pour raconter la fin de l'histoire. Une belle histoire hors-continuité.

Philippe Cordier a dit…

ce one shot semble faire l''unanimité, et s'il est représentatif de ce qui nous attend du taff à venir du duo, ça promet du très bon