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vendredi 15 février 2019

Frank Frazetta


Plus je creuse et plus je prends conscience de ce que je ne sais pas.
Je crois que c'est normal, pour toute passion, et c'est aussi l'un des plaisirs de la découverte ou redécouverte permanente
J'ai peu parlé de Frazetta dans ce blog, pour plein de raisons, dont un attrait limité pour la peinture ou le genre principal dans lequel il sévit au dessin, et par méconnaissance. Mais depuis quand méconnaitre interdirait d'évoque!?
Je sais de toute façon que je serai corrigé/complété/contredis...par l'un de ses nombreux fans, 
Laurent L .
Je pense avoir découvert ce géant sur des couv de Conan, comme celle ci
 Des tableaux vraiment mythiques (vendus des fortunes pour la plupart) il y en a énormément
En voici deux parmi les plus reconnus
 
  Comme pour le Death Dealer, il a fait plusieurs versions de la couv ci dessous
 Il alliait une énergie phénoménale à une technique hallucinante
Ado, j'ai acheté tout un tas de trading cards (quand c'était la mode) de Frazetta, dont celle ci (je ne sais pas pourquoi, elle me parlait :)
 J'étais (et suis toujours) bien moins sensible à son approche plus léchée, comme ici avec une finition dans un style qui sera repris (sans le même talent) par l'un de ses nombreux suiveurs, Boris Vallejo
 Le côté brut, non fini, d'autres peintures, est nettement plus dans ma zone d'attraction
 que dire de la puissance de ses roughs
 Il approchait tous les genres, dans tous les styles
On voit là une finition à l'encre qui a probablement traumatisée un Gary Gianni par exemple
 Une sensualité du trait, du pinceau, que l'on va retrouver chez Dave Stevens (entre autres)
 
 Il a réalisé cette planche avec l'un des ses admirateurs, Al Williamson
 Capable de fondre son style dans celui d'un strip comme Li'l Abner
 Je termine cet ultra rapide survol par un hommage sympa, de Bret Blevins
 

13 commentaires:

JP Nguyen a dit…

Sur la dernière image, Alan Davis avait aussi fait un hommage avec Nightcrawler pour une couv' d'Excalibur...

Anonyme a dit…

De Frazetta, je garde aussi en mémoire, pour ma part, de magnifiques planches en N&B (réalisée tout seul) des 50's tirées de comics. Il était aussi doué que polyvalent.

Dommage qu'il soit tellement de la "génération d'avant" de la "génération d'avant" qu'on le connaisse moins aujourd'hui, hormis pour ses peintures emblématiques.

Mysterycomics-rdb.blogspot.fr a dit…

C'est un géant méconnu. Moi-même, je ne connais son oeuvre que très superficiellement. Je tombe parfois sur des images de Frazetta, des couv, des peintures, des esquisses... Et, vraiment, j'en ai le souffle coupé !

On comprend soudain d'où "viennent" des gens comme Dave Stevens, Mark Schultz, John Byrne, Alan Davis, Neal Adams, Bryan Hitch... Mais là, c'est le prof, le maître, l'origine, la source.

Et, curieusement, ça me renvoie aux propos de Riad Sattouf dans un sujet de l'émission "Entrée Libre" (France 5) récemment. Dans le cadre de l'expo qui lui est consacré ("L'écriture dessinée"), il évoquait ses influences de jeunesse, pointant son admiration absolue pour Moebius (et le fait que ses parents juraient qu'il avait plus de talent que Jean Giraud). Sattouf explique alors qu'il a compris très vite que même s'il rêvait de dessiner comme son idole, c'était vain, contre-productif.
Et il est donc allé dans la direction opposée, le dessin humoristique, avec un trait dépouillé, mais en conservant la rigueur d'un Moebius.

Je crois que c'est la leçon la plus intelligente à tirer des grands artistes. Les admirer pour leur technique, leur rigueur tout en sachant trouver sa propre voie. C'est dans ce sens-là qu'on apprend des meilleurs. C'est ce que m'inspire un Frazetta : je suis incapable de rivaliser avec un gars pareil, mais son dessin, sa technique invitent à l'étude et l'interprétation.

Plumoc a dit…

Frazetta....Tellement doué(et facile),séminal(inspirant,à l'origine de tant de vocations),si souvent pillé...... Le prototype de "l'artiste d'artistes"!

On peut le voir comme la synthèse ultime de plusieurs époques de l'illustration,aussi fort en noir et blanc qu'en couleur.D'autres ,dans son sillage,étaient plus doués que lui en en technique pure,soutout en peinture,mais il les a tous banalisés .Avec la sensation en filigrane que Frazetta fait,les autres bricolent.... même si très doués.

Mon plus grand regret est qu'il ait abandonné la BD au moment où il arrivait au sommet, pour s'adonner à la simple illustration (beaucoup)plus rémunératrice et moins chronophage ,pour celui qui préférait faire du sport que dessiner.On peut rêver à quels morceaux d'anthologie en BD sinon,si ça avait été différent ....

Il a réalisé ces peintures plus "léchées " que tu aimes moins- Death Dealer,les ours blancs -quand justement son manque d'entrain à passer du temps à dessiner et peindre avait fait qu'il commençait à être contesté pour ses peintures jugées pas finies et trop vite expédiées .
Vexé, Frazetta a sorti ces deux toiles qui ont mis tout le monde d'accord.

Philippe Cordier a dit…

C'est ce que bien des auteurs disent en évoquant que untel ou untel leur "donne envie de dessiner", et non pas de le copier
Maintenant comme le dit Byrne, copier est normal..au début. après il faut en effet trouver sa voie/voix
Bien des auteurs ont commencé en copiant de très près (Sienkiewicz/Adams, Byrne/Adams, Hitch/Davis...)et ont évolué dans leur style

Jp c'est celle là
https://www.allposters.com/-sp/Excalibur-No-16-Cover-Nightcrawler-Phoenix-Shadowcat-and-Kymri-Posters_i13756991_.htm

Et j'ai aussi celle de Lee Weeks en tête
https://www.comicartfans.com/gallerypiece.asp?piece=826735

Il y en a tellement

Philippe Cordier a dit…

personne ne vient de rien certes, mais quelques auteurs transcendent leurs modèles, ou du moins les "dépoussièrent" Je pense à l'apport énorme de neal Adams en réalisme;
Avec Frazetta L'école Raymond est là c'est vrai, mais avec une forme de "manièrisme" (pour moi) que Frazetta à explosé (et je ne parle que de son travail au trait bien sur)
Alors que sur une autre école, celle qui mène à Tardi, Blain et tant d'autres, et bien je trouve le modèle toujours aussi pertinent, sans poussière : Gus Bofa!

Mais ces filiations sont super intéressantes à observer

Plumoc a dit…

Pour ces filiations super intéressantes à observer comme tu le dis,on devine sans peine,en peinture, les incontournables NC Wyeth , Howard Pyle et d' autres artistes de l'age d'or de l'illustration US , alors que l'australien Norman Lindsay est souvent cité pour ses femmes charnues et sensuelles comme influence.

Norman Lindsay influence majeure du grand ami de Frazetta l'illustrateur Roy Krenkel( formé à l'anatomie par Burne Hogarth);Krenkel collaborateur occasionnel,collectionneur et surtout "professeur" en histoire de l'art de Frazetta.

Voici un lien,pour savourer du frazetta au plus près,pour toi fans de cuisine interne on peut même voir ses pinceaux et plumes et quelques surprises en plus d'une foule de renseignements :https://profilesinhistory.com/auctions/doc-dave-winiewicz-collection/

Philippe Cordier a dit…

merci pour le lien, le catalogue est extra
Et il faut voir les videos du gars il est fondu total de Frazetta et évoque(en + de montrer) des choses passionnantes

Plumoc a dit…

Pour son noir et blanc,en séquentiel,j'aime beaucoup l'histoire inachevée où il se met en scène ,comme modèle," Came the Dawn"- à comparer avec la version de wallace Wood- et "Cindy is saved".
Mais il y tant de belles choses à voir.

Mysterycomics-rdb.blogspot.fr a dit…

Frazetta me fait aussi penser à quelque chose que j'apprécie et pour lequel je me suis passionné à une époque : les artistes de pini-ups des années 40-50, comme Varga, Elvgren, etc.
Je suis un grand fan de Elvgren, dont j'ai des bouquins (édités par Taschen, donc pas cher et très complets), des calendriers, des affiches (trouvés pour trois fois rien dans des brocantes - ce ne sont pas des originaux évidemment, mais de belles reproductions). Et ce qui est frappant, c'est qu'un type comme lui, qui a passé sa vie à peindre des filles pour des pubs, ce qu'on associerait aujourd'hui à Frank Cho, était un technicien fabuleux mais aussi un authentique artiste.
J'entends par là qu'il réalisait des images narratives, avec une petite histoire, souvent gentiment coquine, mais ce n'était pas simplement le plaisir de croquer de belles nanas, il y avait cette petite ambition modeste, de rendre la commande ludique, propice à l'analyse.

Frazetta, c'est aussi un peu ça, mais appliqué à des sujets, des motifs plus mâles, plus fantastiques, héroïques. Concentrer en une image peinte l'essence d'une histoire, saisir une ambiance intense, exprimer la puissance.
Je pense que s'il s'était davantage consacré à l'art séquentiel, il aurait effectivement voisiné avec Hogarth, Raymond, mais aussi Buscema, Adams.

Philippe Cordier a dit…

Je manque peut être d'objectivité mais pour moi le «peu» qu'il a fait et déjà bien au dessus de Hogarth

Philippe Cordier a dit…

C'est ça, comme tous les pionniers dans un genre (lui c'est plusieurs genres même), peu nombreux forcément, sinon ce ne sont pas des pionniers

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'on a tendance à oublier qu'avant de devenir un brillant illustrateur de "grandes machines", Frazetta a été un sacré dessinateur de comics, même s'il a produit relativement peu de planches... En France on a (re)découvert cet aspect là dans les années 80 via la collection Xanadu des Humanos, de gros bouquins au papier pulp. La qualité de reproduction laissait à désirer, mais le génie de Frazetta encreur explosait dans des romance comics crétins avec une super utilisation des trames demi-teintes !