Rechercher dans ce blog

dimanche 17 décembre 2023

Le grand Jack

 

pas Kirby pour le coup, mais Davis

J'aime beaucoup cet artiste

Je l'ai déjà évoqué, mais tomber sur le dessin ci dessus, réalisé à 83 ans (!!!) m'a donné envie de refaire un déroulé graphique de ce dessinateur tout terrain ultra connu pour EC , Mad et tant d'autres choses



Magnum








quel rough!
Enfin, une couv finie pour EC, le color guide puis la version "censurée"






6 commentaires:

L'Anonyme a dit…

Quel talent que Jack Davis effectivement.

On doit être passé sur les mêmes sites récemment car je pensais justement à cette couverture des Contes de la Crypte en voyant le sujet de ton entrée !
Il serait intéressant de savoir l'histoire du bras ensanglanté du color guide de Marie Severin.
C'était peut être un color guide officieux, un bon défouloir, dont la coupe sombre finale (hihi) présage déjà de ce qui surviendrait un an plus tard...

L'Anonyme a dit…

Ps : j'ai été tellement vite que je n'a même pas remarqué que tu montrais de ton côté la version N&B sans le petit cache... Cela réponds donc à ma question. Ouhhhy, dur, ce lundi matin ! :-D

Laurent Lefeuvre a dit…

J'adore Davis !

Le Davis horrifique, bien sûr, mais aussi le cartooniste.

Mon préféré est celui qui mélange les deux : L'horreur cartoony, à l'aquarelle.

Je ne sais plus à qui je disais ces derniers jours que, contrairement à une idée reçue, les couvs des EC Comics étaient très rarement gore (je pense au bras attaché à la poignée de métro par Johnny Craig, ou une tête tranchée tenue par la chevelure blonde).

Macabres, oui, comme un bon Tim Burton ou du Bernie Wrightson (papaaaa !), mais véritablement gore (sang, tripes,cervelle), non.

Les couvs des EC Comics représentaient pour la plupart, le moment juste AVANT le carnage, ou celui juste APRÈS, avec le/les corps étendus aux pieds du vainqueur.

Et c'était DÉJÀ rudement subversif, il y a 70 ans, surtout pour une génération de gamins (de Spielberg à Stepen King en passant par Joe Dante ou Romero) qui les lisaient en cachette !

Itou pour les peintures de Frazetta, d'ailleurs : Qu'elles soient d'action (Conan, guerriers, barbares, Tarzan), elles sont des postures de combat, des images arrêtées en pleine action, mais pas (ou très rarement) le MOMENT de la mort, le moment gore.

Alors, la couv censurée de Jack Davis que tu montres dans sa première version, a cela d'original qu'elle est ultra violente, sans doute trop, et qu'ils ont eu (à mon goût) raison de changer pour une version qui laisse place à l'imagination. C'est alors le frisson qui prend le pas sur le gore. La peur sur le dégoût.

Et je ne parle même pas du fait que ce soit une femme qui soit montrée avec complaisance se faire littéralement hacher en couverture - je pense qu'on y réfléchirait un poil plus aujourd'hui.

J'ai fait mon éducation sur la censure dans les comics en lisant (notamment) le livre Comics USA (Marc Duveau), qui revient sur l'épisode de la chasse aux sorcières (c'est le cas de le dire !) avec Fredric Wertham en chef de meute anti-comics.

Il y a eu aussi le film de Terry Zwigoff (Comic Book Confidential - 1987) ou des géants sont interviewés, dont Eisner, Kirby, Lee, Miller, et les cas des EC est longuement évoqué.

Là aussi, on nous explique bien comment le Comics Code Authority qui en a résulté a bridé les comics d'un côté (et les a rendus chiants)... mais comment il a aussi été une nécessaire contrainte pour réfléchir à ménager la chèvre (liberté de création) et le chou (ne pas aller dans d'infinies libertés, quitte à se laver les mains de la réception qu'il pouvait en être fait, notamment par les enfants).

Un débat infiniment complexe, infini, et qui prend encore de nouvelles formes inédites à notre époque.

Dans leur livre d'entretien "Miller-Eisner", un passage très intéressant montre que Eisner n'était pas, à la différence de Miller, tenant d'une liberté totalement dénuée de responsabilité.

Autrement dit : Infinité de créativité (une vie entière à le prouver)... en responsabilité du contenu (Fagin le Juif, Ebony), voire, à transmettre des inquiétudes (Protocoles des Sages de Sion !).


Ce qui me plaît dans tout ça, c'est qu'on étend le débat de la censure (en gros : pour ou contre) à un éternel questionnement de l'auteur libre, qui ne peut se dédouaner de se poser des questions sur ce qu'il va dire, comment il va le dire, comment cela risque d'être pris, compris, et par qui.

Ce n'est que là - pour moi - que notre métier a un intérêt quand il dépasse celui du simple dessinateur/narrateur.

À part ça, bon lundi, et bon courage jusqu'au break des fêtes à tous !

Philippe Cordier a dit…

oui c'est vrai tout ça, tant le moment clef saisi sur les couv EC que le débat sur la censure
Bien sur que tout le monde rejette (ici) le principe de la censure mais les contraintes boostent aussi la créativité
Dans une limite, je pense à Goscinny qui fut si inventif dans Lucky Luke sans avoir le droit de mettre en scène le moindre mort, mais qui a été lassé de l'exercice (il ne savait plus comment faire foirer un duel ou éviter que l'un des deux se fasse descendre)

Paul Raffy a dit…

J'adore aussi Jack Davis.

Il a réussi à créer un style graphique très particulier qui a beaucoup été imité, même de ce côté de l'Atlantique...

Quelques exemples...

Et je crois que j'ai eu quelques temps ce poster mythique

Je sais plus où je l'avais trouvé. Mais, peut être, que j'en ai rêvé tellement qu'il est aussi possible que je ne l'ai jamais eu vraiment dans sa dimension taille réelle, plus de 1m80...

Philippe Cordier a dit…

haha moi je crois bien que j'étais assez fasciné par un perso similaire, par Davis, dans une très vieille pub de Scarce