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dimanche 3 septembre 2023

For Old time's sake

 Une reprise de blog avec, pour une fois, le très grand Alan Davis

Il vient de terminer une mini série Avengers, sur scenar de l'ex DC Editor Paul Levitz

Très fun, un hommage assumé à l'époque Stan Lee/Jack Kirby, à tous les niveaux

Je me demande en revanche quelle est la cible. Les "comme nous" uniquement je pense, à savoir les plus de 40 ans qui ont aimé ces vieux comics et aiment encore ce type de narration. Une niche. Mais un vrai plaisir

Ce n'est pas le génial Davis de Excalibur ou Bloodlust, il est "pré retraité, les cases sont plus aérées, le nombre de cases pas pages pas bien haut, mais ça reste d'un très bon niveau et raccord avec le sujet et l'approche

Il s'encre lui même. Il n'a jamais aimé s'encrer et ça se voit. Il dessine deux fois s'il s'encre dit il, et du coup il va plus vite

Son encrage est brut, maladroit par endroits, mais cool de l'autre (en splash 1 je trouve même que ça donne un côté Neal Adams encore plus assumé)

Voici quelques pages de chaque épisode


je trouve toutes les splashs très cool





un célèbre facteur suivi d'un célèbre reporter photo (clins d'oeils à un univers partagé alors naissant)



fluidité de chouettes scènes d'action bien efficaces avec peu de cases
amusante deuxième bande
un exemple parmi d'autres d'encrage "léger" qu'un Farmer aurait nettement amélioré, la case 2 avec Cap au trait d'encre dédoublé, et/ou hésitant
pur fun à l'ancienne


le genre de plan (case 1) que Davis a toujours géré et qui inspira Hitch en son temps



les pages aux cases obliques typiques du dessinateur

une page vers la fin mais pas la page finale, pour ne pas tout spoiler
Un moment de comics 100% nostalgie, tant pour les auteurs que pour les lecteurs, mais de la nostalgie de ce niveau je veux bien en reprendre une bouchée de madeleine régulièrement

L'instant people : en début d'été un fan (Paul Greer je crois) a posté sur fb la première (!!??) rencontre enter deux géants : Davis et Byrne, chez ce dernier
Pour qui a, comme moi et bien d'entre vous j'imagine, grandi avec, entres autres, ces 2 auteurs hors du commun, ça donne le sourire



34 commentaires:

L'Anonyme a dit…

Je m'étais moi-aussi posé la question de la cible visée pour cette MS, et force est de constater que c'est probablement une cible assez âgée : les fans ayant l'âge d'avoir lu ces comics enfant à l'époque, donc des personnes pas très loin de l'âge de Paul Levitz et d'Alan Davis...
Je serais surtout curieux de savoir comment cette cible peut être au courant que de tel comics existent encore, puisque les échanges sur les forums américains montrent bien que de nombreux vieux fans ne suivent pas vraiment les sorties actuelles. On va dire qu'il y en a suffisamment pour que ce type de comics puisse exister.

Sinon, je n'ai globalement pas été emballé par cette mini-série. Mark Farmer manque terriblement à Davis je trouve. Ce dernier a encore de beaux restes par endroit néanmoins. On dira que c'est déjà chouette de le voir continuer un peu, ne espérant que Byrne ne l'a pas encouragé à raccrocher plus tôt que prévu !


Tiens sinon, j'ai appris durant mes congés le décès de Dan Green. Je suppose que pas mal de monde ici est déjà au courant, mais au cas où. C'est triste. Il n'était pas très âgé.

L'Anonyme a dit…

PS : amusant détail sur le plan de travail de Byrne, on y voit la Lotus Esprit subaquatique du film de James Bond "L'espion qui m'aimait" en version miniature Corgi. J'avais la même étant gamin ! Je suis étonné par le packaging cependant qui ne me rappelle rien.
Je me demande bien ce que Byrne a pu en faire.

Laurent Lefeuvre a dit…

Cool !
La bonne nouvelle de la rentrée (parce qu'il y en a !) c'est la réouverture du "Phil's Pub".

Bon. Je n'ai jamais été fan des Avengers (Team Mutants !), toutes périodes confondues, hormis les quelques épisodes par Stern Byrne qui donnaient une patine aimable à l'ensemble (Wundagore !), ou John Buscema, run du milieu des années 1960.

Alors il faut bien Alan Davis pour m'y faire pencher.

Mais ce que j'aime aussi chez "Grumpy Alan" (oui, c'est un ronchon !) c'est sa patte British ! Que ce soit sur Batman (où on se croirait à Londres) Dans Excalibur (Lewis Caroll, M%onty Python) ou X-Men (Docteur Who, période "punk" des persos...).

Ici, je n'y vois que l'Amérique éternelle des années 60 par Jack Kirby.

C'est séduisant... mais dieu que c'est PROPRE ! Les couleurs, bien flashy, renforcent sans doute cet aspect propret qui me gêne.

Moi, mon Alan Davis préféré, il ferait des épisodes de Wolverine en Irlande, sans costumes, Hulk au Canada, La Chose en Afrique... Des idées toutes bêtes, un peu à la Hellboy (amener un personnage dans un cadre où il s'exprime, quoi).

Le fan de Jean-Pierre Bacri en moi me dit que j'ai choisi des persos avec un cœur gros comme leur caractère de cochon. Des héros sortis de leur bande de copains, quoi.

En attendant, et comme on n'a en effet plus grand chose à se mettre sous la dent, côté "auteurs vintage" (RIP Dan Green !), on prend, on lit, et on a 8 ans.

Na.
Bonne rentrée à tous !

Anonyme a dit…

L’idée de lire Levitz sur les Avengers avait quelque chose de transgressivement sympa. Mais c’est bien trop classique et il n’a rien de bien intéressant à dire. Le projet vaut donc quasi uniquement pour le dessin d’Alan Davis qui s’il reste excellent, semble malheureusement faiblir. Vu son talent, j’espère qu’il s’agit d’un projet sur lequel il a donné un peu moins, que c’est parce qu’il s’encre lui-même (trop vite) et pas un signe de vieillissement (car il est resté au top très très longtemps selon moi). Mais ses anatomies peuvent être bancales sur une case ou l’autre…Je l’avais trouvé déjà un peu « off » sur son one shot Nightcrawler donc à nouveau, espérons que c’est n’est pas une tendance. Mais soyons clairs, on passe de l’excellentissime au très bon. Le projet rappelle un peu son Avengers Prime avec Bendis. Beau, lisible mais anecdotique au final (si on ne veut pas posséder tout Davis).

lionel a dit…

Magnifique Alan Davis :)
Ce que tu montres me plait énormément même si je partage les "réserves" émises.
Le nombre réduit de vignettes correspond aussi, pour moi, au fait que Kirby lui même laissait de la respiration à ses dessins avec une moyenne de 4 à 5 vignettes par planche, voire, moins.

J'ai vraiment du mal à comprendre que l'on soit une niche "à aimer ce type de narration" à l'ancienne comme tu dit. A mes yeux, cette narration devrait être intemporelle puisqu'il s'agit de raconter avec la plus grande lisibilité possible. Quel autre but devrait avoir un dessinateur ?

Le duo Byrne/Davis me donne la pêche :) Quel plaisir :) Deux râleurs ? Ou deux artistes qui se veulent critiques ? Allez, un peu des deux :)

Deux retraités des comics. Et vu la production actuelle, je crois que je vais devenir un lecteur de comics à la retraite aussi. Mes 3 prochaines et dernières acquisitions devraient être : ce comic des Vengeurs dès sa parution, l'édition inédite en France du Punisher de Dixon/Romita Jr/Janson et le Superman/Batman Generations de... Byrne. Il n'y a pas de hasard :)

Laurent Lefeuvre a dit…

Tout comme Lionel.

"Vouloir être dans le vent est une ambition de feuille morte".

lionel a dit…

Vouloir être dans le vent est une ambition de feuille morte".
Et "des feuilles mortes qui se ramassent à la pelle" ces dernières années dans nos comics. Sans généraliser, bien sur. Mais quand même (rictus).

Philippe Cordier a dit…

Cool de vous retrouver au pub et en forme :)

Paul Raffy a dit…

Ah, chouette, la taulier is back !
Bon, comme d'hab pour moi, une mousse bien fraiche, sans faux col !
J'aime bien Alan Davis, mais par contre les Avengers, c'est vraiment pas ma tasse de thé...
Quelques planches originales où on voit encore mieux qu'il lui manque un encreur pour affiner son taf, qu'il a surement dessiné ça très rapidement, mais qu'il a quand même toujours une sacrée pêche...
Page 12
Page 20
Page 30

Philippe Cordier a dit…

Hé hé. Il manque un encreur clairement, pour le retrouver davantage. Cela dit un aspect brut me plaît assez dans le n et b que tu montres là

Gilles a dit…

Je me laisserai sans doute tenter par l'édition à venir chez Panini, bien que les quelques planches en n&b vues ici me font regretter que cette édition soit en couleurs.
Je reste un inconditionnel d'Alan Davis, même s'il n'est plus à son niveau de la grande époque (et sauf pour son travail cosmique avec Starlin, car je n'ai jamais réussi à m'intéresser à Thanos & co...).
Ce type de projets s'adresse sans doute aux nostalgiques, mais aussi aux plus jeunes. A chaque fois que des proches me sollicitent pour faire lire des comics à leurs petits, je pioche dans la bibliographie d'Alan Davis.

Philippe Cordier a dit…

J'aimerais être convaincu mais s'y intéressent t il vraiment, ces jeunes?

Anonyme a dit…

Ça arrive. Mais parfois il y a un virage vers le manga à 12 ans... Je l'ai observé chez ma propre fille cette année (on est toujours trahi par les siens !). Depuis quelques mois le manga est devenu presque exclusif. Je ne désespère pas de lui faire découvrir les X-men de Claremont-Cockrum-Byrne...

Gilles a dit…

Désolé je suis passé en anonyme involontairement

Philippe Cordier a dit…

oui j'ai vu qu emon neveu, avant 20 ans ne lisait que du manga, puis s'est ouvert à d'autres lectures
Un copain est venu ce mois ci à la maison avec son fils de 13 ans, son père lui montrait tous les genres de bd, et RIEN ne l'intéressait, A la "section super heros" j'ai tenté "et les films Marvel?" "Ah oui ça j'aime bien", mais pas les comics : (

Laurent Lefeuvre a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Thierry Martin a dit…

Moi j'ai le 06 d'un balayeur qui s'occupe des feuilles mortes...ha!ha!

Laurent Lefeuvre a dit…

Je ne saurais que conseiller à tous de donner sa chance à Freebooters ou Young Gods de Barry Windsor-Smith, qui vient de paraître chez nous, par Komics Initiative (non, juré, je n'ai pas le début d'un centime d'intérêt là-dedans, je précise !).

C'est pour moi l'équivalent en BD de l'Homme de La Mancha de Terry Gilliam : le documentaire des efforts désespérés d'un artiste qui se bat jusqu'au bout pour faire exister autre chose que la parodie usé jusqu'à la corde des personnages créés par les fondateurs (chaque épisode est d'ailleurs dédié à "La mémoire éternelle de Jack Kirby").

Mais plus qu'un doc, c'est le film lui-même, qui s'interromp (la saga est inachevée !) et les héros eux-mêmes viennent à la fête d'adieu de leur propre univers. C'est fou, c'est plein de panache, c'est un crève-cœur. C'est une tragédie magnifique et triste.

Freebooters et Young Gods (les deux titres de ce qui était Storyteller quand publié chez Dark Horse au milieu des 90's), C'est donc à la fois l'histoire de héros usés (je pense à Axus, version "Gérard Depardieu-isée" de Conan, je n'en dis pas plus !) et l'usure de l'auteur lui-même qui se bat avec son talent, sa sincérité, et sa pleine lucidité face à la Machine (le comics mainstream, dans sa version la plus infantile, formatée, et immobilisée).

Il est donc l'anti-Image comics, en cela qu'il a quitté Marvel pour offrir MIEUX aux personnages qu'il traite en sortes de versions "non officielles" des grandes figures qui lui plaisent... quand je maintiens que Marc, Jim, Tod, Rob et les autres n'ont eu - en réalité - aucune autre ambition que de devenir "Calife à la place du Calife" avec leurs sous-X-Men, sous-Wolverine, sous-Spider-Man ou sous-Hulk.

Quand Barry Smith s'attaque à Hulk, ça devient Monstres ! Idem pour Axus ici, qui donne l'occasion de faire ENFIN un Conan crédible. Adulte, aussi. Plus proche de "Les Valseuses en Cimmérie" que de Jason Momoa, quoi !


On reconnaît donc tour à tour Tornade en Adastra (Young Gods), mais aussi tout le panthéon cosmique (Surfer, Thor, Odin...), en PLUS intéressants ! Axus (dnas la série Freebooters - littéralement "Pieds libérés !), un Conan vieilli et... drôle !

Il y a donc du Impitoyable, là-dedans, du Brazil, du Don Quichotte - je l'ai déjà dit - et c'est la meilleure lecture que j'ai faite depuis... Come Home Indio (dans un autre genre) cette année.


Pendant la lecture et après, je me suis dit : "J'ai donc bien raison d'être en colère contre ce qu'est devenu cette industrie."

BWS me le démontre dans ces 2 bouquins, à la fois complémentaires, mais qui peuvent se lire séparément.

RIEN que les pages de garde...

Édifiant.

Philippe Cordier a dit…

Le balayeur de Thierry rétame la tronche de tous les vengeurs avec sa technique du balayage

Pour BWS, j'attendais de les avoir lu pour en parler mais tu fais bien, le sujet s'y prête
J'ai à peine commencé Freebooters donc pas assez pour juger comme il faut
Je partage à ce stade une bonne partie de ce que tu dis là, sauf la crédibilité de Axus vs celle de Conan car les deux, pour moi, ne le sont guère, crédibles
On aura surement l'occasion d'y revenir mais je pense l'hommage volontaire à Kirby intéressant, mais aussi celui, involontaire : je trouve que, comme Kirby, BWS est ici moins bon scenariste qu'avec un co auteur : je préfère la prose de Claremont à celle de BWS tout comme je préferais celle de Lee à celle de Kirby seul. Kirby comme BWS sont de très grands auteurs, qui, pour moi, montent d'un gros cran avec un scenariste
Ce qui est sur est que les deux livres KI sont hyper beaux, et que j'ai hâte d'en terminer la lecture

Laurent Lefeuvre a dit…

On parle bien de l'auteur-scénariste de Monstres et Weapon-X ?

=:o)

(et j'admire énormément Chris Claremont, mais je me pose la question de SON apport sur Life Death !)

Même les origines de Hulk (les violences du père sur le jeune Bruce), sont un vol de Bill Mantlo de ce qu isera des décennies plus tard "Monsters". Jim Shooter en a attesté.

Je ne veux rien enlever à Claremont, une fois de plus (les comics est aussi et surtout un miracle collaboratif, cf. Miller/Janson, pour ne citer que ces deux-là^), mais tout de même !

Pour moi, à revoir tout le parcours, dans la catégorie "super-héros mainstream", BWS est proche du podium "Moore/Kirby/Miller" en terme d'importance. Pas moins.

Laurent Lefeuvre a dit…

(Hâte de lire ton retour sur Storyteller !)

L'Anonyme a dit…

Les constats que tu fais, Laurent, rejoignent les miens (je pensais déjà çà il y a 25 ans quand je lisais les originaux de "Storyteller).

Mais un homme seul (ou presque, car BWS avait bien sûr quelques assistants, comme John Floyd à l'encrage, qui nous a malheureusement aussi quitté le mois dernier) pouvait-il changer à lui tout seul quelque chose au système ?

Maintenant, je me mets à rêver de ce qui aurait pu se produire si le Studio s'était reformé à l'époque de "Storyteller" pour créer une nouvelle compagnie avec plusieurs publications. Tous ensembles et coordonnés, cela aurait eu de la gueule et de l'ambition (et surement plus que la plupart des gars d'Image effectivement).

L'Anonyme a dit…

PS : Je me demande si je ne vais pas me remettre à lire les originaux, tiens, histoire de rafraîchir la mémoire.

Philippe Cordier a dit…

On parle bien de l'auteur-scénariste de Monstres et Weapon-X ?On parle bien de l'auteur-scénariste de Monstres et Weapon-X ?

Oui, qui sur Monstres me semble pêcher, par endroits, et encore plus sur ce que j'ai lu à ce jour de Freebooters, par excès de "décalage"
Je veux dire par là que par moments j'ai l'impression qu'il "casse" son beau dessin avec des dialogues pas au niveau, là où Claremont allait dans le même sens, ajoutant de la noblesse au dessin
je pense que la narration de BWS est excellente et qu'il n'a besoin de personne, mais au niveau dialogues et "verbiages" (un comble de ma part après avoir encensé Claremont) je le trouve en dessous

Laurent Lefeuvre a dit…

Chanceux !
À l'époque, j'avais 19 ans, j'étais un peu fauché, et je n'ai pas acheté Storyteller alors que c'était fait pour moi (j'étais déjà très client de BWS, depuis Machine Man, Conan, et ses quelques épisodes sur X-Men ou Iron Man).

Aujourd'hui, selon les tarifs, j'achète tout ce que je trouve en single de BWS.

Et moi qui ai grandi en adulant Bernie Wrightson (toujours !) je le vois comme "l'enfant" dans la bande du Studio... et Barry Windsor-Smith comme le jeune homme en colère, le rebelle, "Rage Against the Machine" (sur des riffs de Led Zepp).

Avec ses qualités et ses faiblesses si humaines, dont l'orgueil (pas toujours mal placé, d'ailleurs !), il est désormais mon héros.

Et il n'y en a pas tant que ça dans ce métier.
En vrai.

L'Anonyme a dit…

Je te comprends pour l'aspect financier... Je suis un peu plus âgé que toi donc je pouvais, mais c'est sûr que Storyteller était loin d'être donné à l'époque.

Justement, certains critiques s'en plaignaient et disait même carrément que c'était un comic-book pour bobo, une pseudo-révolution sous la forme d'une revue chère et bizarrement fichue au niveau du format : certains comic shop ne savaient même pas comment le présenter (puisque du format d'une GN genre celles que Marvel produisait dans les 80's - mid 90's alors que c'était un périodique - conséquence : la revue finissait souvent sur les étagères du haut) ; le "faible" nombre de pages + le saucissonnage des trois bandes / ambition du produit ; la parution devenue vite erratique ; l'étiolement sur la fin ; etc...

Comme pour beaucoup d'oeuvres, le temps a passé dessus pour effacer tout cela, l'annexe. Il reste l'essentiel : l'oeuvre.

Aujourd'hui, c'est une très bonne chose que 2 des 3 bandes soient collectées en volumes. Cela permet au plus grand nombre de poursuivre la découverte du génie (et des faiblesses) de ce géant qu'est BWS.


Pour Wrightson, par contre, il me reste beaucoup de choses à découvrir ! Son style post-Frankenstein était quasiment le seul que je voyais étant gamin et cela n'aidait pas. Cette oeuvre a trop pris de lui, au sens figuré comme au sens propre.

Laurent Lefeuvre a dit…

Oui !
Tout ce que tu dis (format aberrant, prix trop élevé - 4$ et des poussières) est absolument évoqué en long large et travers dans le bouquin chez KI (les pages de garde compilent un paquet d'éléments dont le courrier des lecteurs, la correspondance avec "l'ÉI" ("l'Éditeur Initial" - pour désigner Dark Horse). C'est même tout le sel du bouquin : Suivre en direct live l'évolution conjointe des persos... et du titre dans lequel ils sont publiés.

Quelque part, c'est la mise en abyme ultime !

C'est en ça que Storyteller, en plus de la longue présentation de la carrière (une dizaine de page par Marc "Comics USA" Duveau) est aussi un miracle... éditorial !

Franchement, je pourrais faire valdinguer quelques mètres linéaires de comics dans mon atelier, tant ce doublé les remplace et les rend... obsolètes !


(Désolé Phil, j'ai encore bien digressé du sujet initial dès ton retour de vacances - Alan Davis sur les Avengers - mais ça m'a semblé découler dans la discussion, que c'est à des tauliers de cette trempe-là, de secouer le cocotier, ce que cet autre anglais-là ne fera sans doute jamais. Hélas).

Philippe Cordier a dit…

on est dans le sujet Laurent sans problème, avec Levitz et Davis, le vintage, les révolutions artistiques....

J'ai pris un temps de réflexion sur mon "rapport à BWS" et je réalise qu'il n'y que lui, du Studio, qui m'ait accroché presque tout e suite, et durablement
j e suis passé à côté de Jones Kaluta, Wrightson, tout en reconnaissant même ado, leur grand talent,
mais BWS j'ai pris
pas tout mais presque
Je crois que j'ai TOUT acheté de lui depuis 30 ans et quelques, ou plutôt, que j'ai tout acheté quand c'était court, et tout tenté quand c'était long : par exemple chez Valiant et chez Malibu (même Image) j'ai pris tous les débuts de run, parce que c'était du BWS, mais ni la clique de Archer ni Rune ne m'ont intéressé assez pour poursuivre
J'ai donc probablement largement plus de 50 %de la prod us de BWS dans mes bac à comics

jocelyn a dit…

J'ai les deux ki aussi, mais je n'ai pour l'instant que feuilleté.

L'Anonyme a dit…

>Je suis passé à côté de Jones, Kaluta, Wrightson, tout en reconnaissant même ado, leur grand talent, mais BWS j'ai pris pas tout mais presque.

Cela me semble tout à fait normal, ton cas. Explicable même. On doit être nombreux (et j'en suis).
Un ado des années 80 passait la plupart du temps par la case super-héros pour découvrir les comics. Or, rattrapez-moi si je dis une bêtise, mais, parmi les gens que tu as cité, qui est le seul qui s'est vraiment frotté aux super-héros (dans la limite de sa capacité d'input) et sur des séries régulières de majors, dans ces années-là ? (j'insiste bien sur le "des séries régulières")

Uniquement BWS.

Et ceci via tous les comics des séries que nous évoquons de lui régulièrement (X-men, Weapon X, Daredevil, Iron Man, The Thing, etc...)

Kaluta ? Il n'y a guère que son retour sur le Shadow dans les années 80 pour faire quelque chose qui se rapprochait d'un super-héros connu (et cela n'en était pas techniquement, bien sûr : personnage de pulp masqué).
Jones a, pour ainsi dire, quitté les comics dans les années 80.
Wrightson ? On pourrait m'objecter qu'il a fait plusieurs projets spéciaux de super-héros pour DC et Marvel dans les années 80 et 90... mais rien qui pouvait passer dans les revues régulières de VF type Strange et consort (la preuve par l'absurde : combien de lecteurs français ont découvert Wrightson via la traduction dans la collection TOP BD chez Lug de la Graphic Novel de la Chose et Hulk ? Surement beaucoup.).
Non, BWS est vraiment le seul qui a fait le grand écart, et ce pour le plaisir de nos rétines, alors qu'il aurait pu s'obstiner à faire du Gorblimey Press à la place, 15-20 ans de plus.

Par contre, il y a toujours matière à découvrir des pépites des autres, mêmes relativement récentes. Ainsi, le parcours récent d'un omnibus de la série Vertigo "Death" m'a permis de découvrir une petite merveille de Jones que je ne connaissais pas, ceci :
https://comicon.com/2021/12/06/the-comicon-advent-calendar-day-6-neil-gaiman-and-jeff-jones-bring-you-death-in-a-winters-tale/

En voyant rien que ce genre de chose, je réitère : je me mets à rêver de ce qui aurait pu se produire si le Studio s'était reformé à l'époque de "Storyteller"...




lionel a dit…


Je suis en train de lire Freebooters et je picore (quel sacrilège :)) Young Gods en parallèle. Entre le rédactionnel et les récits dire que je suis aux anges est un doux euphémisme. Ces deux ouvrages représentent une symphonie inachevée en hommage aux comics en tant que genre. Un genre trop souvent minoré par l'industrie. Une industrie qui ne veut quasiment jamais sortir de ses clous et qui est très souvent aidée dans cette démarche par les lecteurs eux mêmes.


De fait, je partage totalement ta colère, Laurent. A chaque fois que je reprends ma lecture, je suis tiraillé par un sentiment d'émerveillement et de gâchis. Un gâchis en partie (?) initié par l'éditeur initial :(



"je trouve que, comme Kirby, BWS est ici moins bon scenariste qu'avec un co auteur : je préfère la prose de Claremont à celle de BWS tout comme je préferais celle de Lee à celle de Kirby seul."
Phil, je ne te rejoins pas sur ce point là. Je ne peux parler que par rapport aux traductions françaises. Mais j'aime beaucoup les dialogues de Kirby dans son quatrième monde. J'ai parfois un sentiment de rejet avec ceux de Lee. J'éprouve l'impression qu'il verse trop dans le pathos. Une surenchère larmoyante qui enlève de la noblesse et de la force aux personnages de Kirby. Je comprends sa volonté d'humaniser les personnages mais parfois il en fait trop, à mon humble avis. Il y a parfois une limite ténue entre un apport réel et une formule que l'on finit par ressasser.


Adastra est l'un des rares albums que je possède en VO. Et à sa lecture, je me suis également posé la question de l'apport de Claremont sur Life Death. A mon niveau, je trouve le récit et les dialogues du même niveau que Claremont. Au même titre, je ne vois pas ce que Claremont aurait pu apporter aux dialogues de Weapon X.


"Je veux dire par là que par moments j'ai l'impression qu'il "casse" son beau dessin avec des dialogues pas au niveau, là où Claremont allait dans le même sens, ajoutant de la noblesse au dessin"
Là, tu parles de Storyteller, Phil ? Au niveau de ma lecture actuelle, je trouve que BWS "ne casse pas son beau dessin" mais qu'il crée un véritable contraste entre son dessin et les dialogues que l'on a peut être l'habitude d'associer à ce style de dessin. Un contraste fait d'humour, d'ironie, de comédie etc. Une très belle diversité dans le genre qui humanise d'une autre manière les personnages et les personnalises aussi. Il me semble que c'est un cas quasiment unique dans notre genre de lecture :)

Une question : je pensais découvrir dans les différents rédactionnels des deux ouvrages de BWS pourquoi ce dernier refuse la réédition de Paradoxman. Une idée ?

L'Anonyme a dit…

Il me semble que Mickaël de KI nous avait indiqué que c'était la moins finie des 3 séries, mais je peux me tromper...

>"Mais j'aime beaucoup les dialogues de Kirby dans son quatrième monde"
Dans mon souvenir ce n'est pas la qualité des dialogues de Kirby qui pêchait, mais leur profusion. Cela dit, dans le FW, ça peut encore aller. Dans sa reprise de Cap America du milieu des 70's, c'est autre chose ! :-D

Philippe Cordier a dit…

moi c'est la légereté qui me manquait dans les dial de Kirby seul,trop premier degré

Dans Freebooters il est clairement écrit que BWS refuse la compil de la troisième série de Storyteller, mais j'aimerais aussi en savoir davantage

L'Anonyme a dit…

Il est possible que BWS ait entretenu une relation particulière avait cette série dont le ton détonait par rapport aux deux autres... D'ailleurs, preuve de cette relation particulière, BWS avait déjà signé une bande avec ce même nom bien avant Storyteller : voir http://beachbumcomics.blogspot.com/2015/02/back-in-day-barry-windsor-smiths.html