Sous cette belle peinture du grand Carl Barks, voici un chouette (je trouve) melting pot de très bons scans en niveau de gris (grâce à Heritage Auctions) d'auteurs/planches qui me parlent et m'intéressent et avec des idées, liens entre eux (et meilleur moyen d'observer de l'encrage de près)
Quand Byrne a quitté Uncanny, et donc son encreur Terry Austin, il a galéré avec l'encrage au début mais j'ai vite préféré son encrage perso, souple, épais, loin du cassant propre et net de Austin
Austin, que l'on retrouve sur Silvestri, et cette pub que j'aimais tant,. Un encrage qui, publié, ne me semblait pas aussi "caricatural", avec tous ces traits de plume qui ne se touchent pas
Encore de l'encrage cassant mais parce que non maitrisé cette fois, quand Romita Jr s'encrait lui même. Si maladroitement que ça en est touchant avec le recul
Un génie
Rough/recherche de Frenz pour ce qui deviendra asm 252
Cette couv de Byrne me fascinait
L'encrage, avec probablement du feutre, s'efface. A comparer avec la version publiée
Intéressant de voir ces deux couv iconiques de McFarlane de près
un encrage épatant de Ditko, sur une bande qui joue avec l'ombre portée, et une page super bien découpée
Admirable duo Gil Kane/John Romita sur une superbe couv
Des peintures forcément hors de prix de Frazetta...
Frazetta dont je connaissais l'influence sur Mignola mais n'avais jamais vu le dessin à l'origine de cette couv
Magnifique page de mon œuvre préférée de Mignola
Même si je suis moins fana de Hellboy quelle classe de voir le pinceau "dans les ombres"
Page du meilleur Sin City, avec du blanco/gouache et le lettrage sur la planche
Je termine avec la couv, "tordue" de ce qui est pour moi l'un des meilleurs épisodes de DD par Miller/Janson, également l'un des plus atypiques (one shot hommage à Eisner)
Cette couv parlera à ceux qui auront/liront le petit opus que Thierry Martin et moi avons réalisé et qui sort...sous peu chez Komics Initiative
14 commentaires:
Oulàlà, voilà du lourd ce matin ! Si avec une telle entrée, tu n'as pas une volée de commentaires, ce serait à en désespérer ! :-)
Les miens :
- il faut souligner à juste titre l'excellent boulot de scannérisation mené par Heritage Auctions. On peut dire ce qu'on veut d'eux : qu'ils gagnent de plus en plus d'argent au fur à mesure des années, que certaines de leurs enchères semblent arrangées, qu'ils écrasent la concurrence, qu'ils popularisent tellement de nouveaux thèmes de collection (ailleurs que dans le domaine du comic) qu'on croirait presque qu'ils les inventent d'eux-mêmes de toute pièce, etc, etc... Cela dit : n'importe quel quidam moyen, gratuitement, outre le fait d'accéder à leur historique de ventes (alors que nombre de sites planquent les résultats, les monétisent ou les détruisent au fil du temps...) peut aussi (et surtout !) accéder à ces merveilles de scans haute résolution. On en viendrait presque à espérer que toute planche ou dessin original se vende un jour chez Heritage, mais je vais arrêter là mon enthousiasme, sinon on va m'accuser de bosser pour eux et de leur faire de la pub malgré mes premières critiques !!! :-D
- je suis toujours aussi sensible au merveilleux dessin de "groupe" de Byrne et son commentaire inoubliable : "What do I love most about being here at Marvel? It's the interesting people you get to work with..." L'art d'être un héritier, de faire fructifier (globalement, à mon sens) cet héritage tout en le respectant (globalement, à mon sens) et de générer soi-même de la richesse (à mon sens, encore) pour les générations d'artistes à venir.
- je suis toujours aussi sensible au fait que ces scans montrent, du coup edans le profond détail, la dégradation des oeuvres au feutre dans le temps...
- ... mais aussi sensible comme toi de voir "le pinceau dans les ombres" de Mignola. Tu mets en évidence ici un très bel exemple, car beaucoup de planches de Mignola qui ont ses "aplats" d'encre de chine, ne les voient pas valorisées comme ici par un setting aussi adapté.
- ... et que dire des autres techniques montrées ici et là : c'est enthousisamant !
Finalement, de cette très belle entrée (merci !), je n'ai qu'un seul regret : que sur le tableau du dépôt de Picsou, on ne retrouve pas (dans celui-ci) le sou fétiche sous son bocal... Je ne sais plus, c'est peut-être la peinture avec le plongeoir qui l'a... Diable, je ne la retrouve pas sur le net...
Je me joins à L'Anonyme pour te remercier de cette très belle entrée.
Pour revenir sur Terry Austin, on sait tous que Byrne n'aimait pas cette combo (au moins au début) et il est vrai qu'il y avait un maniérisme pas possible. Sur leurs X-Men, il y a eu de multiples évolutions autant au dessin qu'à l'encrage. Je ne sais pas si ça venait de lui, mais Austin a entrepris d'arrondir son trait (bon, il y a toujours du mécanique dedans. On est bien loin de Janson…) autour du #133 pour après le #137 arriver au prémices de ses traits cassant qui le caractérisera sur le reste de sa carrière.
Je ne sais pas qui ici (L'Anonyme ?) évoquait un changement de technique pour augmenter sa production (donc sûrement à ce moment là) ? Si quelqu'un a plus d'infos…
Je pense que c'était moi en partie, mais pas que...
Je suis sûr d'avoir, au moins, évoqué le propos de quelqu'un de bien informé sur le travail de Terry Austin qui m'avait, surtout, dit que le changement d'apparence du travail d'Austin était lié à son changement d'outil. Mais j'avais évoqué avec lui plutôt les changements (pour moi de qualité, mais la "qualité", c'est quelque chose qui peut être relatif) que j'avais constaté dans la deuxième moitié des années 80, pas dès 1980, période de sortie des UXM #133-137...
Et comme je ne suis pas assez calé, dans le détail, sur la carrière d'Austin, impossible de savoir si l'affirmation d'origine montrait quelque chose de plus loin dans le temps...
Par contre, je pense à une chose, Scarce en son temps avait fait un dossier Terry Austin à cette époque "post" et il y a peut-être des infos techniques dedans. Il faudrait que je sorte ce numéro de la naphtaline demain. Il me semble que c'était celui avec la couverture moche d'un Daredevil énervé avec un flingue en main, une sorte d'hommage raté à la célèbre couv "No more mister nice guy" (en disant cela, j'insulte peut-être un gars qui est devenu depuis une vedette de la BD française :-D ) Je vous dirai çà demain.
Merci les gars
Je pense aussi que les velléités scénaristiques de Terry Austin l'ont probablement poussé à trouver, en effet, une approche de l'encrage plus rapide
En tout cas je n'étais pas forcément ultra fan de son encrage sur Byrne, mais quand il a accéléré la cadence et que les traits se sont espacés...ca ne m'allait plus du tout
Oui sinon c'est bien le Scarce avec la couv un peu étrange du DD peint (mais par qui?)
Je ne m'en souviens plus en revanche
Tout cela est très beau !
Mais pour moi, malgré tout, ma préférence va à Watterson et Ditko.
Je me demande bien quelles techniques utilisaient Ditko à l'encrage, on dirait de la plume rehaussée au pinceau.
Pour ceux qui aiment ça, la première histoire de Spider-Man, avec quelques repros avec une def de guedin... Enjoy ! Amazing Fantasy #15
...quelles techniques utilisait Ditko... J'ai un peu honte quand même...
oui je pense aussi que c'est de ce la plume, avec le pinceau pour les masses
Et Romita était un sacré encreur
J'ai retrouvé le Scarce (#23 de 1990 ! Ca ne rajeunit par ceux qui ont connu ce numéro...).
Dedans, Frank Fickinger écrivait un dossier encrage sur Austin, qu'il appelait "le héros fatigué" !
Aucune mention d'un changement d'outil, juste celle de l'apparente lassitude d'un encreur au travers de cette critique :
"
Mais revenons un peu sur Marvel Fanfare #4, et plus particulièrement sur la "splash-page" sur laquelle s'ouvre le numéro. Un examen critique permet de voir l'évolution de l'encrage de Terry Austin qui, malheureusement, a pris un tournant très négatif. Ses hachures ne connaissent plus le dégradé des lignes - épaisses à très fines - qu'elles avaient précédemment (cf par exemple les splashs de Uncanny X-Men #115-116). Peu à peu, ses hachures ne sont plus composées que de traits très fins et sans cohérence entre eux. On a l'impression que ses traits sont ajoutés "parce qu'il le faut" plutôt que parce qu'ils contribueraient à agrémenter le dessin. Mais le n'est plus grave pas là : les ombres ont disparu de ses encrages. Reprenons cette splash-page cherchons les et zones d'ombre. Il y en a qu'une, sous le corps d'Angel, et absolument aucune dans les décors. Le résultat est alors évident : il y a une absence quasi totale de relief dans cette planche. Ce phénomène ira en s'amplifiant avec temps. Alors, volonté personnelle de la part de Austin dont l'encrage tendrait à obtenir un effet de plus en stylisé (dans le sens moins de détails) ? Ou simple paresse d'un auteur usé par un succès trop rapide ?
"
Je n'ai pas trouvé pour l'instant de copie correcte de cette planche sur le net qui permettrait d'illustrer le propos (trop de couleurs saturées sur ce que je vois, sans doute des réimpressions, qui obscurcissent le dessin)
Ce que je vois du numéro, c'est qu'effectivement, cela ressemble au Austin qu'on a vu plus tard régulièrement. Je n'aurais pas pensé qu'on pouvait trouver ce début de déclin dès la mi-1982 !
A croire que Byrne était un dessinateur qui le motivait beaucoup sur UXM, notamment.
merci pour cette recherche archéologique Mr A.
Merci de ton retour L'Anonyme.
Je voyais déjà une certaine lassitude à la fin de ses X-Men. Byrne avait aussi évolué vers une approche plus enlevée (avec les scénar, découpages, encrages, il fallait bien qu'il mette son énergie ailleurs !).
Maintenant, il n'y avait pas que ça je pense pour Austin. On l'a connu besogneux, mais au final il a fait des choses sympas tout au long des 80's. J'ai relu les trois premiers Superman de 1987 qu'il a fait avec Byrne et ce n'était pas si mal que ça. Bon, on est plus sur un travail aussi léché. Il semble en effet motivé par certains auteurs (BWS, Arthur Adams,…) et moins par d'autres.
Bon, on a pas son analyse, mais peut-être que comme tu le dis Phil, ses ambitions étaient ailleurs.
@L"Ano, c'est celle-ci la splash-page dont tu parlais ?
Oui, bien joué, Paul. C'est effectivement la page que Frank Fickinger évoquait.
Il y a quand même plus d'ombre qu'il ne le disait sur cette splash, je trouve, mais on peut être certains qu'il n'y a pas de typo dans l'article puisque Austin n'a officié que sur ce numéro 4 de MF.
Je pense qu'il y a de meilleurs exemples de pages dans le comic lui-même pour montrer que ce numéro d'Austin n'était pas top top... Après, je pense aussi que beaucoup reconnaitront ici le Austin de la fin des années 80 et des années 90, donc cela doit leur paraître "normal" !!!
Frank Fickinger disait à la fin de son article qu'il regrettait (constat fait en 1990, je le rappelle) que l'encreur d'exception avait fait place chez Marvel à un scénariste moyen. Ca rejoint ce que Phil disait.
Tiens, d'ailleurs, pas de nouvelle entrée aujourd'hui ?
son travail d'encrage restait alors intéressant je trouve
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