Il y a quelques semaines, les (nouveaux) Cahier des la BD (dont je ne rate pas un numéro) ont sorti un spécial, cartonné, sur l'une de mes idoles d'enfance, que je suis bien loin de renier aujourd'hui.
Tout n'est pas forcément intéressant pour qui connait le perso mais c'est un plaisir quand même, des choses sont bien vues et les itw (des reprises partielles) m'ont appris des choses.
Amusant de voir que la peinture utilisée par la couv fut celle également retenue, en 2015, par le mag Zoo quand je collaborais avec eux et que j'ai eu l'occasion de faire deux pages
Ces deux pages, même si ça ne doit pas se percevoir à la lecture, sont parmi les plus difficiles que j'ai pu avoir à écrire. Je tenais à faire part de mon admiration, mais moins sur la période plus récente, et sans faire béat non plus, et en étant généraliste, et...
Casse tête
Le début du virus Rahan, pour moi, c'est ce numéro
Je me dépêchais de commander le 1, qui avait ce poster extra, disparu de chez moi depuis bien longtemps
Rahan, en plus d’avoir lancé la carrière de Boudjellal/Soleil, a connu de nombreuses rééditions
La meilleure, et de loin, est cette reprise en noir et blanc et en 10 tomes
Je m'étais jeté sur ce catalogue d'expo/vente qui, oh surprise, reprend également la même couv que vu plus haut ( à croire que le génial Chérêt n'a peint qu'une couv dans sa vie!)
Ceci me donne l’occasion de montrer, encore, de magnifiques repro de planches de ce dessinateur injustement boudé par les prix
Il fut au moins, et selon les périodes de chacun, au niveau d'un Gillon ou Poivet (même bien au dessus selon moi)
je ne sais pas si je me répète mais l’une des choses qui me fascinèrent, en terme de détail, enfant/ado, est que même si c'était un beau blond, Chéret dessinait Rahan comme une personne vivant dans la nature sauvage, avec, par exemple, de la corne aux pieds (on a les centres d’intérêt/d'attention qu'on peut)
L'un des nombreux meilleurs épisodes, et le seul qui fit mentir la quasi totalité des commentateur, disant que "Rahan ne tue jamais"
Cette page, hallucinante, était offerte en poster, je crois, avec un abonnement (que je regrettais de ne pas avoir pris, mais j'ai toujours aimé aller en kiosques/maisons de la presse, sans m'abonner)
S'approcher de la fin de l'année avec du Rahan me parait bien.
A suivre
19 commentaires:
HA !
Je l'ai aussi ce catalogue !
trouvé à pas cher sur E-Bay.
Une merveille que j'aurais payé 10 fois plus, s'il avait fallu.
J'ai toujours trouvé un étrange cousinage entre Rahan... et Will Eisner !
Les deux ont trouvé des solutions de narration étonnement proches (Chéret a-t-il vu du Spirit à l'époque ? Possible. Mais le gars est si intuitif - traduire qu'il ne théorise RIEN - que j'ai du mal à croire qu'il se soit jamais inspiré du travail des autres).
Outre l'absence commune et fréquente de bordures de cases, des anatomies aussi improbables... qu'efficaces chez les deux, je pense à cette fameuse page de Rahan, où la forme des cases prend la forme des yeux du "regardeur" (Rahan). C'est dans l'épisode que tu mentionnes, Phil.
Il y a un épisode du Spirit, où un perso assoiffé erre dans le désert, et là aussi, la forme des cases est celle des yeux. Publié en France dans "Spirit - Aventures Exotiques" - Humanos Associés.
Dans les deux cas, le personnage est réduit à ce qu'il désire (boire, survivre).
Plus de pensée. Plus de passé. Rien qu'une animalité tournée vers la survie.
"Élémentaire, mon cher Chéret" !
je ne me suis jamais fait cette réflexion, carrément pertinente et qui,de façon plus anecdotique, expliquerait que mon inconscient ait mis ces deux là tout en haut de mon pantheon
j'ai raté le post de la publication du 2000 ème article,félicitation au papa passionné de cette fourmillante progéniture:-)))
Pour les (nouveaux) Cahier des la BD moi au contraire j'évite,pour justement ce que ce mag est devenu,décalque de ce que la BD à cause de son discours dominant orienté,approximatif et ,disons -le,"ségrégationniste " est entrain de devenir.
Mais c'est un autre sujet.Qui m'énerve grandement.La paupérisation des auteurs n'en est pas la moindre conséquence.
Nous disions donc Rahan,chantre s'il en est d'une BD sans mépris où les auteurs se préoccupaient de raconter - et de quelle manière - avant de se la raconter.Le public était là.
Puisqu'on savait le prendre par la main,avec talent,créativité,à un prix abordable et dans des points de ventes où il était très présent, alors il venait,souvent impatient........
Là où Chéret est un génie de la narration séquentielle,pas un grand,un génie c'est qu'il a réussi à faire lire de la BD,réaliste et pas comique,à toute une frange,homme et femme,qui par ailleurs se contrefoutait de la BD, qu'ils ne lisaient pas.
Alors qu'il y avait même des récitatifs emphatiques!!!
Chéret était le roi de l'imprégnation du lecteur,quasi irrésistible.Effectivement la réédition en noir et blanc est une merveille,à savourer lentement.
Quel artiste de la BD.Un des plus grand.
Ce blog fini l'année sur les chapeaux de roue(comme moi :-))))).
Merci :) Mais il reste des entrées avant le 31
Je comprends ton "agacement" sur les cahiers et on y reviendra peut être (moi je mixe juste Casemate et ces cahiers pour obtenir une partie de ce qui me plait, prenant le meilleur des deux, mais triant pas ,mal) Toujours est il que c'est dans la reprise d'une itw de Lecureux, dans cette revue, que j'ai réalisé un,truc très important sur les récitatifs que tu cites
J'ai toujours estimé étrange que ce "doublon" texte/image, que j'exècre adulte, me fascinait enfant. Mais en fait c'est parce que ce n'est pas un vrai doublon!!!
Lecureux le dit : il reprenait l'image, mais la complétait, ajoutait des subtilités
je paraphrase, avec erreurs : l'image montre Rahan courant vers un lac. Lecureux mettra "Rahan, songeur, courait vers le lac, duquel les dernières lumières de l'aube changeait doucement les couleurs"
Bref, des dessins géniaux avec un scénariste pas loin derrière
Moi je n’ai toujours connu Rahan qu’en N&B, dans les numéros de PIF. Pour être capable de tels détails au pinceau, il devait dessiner sur des feuilles énormes (j’ai vu une planche en vente, format 50 x 38 cm).
Ca serait marrant que quelqu’un s’amuse à savoir quels pays il a traversés lors de ses pérégrinations guidé par son coutelas ou s’il a tourné en rond pendant 50 ans.
Mais je pense que les auteurs se foutaient pas mal de ce genre de préoccupations, tout était fait, à l’instinct, avec une naïveté, et une sincérité, qui faisait une bonne partie de son charme. De la BD populaire, avec un grand P, sans doute une des explications pour son manque de reconnaissance.
Je me rappelle d’une autre histoire dessinée par Chéret : Domino, dans le magazine Tintin, et ça fonctionnait vraiment moins bien, dessins moins fouillés et ses exubérances en termes de morphologies, pour le coup, ne passaient pas ici.
Chéret est finalement l’auteur d’un seul personnage. Je ne sais pas s’il est resté populaire parmi les plus jeunes.
J'ai également toujours eu du mal à retrouver "mon Chéret" ailleurs que sur Rahan, même avec le perso féminin proche, Ly Noock
C'est vraiment lui+ Lécureux+ leur création qui a fait ça : la somme qui est plus que l'addition des parties
Oui les planches sont, a priori, toutes très grandes
A l'époque où je lisait de façon convulsive des BD, j'avais un grave problème. Je rêvais qu'un dessinateur que j'aimais, dessine d'autres personnages, par exemple, Chéret qui dessinerait Blueberry ou pareil avec Uderzo pour Lucky Luke. Sans doute parce que je lisait des comics en même temps, où plusieurs dessinateurs s'échangeaient les mêmes personnages.
Il y a eu des crossovers style Morris/Giraud qui expérimentaient ça, mais pour le fun.
Depuis, ça m'a passé, j'ai compris, en tous cas pour la BD FB, qu'un personnage n'appartenait qu'à un auteur (à part Spirou peut être).
je faisais la même chose, mais purement en comics, et je te dis pas le nombre de changements d'équipes d'artistes j'ai pu faire, sur tous les titres Marvel
J'aurais du être editor in chief
On te sent,effectivement, plus emprunté qu'a l'ordinaire dans ton article pour Zoo,comme intimidé. Avec tes explications ça prend du sens et un côté émotionnel que je partage.
Chéret a pour moi une place particulière,je lui dois tant de grands moments de lecture,d'intensité, lui que son si grand talent et son succès n'ont pas mis à l'abris des déconvenues,humiliations et même un temps des soucis financiers.Quand on pense à toute qu'il a vendu ou fait vendre.Savoir que ,affaibli,il n'est plus en état de dessiner,lui qui semblait vivre pour ça, alors que son épouse très protectrice nous a quitté ,me désole.
Allez on le dit:pour tout ce qu'il représente, ce qu'il a amené à la BD,à la narration,le nombre de lecteurs qu'il a ramené,les vocations qu'il a créées..... André Chéret Grand Prix du FIBD d'Angoulême!
Ne serait-ce que pour équilibrer un peu la donne dans le paysage et saper la mainmise antiproductive de certains.
Allez on rêve.
Oui l'intégrale en noir et blanc était formidable avec un maquette qui rappelle le logo "Pif Gadget". Il faut dire que le noir et blanc rend hommage aux dessins de Chéret. C'est la même chose pour Tota ou Mitton aux éditions Black and White.
Plumoc, on n'est pas à l'abri d'un coup de projo 2020 (hors Angou)Rêvons
Sinon il est l'un des rares, voire le seul, à provoquer chez moi, comme chez toi, cette intensité,mais surtout pendant des années je l'ai passé en "off", disons de 13 à 20 ans, il me semblait appartenir à mon passé à mes lectures d'enfants
L'intégrale n et b m'a fait à la fois revenir en mémoire les centaines d'heures et d'émotions vécues, et surtout constater que l'intérêt que je porte à ce perso et à ses créateurs ne doit pas tout, loin s'en faut, à la nostalgie
Phil,
Toi qui connais bien Rahan, tu vas pouvoir peut-être, voire sans doute, me renseigner.
Il y a une histoire de Rahan que j'aimerais relire car j'ai perdu quand j'étais gosse le numéro de Pif qui la contenais, et je n'ai pas réussi à la localiser dans les quelques tomes de republications qui m'ont passé sous la main...
J'ai juste une description de l'histoire ; cela te dira peut-être quelque chose, j'espère.
Dans l'histoire, Rahan (et une comparse, je crois) se retrouvent emprisonnés sur une île au centre de laquelle se trouve un lagon cerné par des falaises immenses (en gros, l'île se résume au lagon paradisiaque et aux falaises). Une fois qu'on est dans le lagon, c'est une vraie prison car les falaises ne peuvent être escaladées. Rahan finit par trouver un passage sous-marin pour quitter le lagon et tendre un piège à ses geôliers qui sont précipités à leur tour dans le lagon.
Voilà, si tu sais dans quelle tome d'intégrale (voire le numéro de Pif) je pourrais trouver cette histoire, cela me ferait plaisir.
Je te remercie par avance et bonnes fêtes de fin d'année.
Pif aucune idée mais ton histoire ressemble bien à L'Oeil de Granit que tu trouveras dans le tome 8 de la splendide intégrale n et b ;)
si ce n'est que Rahan y rentre par inadvertance au début, les geoliers aussi à la fin mais les "prisonniers" remontent par les falaises
mais ça doit être ça quand même
https://www.hubertybreyne.com/fr/cheret-andre/planche-originale/rahan-l-%C5%93il-de-granit-planche-1
https://www.hubertybreyne.com/fr/cheret-andre/planche-originale/rahan-l-%C5%93il-de-granit-planche-10
C'est tout à fait cette histoire ! Ma mémoire me jouait des tours (mais, bon, je ne l'ai pas lu depuis 40 ans environ, cette histoire... :-)
Merci beaucoup pour ton aide !!!
Tout prétexte à ré ouvrir ces trésors est bon à prendre
EN parlant de Rahan … Un gars vend deux planches originales de Rahan non signées sur l'abeille à 4000 euros enchères de départ.
https://www.ebay.fr/sch/i.html?_from=R40&_trksid=m570.l1313&_nkw=rahan+planche+originale&_sacat=0
il ne me manque que...les sous
Et encore .. C'est le prix de départ !!!! Les prix peuvent monter très haut vu la beauté et la dimension de la planche (presque 50 centimètres de hauteur).
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