Cet annual m'a perturbé
Pourquoi? Car en 91 j'achète tout ce que fait Mignola, donc la couv m'attire l'œil, je feuillette et je vois ce qui ressemble à du "Mignola en petite forme, et qui dessine bizarrement"
Je cherche, pas de crédits sur l'histoire elle même et le temps que je les trouve à la fin, je comprends : c'est un gros fan de Mignola, le tout jeune Joe Quesada, qui publie là sa première histoire, que voici
(Assez proche de ce qu'il deviendra par la suite)
Parmi les pépites non reprises, il me semble, ailleurs, ce numéro unique est une merveille au dessin, avec un Bachalo encore dans le style de son chef d'œuvre Shade et pas encore en "mode Marvel"
L'intro
Ce récit en deux parties fut repris en vf kiosque Semic/DC en 96, accompagné du superbe et méconnu run Batman de Moench/Kelley Jones
Celui ci est l'ultime numéro de LDK, (je ne l'ai pas)
Je ne suis pas fana du travail de Phil Winslade, trop "en mode Perez" à mon goût habituellement, mais sur cette scène d'intro il fait très fort en terme de détails (et la colo est moins criarde que tout ce que vous avez pu voir ci dessus, nous avons quitté la période Oliff et Digital Chameleon)
23 commentaires:
Euh... C'est Phil Jimenez l'auteur du dernier LOTDK, ou Phil Winslade ?
Mes commentaires pour cette entrée copieuse :
- Intéressant, cet annual par ce jeune Quesada. On y trouve déjà des choses que j'ai beaucoup aimé, un peu plus affinées/affirmées, par la suite (la MS Azrael ou son run sur X-Factor). A ce demander, en fait (en exagérant) si je n'aime juste Mignola au travers de Quesada...
- je ne connaissais pas ce LOTDK par Bachalo et, pour résumer, je pense que je vais me le procurer !
- je te rejoins pour les numéros par Grant/Zeck. Je les avais acheté à l'époque et avait été à ma grande surprise, pour l'essentiel, déçu. J'avais été conforté dans mon opinion en lisant des reviews françaises et US qui évoquaient le fait que les deux compères ne s'étaient pas trop foulés...
- "superbe et méconnu run Batman de Moench/Kelley Jones" : je pense que tu te méprends ici. Je vois dans certains forums, ici et ailleurs, de grands fans de cette époque au rendu très gothique. Je pense que pour les américains, ce run a atteint un certain statut de classique, comme il en existe beaucoup d'autres dans l'histoire des comics de Batman (la période Marshall Rogers / Terry Austin, premier exemple, sans rapport avec ce run, qui me vient à l'esprit) Pour ma part, j'aimais beaucoup et nous autres fans français avons eu la chance d'en lire des épisodes suite à la reconversion classiques des revues Semic en mode DC. Cela n'a pas duré, on le sait, mais au moins on a pu voir passer des pépites de ce type.
Ce qui me frappe, à voir/revoir ces superbes pages, c'est que le Batman de cette époque était tout imprégné de l'ambiance polar des films de l'époque (il y a 25-30 ans ! Ferrara et Scorcese en tête) et de la figure de Dracula (le film de Coppola ,traduit en dessin par Mignola était encore dans les esprits).
La ville est encore dessinée, aussi : la brique, le métal et le verre se partagent les aplats noirs et les transparences, pour tour à tour dissimuler ou révéler la silhouette noire du chevalier de la nuit.Des angles impossibles comme la page-titre de Terminus par Bacchalo. Dur de faire ça avec des incrustations d'images de New-York sur logiciel...
Aujourd'hui, en tapant "Batman + DC comics + Gotham" dans la barre Google
(essayez ! l'algorithme étant personnalisé pour chacun !), je trouve une série de dessins où la ville est une sorte de Photoshop de pubs pour Samsung, comme des photos de films remplis de détails, mais vides d'idées.
Une gargouille en gros-plan perce en gros-plan, de-ci-de-là pour poser un Batman fait par un quelconque sous Jim Lee. Constipé, ça va sans dire.
Une case récente par le regretté John Paul Leon vient me contredire, toute en finesse, avec une grande profusion de matières et de détails réalistes. L'exception à la règle. Mais pas de bol, il vient de nous quitter.
Lire Batman dans LODK, c'était la promesse, presque 'pulpienne' de lire un petit polar, entre Sherlock Holmes et Dashiell Hammett (Le Faucon Maltais).
Aujourd'hui, la Bat-Family a pris le dessus (15 Robin, autant de Batgirls...)
La Chevalier noir est devenu une équipe de foot sponsorisée.
Ah si ! Il nous reste Lee Weeks !
Et Thierry Martin, s'il a un jour de faire plus long qu'un récit dans un collectif !
(c'est moi, où ça sent le casting international pour recruter des talents et tester les réactions, ce projet 'Batman around the World'?)
"The times they are a changin" comme disait le vieux Bob Dylan.
Oops, lapsus sur Winslade/Jimenez, corrigé
Quand j'évoque un run méconnu de Moench/Jones je me base sur ce qui, a ma connaissance est une absence de compil us et absence de trad vf en albums, mais il a probablement des fans et heureusement
Laurent espérons, pour le "world wide test", mais ca pourrait aussi être une tentative désespérée de "faisons tout ce qui nous passe par la tête mais surtout faisons du Batman ça vend"
On dit la même chose, Phil !
Quand on n'a plus trop de cap, on fait mine de rien, et on demande l'avis du public.
>Oops, lapsus sur Winslade/Jimenez, corrigé
Hi hi, compte tenu de ton faible intérêt pour George Pérez, pas étonnant que tu ais confondu dans ses anciens clones !
Je dis "ancien" car il me semble qu'aujourd'hui, qu'on s'intéresse à lui ou pas, Jimenez a évolué et s'est éloigné de Pérez.
Sinon, belle analyse de Laurent.
En le lisant je pense au Gotham vivant et palpable montré par Leon dans "Batman : Creature of the Night".
TRES bel album, celui de JP Leon
Il était de ces rares artistes à utiliser des photos mais a les digérer complètement, à les intégrer dans son style
Sinon, je ne sais pas pour les trad vf mais les compils US, elles, existent :
https://www.dccomics.com/comics?seriesid=438546#browse
@ Anonyme
("Un Gotham vivant et palpable dans Creature of the Night")
Oui, c'est ça !
Je n'ai pas ce récit (on m'a dit : super dessin, mais histoire bof bof).
Mais en voyant des cases ici et là, en ces temps où je finis par ne plus attendre grand chose des scénarios de super-héros, je me dis qu'un super dessin... ben c'est déjà pas mal !
Le synopsis ne fait pas forcément envie, je te l'accorde (une réalité où Batman n'existe pas mais finit par exister, en quelque sorte, avec des parallèles) -> du vu et revu.
Mais l'exécution du scénario (Busiek oblige) est sympa à mon goût, et les parallèles pas si convenus que çà finalement.
je pense pareil
et si des tpbs Moench/Jones existent je me laisserai probablement tenté à l'occasion
Le propre d'un mythe urbain et simple dans son concept oui je pense
J'ai tellement détesté McDaniel sur DD que je ne lui ai pas donné sa chance sur Batman alors qu'il était plus lisible semble t il
Bachalo sur Shade est une merveille (et Milligan of course) Un échec aux us en tpb donc j'ai bien peur que Urban ne prenne pas le risque
Quel dommage
Pour Shade, j'ai commencer à l'acheter en VO single petit bout par petit bout.
Je ne savais pas qu'il n'y a même pas de voie alternative...
Heureusement qu'en terme de tirage, on est face à un comic pre-Vertigo et pas fin de Vertigo, car sinon on se battrait tous face aux racks de back-issues...
je suis assez fondu de Milligan donc en gros j'ai attaqué les single à mi run, et les tps sortis bien après couvrent presque ce que j'ai raté
Mais avoir tout en beaux tpb aurait été agréable
Oui, le mix est toujours casse-pied.
Sinon, ce que disait Laurent m'a rappelé aussi une autre vision marquée de Gotham (et de Metropolis) qui m'avait beaucoup plu à cette même époque, ne serait-ce que parce que la mini-série concernée (en Prestige Format) et ses couvertures très colorées faisaient partie des comics trop chers pour ma bourse au début : "World's finest" de Steve Rude.
Je n'arrive pas à retrouver Metropolis, mais voici Gotham :
https://pbs.twimg.com/media/D4jsMeBX4AAimgE.jpg:large
Là, je penses que l'influence cinématographique d'Anton Furst n'était pas loin...
J'avais beaucoup aimé. Un des assez rares taff du dude que j'ai. Il me semble aussi que comics usa avait fait une VF
Oh oui, ils avaient sauté sur l'occasion et bien fait, d'ailleurs, car Rude était bien rodé à cette époque suite à ses nombreux numéros sur Nexus.
Il a fait d'autres très belles choses à cette époque, comme son numéro spécial de Mister Miracle, peut-être le meilleur travail sur le perso depuis le départ de son Roi de créateur.
https://www.bedetheque.com/media/Couvertures/Couv_234362.jpg
C'est vrai que le World's finest" de Rude est très léché et sa vision captivante.
@anonyme, tu évoques une période sacré chez Rude que je ne ressens pas, je trouve qu'il a un travail très cohérent et qualitatif sur presque l'ensemble de sa carrière à part peut-être depuis 3 ou 4 ans et encore.
Il me semble aussi
Mais je connais assez peu
Vinc, je te rassures, j'aime Steve Rude depuis les années 90 (et achète d'ailleurs tous ses comics depuis, même si rares) et je ne sous-entendais pas qu'il a régressé depuis.
Par contre, tu vois, pour préciser ma pensée (et je viens de m'en persuader en sortant les vieux TPB des blisters - et oui encore !), je pense qu'entre le Steve Rude des premiers temps de Nexus ou de Johnny Quest, et le Rude de World's Finest et du Mister Miracle Special, il y avait eu du progrès, non ?
Lionel, gage est un scénariste encore en activité, qui a notamment coécrit du spider-man période dan slott, qui a relancé rom chez idw il y a quelques années, et qui a écrit avengers academy il y a bien dix ans.
Il n'a pas eu vraiment d'heure de gloire, mais c'est un bon scénariste qui doit avoir la cinquantaine maintenant, et qui aussi coécrit la première saison de daredevil chez netflix.
@Anonyme, il est vrai qu'on passe du jeune Rude à un Rude mature. Pour son World's Finest, je pense qu'il l'a abordé un peu comme un graphic novel, ça reste dynamique et très consistant ; l'apport de l'encrage de Karl Kesel donne une certaine légèreté à l'ensemble.
À noter sur le tome 1, la première séquence de 16 pages est un pur moment de séquentiel, sans texte,… un grand moment de comics ! La tome 3 répond en quelque sorte à ce début et finit par 6 pages du même acabit.
Et n'oublions pas l'excellent scénariste que peut être Gibbons pensant, forcément, visuellement
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