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mardi 11 août 2015

Stuart Immonen

 Attention, je suis très loin d'être un spécialiste de Stuart Immonen, mais je sais reconnaitre quelqu'un de très doué
RDB va me tomber dessus avec les lacunes sans noms de ce tour d'horizon,mais tant pis
Faut dire que le Monsieur a eu la malheureuse idée de travailler avec des scénaristes qui ne m'intéressent pas, ou /et sur des titres dont je me moque
J'ai donc lu assez peu de ses boulots
J'avais très vaguement trouvé pas désagréables ses vieux Superman malgré un encrage un peu gras
 Bien des années plus tard son approche graphique du perso était plus intéressante
 J'ai aussi un vague souvenir de numéros de  Hulk plutôt sympas
Il était déjà clair que le point fort de Immonen était la narration, ce qu'il confirmera
 Ses Next Wave paraissaient bien, avec son encreur de prédilection Wade Von Grawbadger, mais je n'ai pas tenté

Idem sur Hellcat (scénarisés par Madame je crois) avec de bien jolis découpages
 Un sens du dessin, du découpage, et du design!
 J'avais lu ses très agréables Ultimate FF, déjà bien découpés
J'aime bien quand on voit l'utilisation intelligente de photos, pour les intégrer au style de l'auteur et non le contraire
 Il a fait des Art Books qui ont l'air plutôt très impressionnants et révèlent l’étendue du talent de ce dessinateur



 ici il penche vers une finition à la Adam Hughes pour une couv du vénérable comics pour enfants Archie
 Actuellement il bosse sur Star Wars. Une fois de plus le choix du sujet va m'éloigner de son travail mais quel chouette boulot
 A ma connaissance il a fait deux creator owned scénarisés par son épouse
J'ai été un peu déçu par celui ci, au sujet intéressant (la récup d’œuvres volées par les nazis, un peu comme le film assz récent de George Clooney) Son dessin était trop épuré pour moi, ou en tout cas trop froid (car épure à la Toth ne veut pas automatiquement dire froid)
 
 Alors que ce très récent livre me fait clairement de l'oeil
 En noir et blanc ça fait envie...
 et la mise en couleur ne gache rien

Il manque des tas de choses à ce survol, mais qui me parlent moins, comme ses Spider-man, Ultimate X-Men...
Un auteur très intéressant, en constante évolution et qui prête à l'évidence une attention particulière à son art...
A suivre

8 commentaires:

Francis a dit…

C'est à relativiser tout de même, il est très en forme sur Nextwave (faut dire que le scénario délirant d'Ellis lui permettait de se lâcher) et New Avengers (le problème là c'est que c'est du Bendis).
C'est un tel caméléon graphique qu'il peut passer de l'indé au mainstream aisément, tout est une question de dosage et d'inspiration à ce niveau, c'est un peu la méthode Spielberg, à savoir sortir la même année une oeuvre de divertissement pour les majors, et également une oeuvre plus personnelle dite "d'auteur" (Schindler/Jurassic Park en 1993, Munich, Guerre des Mondes en 2005 et dans le cas d'Immonen New Avengers/Moving Pictures en 2010).

Philippe Cordier a dit…

Et la méthode Clint il me semble, en tout cas sur une partie de sa carrière

RDB a dit…

Hola ! je ne suis pas un expert d'Immonen. Mais le bonhomme est passionnant, et complexe.

"Nextwave" est vraiment une expérience rare - Immonen a expliqué que ça lui avait redonné l'envie dans une période de doute, c'était un challenge constant entre lui et Ellis.

Son chef d'oeuvre chez DC, c'est "Superman : secret identity" (en vf chez Urban désormais), avec une technique mélangeant dessin classique et numérique (époustouflant). Même si on n'aime pas Superman, Busiek permet de reconsidérer complètement le personnage.

Depuis, c'est devenu un dessinateur-vedette de Marvel, qui lui confie ses gros titres : "Ultimate Spider-Man", "New Avengers", "All-New X-Men", "All-New Captain America" et l'event "Fear Itself" (même si la saga souffrait d'interférences éditoriales malheureuses). Et maintenant, "Star Wars".

Les qualités d'Immonen : ponctualité et souplesse. Jamais en retard, depuis des années avec le même encreur (Wade Von Grawbadger), pouvant changer de style, voire imiter d'autres artistes (comme Hitch sur la fin des "FF" de Millar, ou, plus amusant, Winsor McCay, pour revisiter les origines des super-vilains de DC).

Mais cette souplesse, c'est aussi un peu son défaut : parfois, il fait des choix bizarres (sur "All-New Cap", beaucoup de hachures, des décors négligés, une tendance de plus en plus prononcés à faire des persos grimaçants - déjà dans "All-New X-Men"... Alors qu'en matière d'expressivité, il peut être très subtil). Ou radicaux ("Nextwave", mais aussi "Moving Pictures" dont le graphisme a effectivement refroidi pas mal de ses fans).

"Russian Olive To Red King", c'est superbe. Immonen (comme pour "Superman secret identity") a tout fait : co-auteur, dessin, encrage, couleurs, lettrage ! Ses creator-owned ou ses sketchbooks ("Centifolia") lui servent de laboratoire.

"All-New Cap", c'est moins folichon (même si ça reste très énergique). Je vais zapper "Star Wars" (m'intéresse pas). Marvel le balade pour porter de grosses séries, et Immonen se laisse faire (alors qu'il doit, au niveau de notoriété atteint, pouvoir choisir). Sur son blog, on peut lire ses réflexions étonnamment désabusées, même s'il privilégie les rencontres (même brèves) avec un scénariste aux persos ou aux séries ("les comics sont stupides", je cite). Peut-être est-ce de l'ironie (car il est parfois pince-sans-rire), peut-être de la résignation (plus le feu sacré ?)...

L'autre "souci" pour certains lecteurs, c'est qu'il a, tout compte fait, pas mal travaillé avec Bendis (le scénariste que beaucoup adore détester...). Je trouve dommage de ne pas admettre sa complémentarité avec Immonen : Bendis est un auteur qui s'appuie beaucoup sur les dialogues, il a besoin de dessinateurs doués pour l'expressivité des personnages et le dynamisme de leur découpage - deux qualités d'Immonen.

J'espère qu'Immonen finira par s'affranchir. Il me semble qu'il a fait le tour des majors. Reste Image. Mais en a-t-il envie ?

Philippe Cordier a dit…

Je savais que tu aurais des choses (intéressantes) à dire

JP Nguyen a dit…

Sans originalité par rapport aux commentaires précédents, mes comics préférés de ce dessinateur sont Nextwave et Secret Identity (d'ailleurs, tu l'as lu, celui-là, Phil ?)
Dans Nextwave, il y a une énergie dingue, on a vraiment l'impression que les personnages bougent, alors qu'ils sont figés dans leurs cases.
J'ai zappé son boulot sur Avengers car trop déçu par les productions de Bendis, ainsi que par l'avalanche de titres Avengers... Secret, Dark, New, Academy, Uncanny... manquent plus que Light, Bio et Sans Paraben...

Francis a dit…

@JP: Tout ça ne vaut pas les Great Lake Avengers. ;)
Je découvre que Dan Slott s'est chargé d'une série sur cette équipe atypique , avec Paul Pelettier en plus (j'apprécie beaucoup l'énergie de son trait dans une mouvance Byrne/Keown/Davis).

Philippe Cordier a dit…

tu m'en avais parlé de secret Identity jp, faut que je tente


Les Great lake avengers? Argh

RDB a dit…

Pour répondre à Lionel, j'ai lu, tardivement, "Superstar", une autre de ses collaborations avec Busiek : un one-shot intéressant, avec une idée simple mais bien traitée. Immonen dessine ça dans le style qu'il a déjà sur "Shockrockets", où l'influence de Adam Hughes est manifeste - bien que je ne me rappelle pas d'une interview où il mentionne son collègue (mais encore sur la récente couverture d' "Archie", on voit bien qu'il y revient à l'occasion).

Dans "Comic Box 74", il citait Leinil Yu, Eduardo Risso et Olivier Coipel comme les dessinateurs dont il aimait le travail.
Pour ses références absolues, il y avait Stan Drake ("mon idéal platonique de réalisme"), John Paul Leon ("un maître du clair-obscur"), Katsuhiro Otomo ("le meilleur narrateur qui soit"), Alex Toth ("= brillant"). Mais aussi d'autres sources extérieures aux comics comme Lebbeus Woods, Syd Mead, Joe Johnston, Edouard Manet, John Singer Sargent, Tom Of Finland, Koji Morimoto, Tatsuyuki Tanaka, Edward Steichen... Tout ça rend bien compte des courants divers qui traversent le dessin d'Immonen.