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dimanche 1 novembre 2020

Avec Ross

 


Biden ne changerait (changera?) pas fondamentalement la donne, mais ne plus avoir le grotesque orangé serait quand même déjà un bon signe.
J'ai un souci, de longue date, avec Alex Ross. Sa technique, hyper maitrisée me laisse froid, et lire des bd avec des tas de copains à lui en costumes moules b...bof
Même des illues me posent ce genre de souci
Mais sur beaucoup d'autres illues ou couv ca fonctionne très bien pour moi, surtout quand il y a des non humains, type Hulk ou Iron Man
Florilège








Et bien sur celle ci, fausse couv de pulp qui ne peut que me parler



19 commentaires:

Anonyme a dit…

Alex Ross est un des rares peintres travaillant dans le monde du comics que j'ai beaucoup aimé... autrefois.

C'est un sujet sur lequel il faudra que je me penche un jour, mais il y a quand même eu un glissement dans sa palette de couleur il y a 10 ans environ, je crois, et nombre de ses couvertures (car pour du séquentiel... autant dire qu'il y en a très peu pour juger sur pièce, et rien de "comptemporain" en fait - ex : ses retours sur "Marvels", une de ses oeuvres phares -) tournent depuis très souvent au fluo saturé de mauvais goût. Les anciennes couleurs n'ont pas totalement forcément disparu, mais...
Je suis depuis très partagé.
Je peux donc comprendre l'effet de froid qu'il peut te procurer.
Certaines des couleurs qu'il privilégiait autrefois, justement, apportaient un peu plus d'humanité pour contre-balancer.

Anonyme a dit…

Le registre horrifique d'Immortal Hulk (quel run !) le pousse à sortir de sa zone de confort et ça lui réussi assez ma foi (là où ses couvertures actuelles de Captain America et Amazing Spider-Man période Slott font plius "Ross habituel").

Laurent Lefeuvre a dit…

Pareil que toi, Phil.
Je ne dénie pas la technique impeccable (indéniable) de Ross, ni son amour sincère pour le genre super-héros et ses fondateurs.

Mais le boulot d'Alex Ross m'a toujours évoqué Agnan, le chouchou de la maîtresse à lunettes du premier rang dans le Petit Nicolas : À en fait des caisses, pour rendre hommage aux pionniers des comics avec son hyperréalisme, il s'éloigne pourtant de ma conception de ce qui est justement la base des comics : la simplicité.

Si l'idée est de convaincre les "païens" que les super-héros, ce n'est pas que pour les enfants, par cette débauche de moyens... pour moi, on rate le propos. Or, j'ai aussi le sentiment que sa cote vient aussi du fait que le réalisme de son trait est censé donner du crédit au genre tout entier.

Et je me renvoie cette phrase (encore !) de Mazzucchelli à la fin de Year One :
"Super-heroes are real when they're drawn in ink".

Ce clivage "j'aime/j'aime pas le style d'Alex Ross", dans le Modern Master qui lui était consacré, Bruce Timm utilisait ce "cas" pour réaffirmer sa démarche à lui :

C'est l'exagération en premier lieu qui l'intéresse dans les super-héros. Pas la technique (qui peut être très simple... ou très travaillée, la question première n'est pas là) : l'exagération, des gestes, des expressions, des cadrages, des décors.

Donc, pas le réalisme (qui vient forcément brouter le territoire de l'exagération).

Et il illustre son propos avec les images de Ross, qu'il dit admirer techniquement... mais trouver froides dans leur grande majorité... SAUF quand Ross cite la patte de Kirby ou autre Romita dans son interprétation. Il mentionne une couv de Cap America bien vintage, reprise par Ross, sans décalque, mais en en conservant la fureur et l'énergie.


J'imagine les discussions Bruce Timm avec son pote de Batman Paul Dini, qui a écrit pour Alex Ross (Batman, Superman, Wonder Woman...).


Anonyme a dit…

Ah, s'il fait dans l'horreur maintenant, les verts et les jaunes pisseux s'expliquent mieux, je comprends... :-)
Vous avez raison tous les deux, il a été trop propre sur lui pendant trop longtemps...
Fallait que çà change. "No more mister nice guy" :-)

Philippe Cordier a dit…

en fait je réalise que Ross a motivé ma proposition, déjà ancienne, de mini conf à Strasbulles, partagée avec Xavier Fournier : réalisme contre crédibilité
Ses perso sont TRES réalistes, mais pour moi ils ne sont pas crédibles

Vinc a dit…

Au tournant des années 90 la mode a été aux peintres. Je n'aimais vraiment pas Ross. Il faisait pâle figure devant des artiste beaucoup plus expérimentaux comme Kent Williams, Georges Pratt, Dave Mc Kean (et le précurseur Sienkiewicz),… ou un plus classique John J Muth.
Pourtant, c'est lui qui est resté et je ne pense pas que ce soit pour rien. Sa "faiblesse" ultra réaliste est compensée par son amour du genre et ça se voit. D'une certaine manière, il me fait penser à un Frisano d'outre-manche. Dans le fond, ça n'a pas beaucoup d'intérêt, mais ça va tellement au bout d'une passion que ça en devient emblématique. Être un artiste pour exister !

Laurent Lefeuvre a dit…

D'accord avec Vinc, et pour nuancer un peu mon premier (long) commentaire : Ross me semble dans la démarche d'un enfant qui a développé les moyens d'un technicien hors pair, pour faire les images qu'il n'aurait pas pu faire enfant.

C'est ce que je retiens de ce qu'il dit dans ce gros bouquin "Des Comics Et des Artistes". Et il me semble que cette envie n'est pas encore tarie.

À cette considération, en effet, par les choix graphiques qu'ils affirment, Muth, Pratt, McKean, et surtout Sienkiewicz et les autres fonctionnent plus en adultes.

J'ajoute William Wray, tiens, dont je suis un fan récent, mais très convaincu.



Mais pour Alex Ross, à moi aussi, ses récentes couvertures de Immortal Hulk, sans renverser la table, m'ont bien plu.

J'attends qu'il se lasse d'en faire des caisses, car je suis curieux de le voir se lâcher.

Il faut le faire boire, ou fumer, cet homme là !

Anonyme a dit…

>Il faut le faire boire, ou fumer, cet homme là !

Euh... Si c'est pour retrouver le genre de peintre de ceux qui ont emboîté le pas à Ross, à la fin des années 90, à la demande des editors... (genre les peintres de "Code Of Honor")...

Philippe Cordier a dit…

je suis assez d'accord avec tout

mais le truc étrange avec moi est que je n'ai quasi jamais aimé aucun peintre, dès lors qu'ils faisaient du sequentiel
Même Sienkiewicz ne m'emballait pas tant que ça, j'achetais plus pour les scenar de Miller que pour les peintures de Sienk
J'ai tjs associé sequentiel comics et encre de chine

et encore aujourd'hui

Vinc a dit…

Je suis bien d'accord avec toi Phil, en tout cas pour un format comic. C'est typiquement un périodique ou la débauche d'effet n'est pas adaptée. Mais bon, un Black Orchid ou un Moby Dick vit bien en peinture je trouve !

Anonyme a dit…

Ah, Black Orchid...

Une expo McKean à Angoulème en montrait des planches il y a quelques années, au milieu d'autres merveilles (Sandman, Arkham Asylum...)
Une vraie tuerie.

Philippe Cordier a dit…

la vf (Zenda?)me tomba des mains dans le magasin, à la 2nde page : )

jeune et con?

Anonyme a dit…

Dans ce cas-là, j'ai été jeune et con aussi...
Un pote fan de McKean l'avait eu en dédicasse à Angoulème au début des 90, sur la version uk du tpb (probablement une Titan) achetée pour l'occasion. Il avait eu une jolie petite version du perso sur la page de couverture.
Je le regardais de loin d'un oeil un peu indifférent...

C'était avant que je lise tout ce qu'à fait McKean de chouette dans ces années-là.
Lorsque j'ai découvert la ms, je l'ai trouvé belle et envoutante.
J'aimerai bien avoir une machine à remonter le temps, du coup ! :-)

Je viens de regarder à tout hasard ce qu'en disait Frank Plowright & co :
"Superbly illustrated by Dave McKean at a time when he still bothered to draw, it's a thoroughly satisfying read."
Un peu rude et réducteur, mais bon ! :-)

Philippe Cordier a dit…

alors moi peinture en séquentiel "arty"+ Gaiman +nom de fleur...ca fait pas super bon ménage à 47 ans mais alors à 20 je vous dis pas )


Gaiman ne passait que sur Sandman et Death chez moi (ce qui n'est déjà pas mal)

Paul Raffy a dit…

Merci à Laurent Lefeuvre pour la découverte de William Wray.

Magnifique, j'adore, on est loin du côté léché, lisse, hyper réaliste et aseptisé d'Alex Ross.

https://www.google.com/search?q=William+Wray+superheroes&tbm=isch&ved=2ahUKEwiPvdTtnuTsAhUL-xoKHVe0D4gQ2-cCegQIABAA&oq=William+Wray+superheroes&gs_lcp=CgNpbWcQAzoECAAQEzoGCAAQHhAT

Paul Raffy a dit…

Tout ça me rappelle un peintre que je trouvait fabuleux à l'époque : Yves Thos qui illustrait des couvertures de Pilote ou de Bob Morane. Il n'a jamais fait dans le super héro, mais ses peintures me fascinaient.

www.google.com/search?q=couverture+pilote+yves+thos&tbm=isch&ved=2ahUKEwizxYCSouTsAhVKXxoKHeTrAFwQ2-cCegQIABAA&oq=couverture+pilote+yves+thos&gs_lcp=CgNpbWcQA1CoYljwa2DobmgAcAB4AIABTogBwAOSAQE2mAEAoAEBqgELZ3dzLXdpei1pbWfAAQE&sclient=img&ei=9DGgX7P7Gsq-aeTXg-AF&bih=793&biw=1709&rlz=1C1CHBF_frFR706FR706

Philippe Cordier a dit…

bien cool oui
Wray gagne vraiment à être suivi (sur fb)

Anonyme a dit…

Est-ce que quelqu'un peut me recommander d'autres Classics Illustrated à part le "Moby Dick" de Sienkiewicz?
Je ne connaissais pas du tout cette collection d'adaptations des années 90, mais il y a des choses surprenantes dedans, on dirait (comme une adaptation de "Cyrano de Bergerac" par Kyle Baker par exemple).

Philippe Cordier a dit…

j'ai un vague souvenir de Craig Russel, mais je n'ai rien pris, à part les Eisner en classic illustrated "pour enfants"