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mercredi 6 mars 2019

Couvrons Wizard

 S'il a mis un coup de projo sur les comics, fait probablement (re)connaitre quelques auteurs et proposé deux ou trois rubriques sympas, ce magazine  né avec Image, en a surtout représenté tous les défauts (pin up art, starification éclair, écume de style...) et a participé à la perte de ce business en encourageant TRES fortement la spéculation (ah ces nombreuses pages de guide cotant, artificiellement, les comics hot ou pas!)
Il y a quelques mois à l’occasion d'une belle infiltration d'eau dans mon garage, j'ai jeté des dizaines de magazines abimés, surtout Franco-Belge, et des tas de Wizard. J'ai réalisé qu'ils avaient eu de sacrés grands noms en couv, et ca m'a donné envie de faire un mini tour d'horizon de quelques unes de celles ci.
La première année, le cahier des charges du cover artist était de placer quelque part une tenue de magicien (Wizard oblige)
McFarlane a fait une couv dont vous verrez, en dessous, un prix de vente de l'original il y a quelques années!!!
 
 Moche couv de Javier Saltares
 Pas mieux pour Larsen
 Et je ne passerai pas plus de temps/mots sur Ron Lim, dont j'ai déjà dit le bien que j'en pensais
 
 Enfin du beau, et du bon, avec un excellent Sam Kieth qui joue bien du thème imposé
 Liefeld le balance en fond
 et un Jim Lee sans inspiration sera l'un de ses fossoyeurs (du thème)
 Il m'est arrivé de me décider pour l'achat de ce mag (j'étais jeune et il n'y avait que très peu de zines us) rien qu'avec la couv, comme cette double mêlant Keown, Kieth, Liefeld et Miller, euh non, Jim Lee
 
 Le maquettiste de Wizard étant probablement Gilbert Montagné il zoomait quasi toujours à l’extrême dans l'image et collait les textes comme il voulait
Dommage d'avoir Alex Ross est de couper sa peinture de la sorte
 Pareil pour les Romita Sr et Jr qui, déjà, n'avaient pas fait un dessin tip top
 Avec Janson, John Jr avait fait de son mieux pour faire entrer dans l'image tant de versions de Wolverine, tout en laissant de la place pour les textes
 Un worst of : Jimenez/Janson quasi couverts intégralement par les textes
 Quand ils zoomaient mais faisaient dépasser le perso sur le logo c'était un peu moins moche.
Carlos Pacheco
 Romita jr/ Janson (déjà vu pour expliquer la trahison de la transformation d'un costume noir en costume bleu)
 Quesada/ Palmiotti
 Quesada/Miki pour une autre version de DD
 Encore DD, mais avec Spidey, et encore Quesada, mais mis en peinture par Alex Ross
 Art Adams et son efficacité minutieuse redoutable. 
Bien meilleur sur le noir et blanc bien sur
 
 Adam Kubert use intelligemment des contraintes : comme il ignore si le dessin sera zoomé beaucoup ou pas, plein de textes ou pas, il fait déjà un très gros plan qui ne peut que fonctionner
 Adam Hughes rate l'occasion de faire une double couv "all women" originale
 Celle ci fut, de loin, ma préférée : toute l'équipe de l'éphémère Legend Team : Miller, Mignola, Gibbons, Chadwick, Byrne, Adams et Darrow!
 J'ai ouvert cette entrée avec une anomalie (Byrne faisant un dessin pour Wizard, qu'il a tant vilipendé) je la termine avec une autre : une couv par le géant des géants, à des années lumière de ce qu'était alors "l'esprit Wizard"

16 commentaires:

Philippe Cordier a dit…

Il faudra que je relise Trio car j'en ai un très mauvais souvenir, et du coup je crois ne pas avoir acheté Triple Helix

Anonyme a dit…

Lionel,

Le problème avec ces séries, c'est que Byrne était alors dans une phase débridée chez IDW...

Il s'y sentait bien, libéré des "contraintes éditoriales" qui l'avaient amené à se prendre la tête avec de multiples éditors de Marvel et DC les années précédentes, et comme IDW était preneur de ses projets suite à ses travaux sur Angel et Star Trek, tout est passé dans ce genre de mini-série. De la reprise de sa vieille série Charlton "Doomsday" aux dinos de Jurassic Park, du James Bond à la fin de ses Next Men. Ces projets là ont été plutôt intéressant (même si les tribulations vers la fin de Next Men furent parfois... très énigmatiques), mais au milieu de tout cela, il y a eu Triple Helix/Trio...

Pour moi, Byrne y est en roue libre. C'est de l'écriture automatique et du dessin automatique, presque de l'autoparodie, sans limite éditoriale, avec donc pour seule limite les insuffisances de Byrne et son cadre auto-imposé habituel. Il copie colle les recettes de sa gloire passé, comme la reprise des couv du dico du Marvel Universe par exemple. On y retrouve le genre de défaut ou d'outrances qu'on pouvait reprocher à ses Alpha Flight, et donc... pas étonnant qu'il ait laissé dans ces conditions des lecteurs comme toi et moi abandonnés sur la route. C'est une oeuvre qui n'aura probablement jamais de suite...

Je ne veux pas faire de la psychologie à deux balles, mais je ne serais pas étonné que ce genre de trip sous acide ait amené la longue période de jeune créatif qui a fait qu'il ne s'installait plus, jusqu'à récemment, à sa table à dessin.
Pas étonnant de facto que ce soit aussi le retour virtuel à la maison (ce projet sur les X-men que Marvel n'achètera problablement pas - je n'ai pas relu son blog depuis quelques jours, aussi j'espère être à jour côté news -, mais qu'on aura la chance de lire un jour, je pense, au moins en Artist Edition puisque IDW est bien placé sur le marché de ce genre de produit).
Qu'il le veuille ou non, les racines de Byrne, c'est le jeu avec les créations de Kirby, Ditko, Lee et les autres. J'ai en tête ce merveilleux dessin du début des années 80 où il disais peu ou prou, parlant des personnages qui l'entouraient : "Ce que j'aime chez Marvel, ce sont les gens intéressant avec lesquels on travaille".

Pardon pour la digression.

Philippe Cordier a dit…

Bon résumé
je trouve aussi que son summum est atteint quand il joue avec les jouets des autres
Semi exception : la très bonne série Next Men (semi car à la base il joue quand même avec les X-Men)

Laurent Lefeuvre a dit…

J'ai gardé le Wizard avec la (moche) couv de Jim Lee.
Comme le deuil de mon dessinateur préféré de quand j'avais 15 ans. À 15 ans et demie, ses derniers X-Men et surtout Wild CATS m'a fait déprimer.

Il faut rappeler qu'il y a eu une version française de Wizard (ce qu paraît FOU, surtout quand on sait à quel point le "french-bashing" était de mise dans les pages du canard hystérique.

Je me souviens d'une chronique des FF (par Lobdell-Davis, je crois), se passant à Paris, et où le commentaire disait "Lors d'une catastrophe - where nearly not enough french people perished" (de mémoire).

Bref.
Voir les couvs m'ont d'abord fait fantasmer un magazine plein du meilleur des dessinateurs populaires US (genre Draw, mais en plus ado), qui n'a en réalité jamais existé, pour être ce que tu décris très bien.

Il y a une dizaine d'années, j'ai feuilleté une cinquantaine de numéros, découpé quelques pages intéressantes (Mignola, A.Adams nous expliquent quelques trucs, Interview Wrightson, patrimoine, etc.) et jeté le reste sans état d'âme.

Anonyme a dit…

Pour revenir au sujet évoqué, Phil, je suis tout à fait d'accord avec toi concernant l'effet Wizard.

Je garde un très mauvais souvenir de cette revue et de son petit frère Hero...

Avant (c'est-à-dire au début des années 90), j'ai le souvenir que le paysage des revues consacrées aux comics au USA avait plutôt de la gueule. Il y avait certes l'éternel Comics Journal et son approche que je jugeais souvent trop snob (mais leur avis se défendait, et j'aimais certains de leurs dossiers), mais aussi l'excellent Comics Interview de David Anthony Kraft dont je garde un très bon souvenir (et des petites couvertures magnifiques). Même Comic Scene, qui était peut-être la revue la plus mainstream du lot, était respectable avec le recul. Finalement, on ne pouvait juste que lui reprocher sa parenté flashy avec Starlog.

Mais le jour où Wizard puis Hero sont arrivés, clairement, c'est comme si d'un seul coup, dans ce panorama sympa (et presque érudit) avaient débarqué d'un coup Voici, Gala, le Sun et Ok Podium...

Le plus triste là-dedans, c'est qu'on trouvait quand même dans ce genre de bouse de revue des pépites comme les leçons de Joe Kubert dont tu as reparlé récemment si je me souviens bien... J'espère que tu as découpé ce genre de pages avant de jeter le reste ! LOL :-)

Anonyme a dit…

Lionel,
De mon côté, je regrette que les MS "Cold War" et "High ways" soient restées sans suite... L'univers "Bond" d'un côté et l'univers SF de l'autre auraient mérités des suites car Byrne avait des idées sympas. "High ways", si je me souviens bien, laissait lui-aussi le lecteur en plan. Je ne sais pas si cette MS a été traduite en France.

Philippe Cordier a dit…

Belle anecdote anti frenchy Laurent!
J'ai un vague souvenir de voir cette mer...revue en vf Wizard!!!
Hero était bien naze en effet
je trouvais aussi le comics journal un poil snob, façon les cahiers de la bd d'avant, mais nécessaire, et qui nettoyait bien le cerveau après un feuilletage de wizard (comics journal qui revient d’ailleurs en version papier, faudra que je me le choppe un de ces jours)
je crois avoir qques comics scene aussi
Quant aux pages tuto de Wizard, je ne les ai pas découpées car j'ai acheté les compil vf (Delcourt) partielles je crois mais avec pas mal de pépites
C'est vrai qu'aujourd'hui, en restant dans le papier et sans évoquer le net, le fan des coulisses intelligentes est autrement mieux servi qu'avant, rien qu'avec ce génial éditeur qu'est John Morrow

Anonyme a dit…

Très juste.

Michael Picaud Bernet a dit…

Salut,
Euh... John Morrow?? De quelles éditions parles-tu ?


Très peu feuilleté Wizard... je comprend peut être mieux pourquoi vu les mises en page des couv proposées et le coté pin-up/défilé girly des héroïnes(et pis Scarce et Comic box réjouissaient mon coté mono-linguiste).

Par contre la couv du n°6 avec Hulk de Sam Kieth mérite effectivement un paquet d'éloge, dessin et "maquette". Magnifique

Philippe Cordier a dit…

Twomorrows Publishing. Ils font, entre autres, Alter ego, Back Issue, les ex Modern Masters et plein de livres consacrés à un auteur (j'ai Colan, Romita, Sinnott, Coletta, Stan Lee et d'autres)

Wizard c'était avant Comic Box, bien avant (91, contre 97 ou 98 pour cb) mais par contre un peu avant Wizard j'avais découvert Scarce et le choc était brutal :)

Anonyme a dit…

Une question qui me vient à l'esprit en voyant ta réponse : les Modern Masters ont été définitivement abandonnés ? Certes, il n'y avait relativement plus beaucoup d'auteurs vivants éligibles restant à traiter, mais bon... (sur le fond, ces publications n'étaient pas assez rentables ?).

Philippe Cordier a dit…

aucune idée, je constate juste qu'il n'y en a plus
C'est dommage car ils étaient si intéressants que je les prenais tous, même pour des auteurs qui, a priori, m'indifféraient

Anonyme a dit…

De mon côté, je n'ai pas pris ceux que je ne considère pas comme des Modern Masters, et sur la fin, je trouve qu'il y en avait souvent... mais c'est sans doute discutable.

Philippe Cordier a dit…

je n'ai jamais prêté la moindre attention au titre/concept, j'ai juste pris ces livres pour des bio intéressantes et richement illustrées, de dessinateurs
Et avec ce concept large il faudrait encore nous faire des dizaines de bouquins

Anonyme a dit…

Désolé, un aparté pour compléter mon évocation précédente : je suis content, je viens de retrouver le dessin de John Byrne dont je parlais ("What do I love most about being here at Marvel ? It's the interesting people you get to work with.") :

https://marvelsmartass.files.wordpress.com/2010/04/byrne1.jpg

Avec le recul des années (et le contexte récent incertain), je le trouve encore plus émouvant...

Mais, c'est à vrai dire souvent le cas avec ces grands dessins où les dessinateurs sont entourés de personnages (il me semble d'ailleurs que tu avais fait un post sur ce genre de dessins, Phil, je crois).

Philippe Cordier a dit…

Oui je me souviens bien de ce très chouette dessin
je crois bien avoir fait qque chose là dessus oui mais j'ai flemme de chercher,

mais celui de l'une des idoles de Byrne, est là
http://philcordier.blogspot.com/2012/01/joe-kubertde-lencre-et-du-talent.html