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vendredi 13 septembre 2019

Silvestri's back?

 Nous parlions de Marc Silvestri cet été, en revenant sur ses jeunes années.
J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer la gigantesque chute artistique qui accompagna la fin de son passage chez Marvel, juste avant les débuts chez Image.
Je n'avais pas réalisé que son pinacle et son plus bas étaient aussi près, dans le temps.

Le top du top, pour moi, est dans sa première année sur Wolverine (scenar de Hama et encrage de Green)
 Il dessinait bien, racontait bien, était bien encré, et même la colo suivait
 Green était excellent avec son pinceau sur un Silvestri en furie pour qui raconter primait alors sur l'effet splash page
 splash qui, quand elles existaient, étaient superbes d'ailleurs
 Il avait encore ce côté cartoon dans le réalisme, permettant de faire sourire ou d'émouvoir
 
 Moins de 2 ans plus tard, Image se profile, Jim Lee est une star et son pote lorgne sur son côté "in your face" sans en avoir les moyens ni le style. Même ce pauvre Dan Green doit suivre, et assurer des hachures inutiles et déplacées sur des dessins insipides
 
 
 argh!
 Ensuite, on aime ou pas ce qu'il fit chez Image. Moi je n'ai pas bien aimé, sauf les tous premiers Darkness (encrage du très bon Batt)

On évoque son projet Batman depuis plus de 6 ans je crois, et il en montre des bribes par ci par là sur le net.
Il semblerait que ce bouquin, ou plutôt cette mini série, soit quasi programmée pour cette fin d'année.
Batman/Joker : The Deadly Duo
 Il scénarise dessine et encre
Visiblement il se fait d'abord plaisir avec la finition ultra fine et précise

 
 S'il décide de bien raconter, en plus de s'amuser au dessin, ça peut être bien sympa
 Pour l'instant, nous n'avons que des miettes, mais je suis curieux

6 commentaires:

Frédéric Steinmetz a dit…

La comparaison des planches de Wolverine est assez parlante oui ! Je remarque d'ailleurs que son travail sur les ombres, sur les masses noires fdisparaît peu à peu. Ce travail sur les noirs peuvent équilibrer une planche, et donner une ambiance, du caractère.
Depuis pas mal de temps, je trouvais que Silvestri cherchait à se rapprocher de Wrightson (période Frankenstein). Malheureusement, s'il y a un vrai travail de textures, ça n'égale jamais celui de Bernie. L'approche du ciel dans les dernières images ne fonctionne pas vraiment, car ça demande une souplesse dans le trait. Ce qu'il ne peut obtenir avec des microliners. Ça reste malgré tout très intéressant, voire assez joli (avec un chouette travail sur les décors), mais ça manque de masses noires, d'ombres qui délimiteraient les plans et accentueraient l' ambiance.
C'est une approche appréciable parce qu'il y a du plaisir et du temps investi, mais Silvestri, pour moi, c'est (c'était ?) la spontanéité, la fureur, le dynamisme et une recherche d'efficacité (pour s'adapter aux délais de l'époque) . On semble perdre beaucoup de tout ça sur son Batman au profit de trop de minutie, trop d'effets... Trop "de trop" ! Et je n'ose imaginer le résultat en couleur (la couv ne donne pas envie par exemple).
Mais il restera un dessinateur exceptionnel qui forma avec Dan Green un duo qui l'était tout autant !

Philippe Cordier a dit…

Entièrement d'accord
Et j'ajoute qu'il mettait de la fureur, du dynamisme, mais aussi du fun et du cartoon


Ce n'est juste plus du tout le même artiste
Ni mieux ni moins bien. Plus le même du tout

Laurent Lefeuvre a dit…

Oui.
Derrière celles plus évidentes de John Buscema (pour ses premiers Conan)et Frazetta (pour les compos de ses couvertures il y a longtemps), l'influence de Bernie Wrightson est moins évidente, mais réelle. Et depuis toujours.

Malheureusement, Wrightson sait gérer la technique du cross hatching (en dessin, en gravure, comme en peinture, les hachures sont les lignes d'un ensemble de traits droits ou courbes qui sert à produire une nuance de demi-teinte, et non un contour).

Ainsi, Bernie laissera des espaces blancs, pour donner un équilibre à l'ensemble, ou des masses noires pour marquer les contrastes. C'est ce qu'on voit dans son Frankenstein. Bernie l'a compris en étudiant les classiques : Franlin Booth, lui-même issu de Gustave Doré.


Mais Silvestri surcharge, inutilement, et remplit chaque espace, perdant peu à peu toute force à ses compos (toujours aussi efficaces par ailleurs).

L'envie d'épater la galerie, ou manque de pensée globale sur la finalité d'une case.

Car c'est là la grande différence avec les illustrations de Bernie Wrightson : celles-ci sont faites pour être admirées, tandis qu'une case de BD est faite pour intégrer un tout, un temps de lecture donné, pour ne pas arrêter le lecteur.

Mettre autant de détails annexes dans une explosion de voie ferrée à Gotham, en enlève une grande partie de la force suggestive : BOUM !

Alors qu'un Green, en effet, aurait compris (comme le Wrightson qui fait de la bande dessinée), qu'un aplat noir est à la fois bien plus rapide, et tellement plus puissant !

C'est d'ailleurs pour les mêmes raisons que le Frankenstein par Vatine et Varanda "La Morte Vivante", m'est (hélas) tombé des mains.

Philippe Cordier a dit…

pareil/pas mieux

Et toute nostalgie mise à part j'ai de ce fait une énorme préférence pour le Silvestri de certains (beaucoup) X-Men et de Wolverine

Ce Wolverine 31, je l'adore
Il y a eu de sacrées belles choses avant sur le titre : Claremont/Buscema/Williamson, Claremont/Buscema/Sienkiewicz, David/Colan, Goodwin/Byrne/Janson...mais là ce fut une déflagration, et pour moi Hama/Silvestri/Green avaient tout compris à "mon Serval"

Plumoc a dit…

Je les trouve assez belles,moi,les pages achurées de son Batman -un personnage et un univers qui semblent fait pour lui.Je garde en tête comme une référence iconique l'illu de son Batman assis dans la batave,avec sa cape démesurée aux plis superbes - Surtout que les dessins visibles semblent provenir du début de son travail, il a surement encore amélioré sa technique ensuite.

À voir.

Le rat est magnifique, Silvestri,s' il s' en donne la peine reste un dessinateur fabuleux - on comprend du coup mal sa chute vertigineuse et quasi ridicule "période Lee "que tu démontre si bien, et qu'il a dû bien voir,quand même - le narrateur qu'il a été aussi ,avec ses exigences de procédés particuliers , autre plaisir que le dessin pur,ne peut avoir totalement disparu!

Allez on y croit.

Philippe Cordier a dit…

Si je pense au même Batman, c'est très vieux, période des 1ers Batman black and white, avec couv de Toth