Sur Fb Bob Mcleod a partagé énormément d'exemples de ses encrages. En voici une petite sélection, thématique et perso
Au dessus vous avez un crayonné très Ronin de Frank Miller que Mcleod rend plus lisse, mais c'est plutôt joli. Notez combien un encreur était payé en 1980 pour une couv : 40 usd!!
Il avait déjà encré un tout jeune Miller avant DD, complètement sous influence Gil Kane, ci dessous
Ce jeune Miller était également relativement proche, à l'époque, du trait de celui dont je n'ai jamais rien aimé, Jim Starlin, qui fournissait là des crayonné non finis, terminés à l'encre
Le duo que j'ai du trouver le mieux avec Mcleod est celui qu'il a formé avec Dale Keown sur Hulk. Beau et explosif
Kraven Last Hunt, avec Mike Zeck, était grandiose, mais sur la fin le dessinateur n'a plus fourni que des découpages, que Mcleod respectait bien
sur la "suite" de Last Hunt les choses ont dégénérées, l'encreur changeant son style. Il a dit que l'editor lui avait laissé entendre (sans injonction) qu'il fallait coller au style de finition alors à la mode because Image. Du sous Scott Williams!
Pas beau avec ces hachurages sans aucun sens
Sur celle ci ca va
Ca se corse
La cata
Amusant de voir que Mcleod trouva le perso de Ron Frenz trop petit, demandant l'accord (à l'editor!) de le faire plus grand
Sur celle ci il précise que McFarlane fut payé au tarif crayonnés finis, alors qu'il estimait, lui, encrer des crayonnés pas si terminés que ça.
Pas faux
Michael Golden est dur à encrer. Il sait très bien ce qu'il envisage au final et il devrait toujours s'encrer lui même
Sur cette page Mcleod est assez proche de ce que ferait Golden je pense
Malgré le lavis, ici aussi il respecte plutôt bien l'absence d'aplats noirs dans le crayonné de Golden
Tandis que là, étrangement, il ajoute pas mal de noirs
Une rareté : un jeune Sienkiewicz encore en mode Neal Adams, encore plus retenu par son encreur
Mcleod a encré de nombreux comics de John Buscema. A mon sens il enlevait de la sauvagerie de l'approche de Big John mais il fut loin d'être un mauvais encreur.
Là il s'agit clairement de simples découpages que Mcleod doit terminer avant d'encrer
Idem. Au final on a du Buscema ET du Mcleod qui termine sans chercher à modifier
Sur du crayonné fini il est encore très respectueux
Il se considère, sans modestie excessive mais justifiée, comme l'un de ceux ayant su encrer le très difficile Gene Colan
Je lui préfère, et de loin, Janson et Palmer, mais il s'en sortait bien
Sur cette page il est étrange de voir qu'il a sorti de l'ombre, totalement, le perso de la case 4. Que ce soit logique, ou pas, cette décision relèverait tout de même plus du dessinateur qui livrait là des crayonnés finis (car rappelons qu'il n'était pas attendu la même chose, ni les mêmes libertés, d'un encreur à qui on donnait des découpages, des crayonnés non finis, ou des crayonnés finis)
Là c'est le choix de quasi faire disparaitre les cases 4 et 6 sous la brume qui peut sembler excessif, même si artistiquement assez logique
Pour finir, la première page d'une étrangeté : une parodie dessinée par Mcleod et encrée par Janson. On voit bien les 2, malgré un dessinateur en mode Jack Davis
11 commentaires:
Une de ces entrées copieuses comme on les aime pour commencer la semaine.
Pour Todd, qui n'étais pas encore la star "Toddler" qu'il sera bientôt, on peut comprendre que le crayonné était terminé et abouti pour lui, car il ne met pas plus d'infos de dessins (détails réels)... mais des infos d'encrage (des petits traits un peu partout).
McLeod aura ressenti la nécessité d'apporter un complément de dessin, dont le fan n'aura bientôt plus besoin au fur et à mesure où le style clinquant de cette génération va tout emporter.
Pour la Colan (Image 3 en partant de la fin), peut-être a-t-il dégagé le visage de l'homme du noir, car Colan a recours au même effet à la case suivante, avec la femme au chapeau. Et c'est bien sur cette dernière case qu'il aura alors choisi de mettre l'accent dramatique.
Chez Colan, le visage en noir semble posé comme ça pour attirer l'attention du lecteur sur la personne en jean devant eux (de dos). McLeod l'a compris (sa mise en encre est tt à fait claire et narrative), et il a gardé l'ombrage, en l'atténuant.
C'est un ressenti, évidemment.
Pour Buscema, par contre, si l'encrage est élégant, McLeod fige tout mouvement en pose. Dommage, car les crayonnés de John se suffisent quasiment en aux-mêmes.
Un très grand pro, en tout cas, même quand il doit répondre à des consignes idiotes (Zeck façon Scott Williams).
Quant à ton run préféré, c'est aussi le mien : McLeod sur Keown avec Peter David sur Hulk. En séjour à Disney ce week-end, j'avais pour passer le temps dans la voiture, le recueil de ces épisodes à feuilleter. Véritable madeleine tout en haut de ma liste.
Autre hasard... j'apprends ce matin même, que le duo David/Keown va se reformer.
Pas sûr que je sois aussi enthousiaste au résultat, mais je suis BIEN curieux de suivre ça.
https://www.mdcu-comics.fr/news-0031707-marvel-peter-david-et-dale-keown-de-retour-sur-hulk.html
Ton impression sur l'encrage du visage de Colan se tient carrément, mais je reste surpris qu'un encreur, même réputé, se permette ce genre de liberté (à moins qu'il ait contacté Colan, ce qui me parait très improbable)
Intéressante news que cette reformation temporaire d'un superbe duo
Je n'ai pas lu grand chose de David depuis des années (ayant été dans l'incapacité de lire le titre Spidey dessiné par l'un des pires dessinateurs récents que j'ai pu voir, Will Sliney) et je crois que Keown n'a quasi fait que des couv depuis longtemps
Mais je suis aussi très curieux de voir ça
Très bonne entrée, qui montre bien la grande polyvalence de ce type d'encreur de la grande époque.
Bob McLeod me laisse de très bons souvenirs d'enfance. C'était (et c'est toujours) un vrai "embellisher". Je suis cependant moins sensible aujourd'hui à son encrage, car la "douceur" inhérente à son style peut s'avérer capable de casser des dynamiques (même si je suis d'accord que, rien qu'avec les exemples que tu montres, il peut s'avérer être un encreur particulièrement respectueux de crayonnés). Il y a aussi certains aspect de sa personnalité découvert au fil des années qui me laissent un peu dubitatifs, mais passons, on déborderait du cadre strict des planches...
Totalement a contrario de la qualité montrée dans cette entrée, je pense par contre qu'il n'y a pas grand chose à attendre de bon, graphiquement, dans le retour de Dale Keown sur Hulk...
J'ai moi-aussi été un très grand fan du jeune Keown sur Incredible Hulk, mais c'était avant Image... Je trouve que Keown est devenu incroyablement paresseux par la suite, lorsqu'il s'est fait aspirer, à son tour, par le strass et les paillettes du Image d'avant...
Je l'ai suivi là-bas sur "The Pitt" et je me souviens avoir l'abandonné très vite, sans regret, dès le 3ème numéro... J'ai tenté de lui redonner sa chance sur le cross-over "Hulk / The Pitt" quelques années plus tard, pour être globalement déçu. J'ai tenté encore une fois de lui redonner sa chance sur "Hulk: the end", nouvelle déception... et finito ! Inutile de dire que je n'ai pas tenté de le suivre sur ses élucubrations graphique sur "The Darkness"...
Keown est devenu pour moi un sorte d'artiste "de genre", de plus en plus paresseux, répétitif, capable de produire beaucoup de muscle mais peu de décors, comme s'il ne produisait à répétition que des affiches de Heavy Metal pauvrement inspirées... (ce qui se comprendrait ;-)
Ce que j'ai vu de lui ces dernières années, sur des couvertures ou des originaux, me déplaît fortement et je suis content d'être resté à l'écart de sa production de plus en plus faible en quantité et qualité.
C'est assez amusant d'ailleurs de parler de lui en aparté d'une entrée sur Bob McLeod, car voilà quelqu'un qui est passé du stade de simple dessinateur au stade du dessinateur qui s'encre, jusqu'au stade du dessinateur qui ne veut plus s'encrer du tout !
Je trouve les niveaux de gris de ses dessins actuels particulièrement fatiguant, mais cela doit être moi, on dira, je dois trop aimer l'encre de chine... :-)
pareil, l'encre me manque et son dessin, (couv) me laisse de marbre
j'ai souvenir de l'avoir lu, je ne sais plus où, à l'époque de Hulk, il semblait, diplomatiquement, regretter de ne pas s'encrer en effet
Et quand il l'a fait on a compris : il voulait en faire des tonnes, cf Pitt qui, passé l'effet masse des milliers de traits d'encre, s'est avéré une déception d'encrage (et ne parlons pas du scenar)
A ce moment là je croyais clairement encore à ce dessinateur, lui souhaitant juste un scénariste
Je n'ai rien vu depuis
pas moi
Pas le Adam Kubert d'aujourd'hui
Sa presta sur Hulk était excellente, il rendait un boulot novateur, plein d'inventivité, bien mieux que ce que son frère ne faisait alors (sauf Kazar qui était top)
Depuis, et de ce que j'en ai vu, le frangin a amélioré sa veine plutôt classique tandis que Adam a tout perdu, à mes yeux
j'ai vu des Spider-man calamiteux, avec 3 cases par pages, sans encrage mais sans finition poussée, sans originalité...
J'espère ne pas avoir tout vu, mais pour l'instant c’est le douche froide
En récupérant cette image qui fait écho au talent (passé :-p) de Dale Keown...
https://hulkcollection.files.wordpress.com/2012/01/plym-lib-007.jpg
... je découvre que sa paresse qui s'ensuivit avait créé à première vue un précédent chez Image jadis. Il est vrai que 20 numéros de Pitt en 10 ans, çà faisait un peu désordre...
tu as même l'original en entrée de ceci, que j'avais oublié que je lui avais consacré
http://philcordier.blogspot.com/2014/06/dale-keown.html
Effectivement !!!
Et je vois que tu avais pris le temps aussi de commenter comme il faut la dégringolade.
Tout est dit.
ce qui me chagrine est que, de ce que je peux en voir sur les réseaux sociaux il n'a pas lâché l'affaire et c'est juste une "évolution"
je l'associe quand même, peut être par erreur, à son passage au numérique
Il donne des cours certes mais, sauf changement récent, son frère aussi, et il reste au taquet graphiquement
Je pense qu'on empêchera jamais l'immense majorité des dessinateur d'évoluer, pour le meilleur et pour le pire. C'est normal et les artistes sont des humains comme les autres.
Je me souviens avoir discuté le sujet avec Yannick Paquette. Lui disait qu'un dessinateur devait toujours se "laisser porter", se laisser influencer par le travail de tel ou tel dessinateur et cela tout au long de sa carrière. Quand je lui disais que si évoluer, c'était se retrouver au niveau de minimalisme déployé par exemple par Mike Mignola aujourd'hui, c'était peut-être un piège (devenir techniquement très fort, mais quelque part, à quel prix !), lui disait "peu importe", s'avérant admiratif aussi du Mignola d'aujourd'hui, même s'il pond un cube noir sur fond blanc et un rond blanc sur fond noir (et un petit "M" encadré en bas). Quelque part, je ne peux hélas qu'aller dans son sens et lui donner raison...
Le bon côté des choses, c'est que si on voit parfois des dessinateurs évoluer dans un sens qui nous plait moins, d'autres fois, on découvre avec ravissement des moyens ou des mauvais qui deviennent bons voire excellents à nos yeux avec le temps.
Pour peu qu'ils aient le support qui les portent, l'envie de continuer leur chemin et idéalement pour nous, des carrières longues pour les admirer, tout notre plaisir de contemplateur est là !
Tout à fait, et c'est là l'un des plaisirs du lecteur et de l'admirateur de untel ou untel
Je suis dépité quand l'évolution d'un dessinateur l'entraine vers des choses que je n'aime pas, en continue, sur des années, comme c'est le cas avec Adam Kubert, mais c'est carrément rare, en général il s'agit de périodes, que l'on aime moins, puis d'autres qui remontent...la vie quoi
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