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mercredi 24 octobre 2018

Harvey

 En BD, Harvey Kurtzman était un génie (et il n'y en a pas des tonnes)
Si on ne retenait "que" ses histoires de guerre, les EC Comics, et Mad, ca suffirait à une grande renommée, alors en ajoutant ses découpages, son boulot éditorial et ses livres perso...on monte encore d'un cran (et n'oublions pas que les deux prix les plus réputés, en comics, sont les Eisner et les...Harvey)
Mad, dont il fut le chef d'orchestre (avec William Gaines à l’édition) a été une une influence énorme, et pas seulement pour ses compatriotes us. Citons chez nous Fluide Glacial, Morris, Goscinny, Gotlib...
 Le mythique numéro 1 avec couv de Kurtzman,  puis colo originale de la regrettée Marie Severin, puis rough (proche de l'original)
 
 
 
 
 Quand il ne dessinait pas lui même, ses scénar étaient tous découpés. Certains dessinateurs en furent un peu "gênés" comme Gene Colan, mais d'autres s'en accommodaient: je ne sais pas qui a fait cette planche (John Severin? pas sur) mais on voit que malgré une énorme différence de style le découpage est totalement respecté
 
 Lorsqu'il travaillait avec un dessinateur dont le point fort était la finition, le résultat était merveilleux : découpage nickel de Kurtzman, et rendu extraordinaire de Wallace Wood
 Je n'ai jamais été fan de l'une des ses plus grande réussite (en terme de vente) : Pour Playboy, (rejoins pour cause de salaire "insuffisant chez EC Comics) avec Will Elder au dessin/peinture
 
 Il bridait peut être un tout petit peu la créativité du génial Jack Davis, avec ses découpages, mais le résultat était très bon
 Mon Kurtzman favori, c'est le Kurtzmn scénariste ET dessinateur
Un style cartoon, brut, pas léché du tout, mais qui va à l'essentiel, comme un coup de poing
 Un sens du gag qui en remontrerait encore à bien des auteurs actuels
 
 et quand un gars du calibre de Crumb dit ça...tout est dit


8 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…

Parlant de Crumb : Il était invité d'Augustin Trapenard, hier matin, dans Boomerang :

https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-23-octobre-2018

Toujours aussi rebelle et bon !

Ah ! Il dit qu'il n'en a rien à secouer de la BD franco-belge (prends-toi ça dans les dents, toi qui est si souvent suffisante avec toi-même), SAUF David Sourdrille ("nous avons une conception assez proche, lui et moi, du corps désirable de la femme" - en substance).

Bref, ça fait du bien !

Philippe Cordier a dit…

peux pas écouter avant demain

Crumb, génial, est excessif, ce en quoi il peut me rappeler un autre auteur, installé sur un autre rivage hexagonal :)

Laurent Lefeuvre a dit…

Excessif, je ne dirais pas ça : il porte un regard, on rentre dedans, un peu, pas du tout, mais ce regard se tient. Celui porté sur l'Amérique des années 80 (qu'il abhorre - laboratoire de l'actuelle Amérique, ça vaut le coup de l'écouter : il rit à chaque phrase, pas de colère dans ses propos).

Quand je dis "ça fait du bien", je parle de Crumb lui-même, de sa liberté joyeuse de ton, pas de tout ce qu'il dit (quoi que...).

Il est l'acteur et le témoin de 70 ans d'Amérique, dans ce qu'elle a de pire et de meilleur. Il en est aujourd'hui une sorte de "martyr" par les mouvements proches de Trump qui travaillent à foutre en l'air ce regard qui les emmerde.

J'aime bien les vieux qui n'en ont rien à foutre de tout, de ce grand cinéma, surtout autour de l'Art en général, et ce, du début à la fin.

Bref, écoutez-le, il parle très bien lui-même.

Pour revenir à Kurtzman, ami de Gotlib, Goscinny, et parfois présent dans les premiers numéros de Fluide, il est la preuve que les barrières les plus intimes de la culture (le RIRE !) sont aisément franchies, grâce à son talent de narrateur.

C'est en ça que Crumb a raison d'être aussi sincère, sans une once de méchanceté.

Philippe Cordier a dit…

tu as probablement raison, je ne connais pas assez Crumb, mais je ne rebondissais que sur le côté "je me moque de la bd fb, sauf UN auteur", qui est excessif

Laurent Lefeuvre a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Laurent Lefeuvre a dit…

C'est moi qui ai mal traduit (j'ai réécouté) : Il dit qu'il y en a peu qui l'intéressent, mais Sourdrille est son préféré (je l'avais déjà entendu déclarer ça).

Après, ce n'est pas son ADN : pas sûr que si on demandait à un grand auteur Français actuel, il puisse citer plus d'un auteur Américain actuel qui l'intéresse.

Crumb ne parlant pas français, la barrière de la langue n'arrange rien.

Philippe Cordier a dit…

Oui Corte et Yann découpent en dessinant, comme Kurtzmann, ce qui est logique pour des scénaristes passionnés de bd qui sont très visuels
je préfère ça, de loin, à des scénaristes qui découpent beaucoup mais sans dessiner Et sans culture visuelle, ou d’une autre culture, et exigent du coup de leurs dessinateurs des choses idiotes qui ne fonctionnent pas en bd
Je pense à Straczynski qui demandait à Romita jr de montrer, de façon réaliste, l'expression de Spider-Man, en gros plan, sous le masque!!! Ou celui qui, selon Byrne, demandait, en une seule case, d'avoir un gars qui rentre dans la pièce, fait une acrobatie et sors!
Après tu as raison, c'est probablement une question d'ego et, surtout, de personnes
et je pense qu'un découpage, même précis et cartoon, peut être respecté et en même temps traité d’une autre manière (cf Colan sur Kurtzmann)

Tiens j'ai écoute en podcast le Crumb de France Inter évoqué par Laurent et c'est en effet intéressant, car je pensais Crumb moins bavard

Philippe Cordier a dit…

raté hier chez un libraire, du coup j'ai pris la couleur
mais étonnamment je ne trouve pas Murphy hyper lisible en n et b, j'avais pris le 1 (de sa dernière série, comme ça, mais le 2 non
C'est beau mais je préfère presque le lire en couleur (belles couleurs d'ailleurs)