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jeudi 20 mai 2021

Inside an editor

 


Cette entrée compte pour du beurre, c'est juste un tit coup de gueule comics de fin de journée

Dialogue entre deux editors chez Marvel :

-Dit Rob elle est pas top top la couv du one shot FF du mois d'août avec 60 pages de Romita Jr dedans non? 
-Ouais Ron c'est possible mais c'est parce qu'on l'a fait encrer par un gars pas très cher, qui fait de son mieux mais qui ne sait pas l'encrer. Il est dur à encrer faut dire je trouve

-Qu'est ce qu'on fait pour noyer le poisson? Les fans ralent un peu là

-on n'a qu'à demander une autre cover à JRjr, pour les X-Men
-ok

-Mince, on a laissé le même encreur, on est cons

-oui mais avec les zones noires on dirait moins une page de coloriage que la couv FF 

-Bon au cas où on va quand même lui demander encore une autre couv, toujours en variant


-Merde Rob, on a oublié de décommander l'encreur, c'est le même!

-Et là en plus on reçoit des plaintes parce que le coloriste a travaillé dans le noir, mais c'est pas de notre faute cette coupure de courant juste quand il bossait sur la couv

-Bon mais là ça commence à se voir non? On va tenter un truc et demander à avoir un encreur qui sait encrer JRjr pour une autre variant cov


-ah ben voilà, zont l'air un peu plus contents les intégristes du trait de JRjr

-On fait quoi, on garde cette équipe pour la suite?

-Nan t'es fou j'suis sur qu'il est trop cher l'encreur

-T'as vérifié?

-Non mais je le sens, et puis c'est cool on marque notre territoire en associant ce véteran à un jeune encreur 

-Oui, Rob, mais ...c'est pas beau quand même non?

Rob?...



13 commentaires:

Anonyme a dit…

(facepalm)

Frédéric Steinmetz a dit…

Il n'y a pas de mot pour définir la Spider-Man ! C'est encore pire qu'à l'époque de Liquid!
Par contre, ce procédé de variant uniquement basée sur de l'illustration, c'est toujours aussi "pauvre". J'entends par là que la seule couv qui sort du lot, c'est la Black Panther qui tente de raconter quelque chose. Les autres sont déjà génériques en terme de composition, mais en plus, complètement sabotées. Tu ne le diras peut être pas "publiquement", et tu as déjà énoncé le fait que JrJr soit assez détaché du résultat final, mais là, tout est réuni pour enlaidir le stylr d'un dessinateur qui ne fait déjà pas l'unanimité ! Ça doit quand même le frustrer !?!
Un carnage !

Frédéric Steinmetz a dit…

Ha je vois que sur ta dernière entrée, tu abordes un peu le sujet.
Et je me demande si nous n'entretenons pas un rapport "fantasmé" avec nos dessinateurs préférés. Après tout, j'ai le souvenir un peu violent (mais tellement compréhensible) d'un Alan Davis qui voyait son activité comme un "simple" travail, sous entendant à demi-mot que l'argent était à prendre en considération concernant certaines interrogations que l'on pourrait avoir, notamment sur un sujet comme celui de cette entrée : pourquoi nom de dieu !?! :D

Philippe Cordier a dit…

oui l'entrée de ce jour a un peu dérivée :) mais c'est intéressant je trouve

Byrne, poru frustre qu'il soit, est souvent très pertinent, et il disait, ce qui rejoint ce que tu dis, que les lecteurs pensent connaitre l'auteur, en le lisant très régulièrement, ce qui fausse les rapports réels
Après lorsqu'on est fans et qu'on lit des itw, qu'on les recoupe, on se fait une bonne idée Par exemple ce que tui dis de Davis n'était pas valable à sa grande époque, Excalibur : il disait clairement sa frustration quand il voyait le résultat imprimé, qui lui donnait envie d'arrêt de dessiner. Il s'impliquait beaucoup émotionnellement

Romita jr c'est un peu différent, il reste très secret même quand on le connait un peu mais il y a à l'évidence une distanciation, de protection, avec le travail imprimé, et en même temps une vraie implication
Est il frustré de voir une couv comme celel de Spidey. Impossible de ne pas le penser
C'est vraiment l'un des pires travail d'encrage et de colo que j'ai pu voir ces dernières années

Anonyme a dit…

>"ce que tu dis de Davis n'était pas valable à sa grande époque"

Je pense la même chose : ce n'est pas parce que Marvel a fait d'Alan Davis une sorte d'"art robot", l'âge aidant (et les frustrations), qu'on est en présence de quelqu'un pour qui les comics sont un boulot comme un autre.
Il suffit de pouvoir parler avec Davis en conv : parlez-lui de DR & Quinch (pour son cas perso) ou de certains comics des années 60 (comme les T.H.U.N.D.E.R. Agents) et vous aurez la surprise de voir très vite (peut-être même spectaculairement) le cuir bien tanné se fendiller à la vitesse grand V.
Dessous, ça palpite encore, malgré tout.

Philippe Cordier a dit…

et ces palpitations sont réduites avec l'âge, les compromis, la part business pour laquelle ils sont rarement faits, l'évolution du milieu des comics...
Ils se réfugient dans la nostalgie mais celle ci ne paie pas donc soit ils se ferment et ont un capital (Byrne), soit ils deviennent "art robot" (Davis) soient ils avancent avec des à côté creator owned (Romita jr)

Plus je "connais" ce milieu plus j'admire les grands anciens

Anonyme a dit…

Idem

Vinc a dit…

Dessiner et d'une manière générale avoir une activité artistique ne laisse pas de temps pour vendre, se vendre. Lorsqu'un artiste à suffisamment de commande, c'est à son agent de faire le travail commercial.
Sinon, on se retrouve avec des auteurs qui n'en sont plus vraiment, comme Joe Quesada, Jim Lee, dans un certain sens Mark Millar, la flopée d'Image boys,…
Jean Giraud disait que le propos d'un dessinateur c'est de… dessiner.
Cette lapalissade est à méditer. Je me demande à quel point un Quesada n'est pas frustré d'avoir fait tout un tas de choses, sauf dessiner.

Philippe Cordier a dit…

je suis bien d'accord, si ce n'est qu'il y a eut de grandes exceptions, parmis quelques grands auteurs de strips, puis chez Kubert et, surtout, Eisner
Avec sa division un bureau pour dessiner/un pour dessiner c'est un ovni, mais faire ainsi aux temps des work shops l'a formé et il est resté un génie du business et du dessin, toute sa vie, même en solo

Frédéric Steinmetz a dit…

Est-ce que tous les dessinateurs ont un agent ? Quelque soient les pays ? Je pense qu'il y a une certaine facilité à placer le dessinateur comme un artiste peu soucieux de l'argent. Il y a justement l'effet inverse qui veut qu'on considère une activité artistique comme une activité n'étant pas très sérieuse, ne méritant pas forcément de rémunération (ou pas beaucoup) parce que "c'est plaisir, ou un passe-temps".

Philippe Cordier a dit…

justement, c'est parce que beaucoup pensent que ce n'est pas un vrai métier, que la question de l'agent devient sérieuse, car lui son boulot est de veiller aux intérêt de son client
Ce n'est pas tant que le dessinateur ne veut pas s'intéresser au business que le fait qu'il ne sache pas le faire je pense
Aux usa les agents se développent
je ne crois pas que la amjorité des dessinateurs passent par eux mais il y en a qui "mixent" agent+ "en direct" et d'autres qui passent en très grande majorité par un agent (dont le dessinateur dont il est question dans cette entrée)

Vinc a dit…

Pour la France, le problème de l'agent est probablement moins prégnant, mais pour les US et le rythme industriel de certaines prod, c'est devenu un impératif. Comment rester dans la course, comment ne pas être vu comme dépassé,… autant de question que l'agent peut travailler avec ou pour son client.
Le contre exemple français, c'est le crowdfunding. Certains l'ont fait ici ;)
Quand une Laurel réalise son œuvre, gère entièrement le revenu provisionné pour l'impression, la distribution,… on est en effet dans du business, mais quel sacrifice et quel dommages que les auteurs en soient "réduit" à ça pour joindre les deux bout et même parfois, tout simplement exister !!

Philippe Cordier a dit…

Je crois même qu'il y a un intervenant régulier ici qui a tout explosé lors de sa campagne de financement participatif.
J'ai bien peur que les auteurs ne soient tous plus ou moins obligés de s'adapter au nouveau marché