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mardi 18 mai 2021

Weeks décortiqué

 

J'ai montré, il  y a quelques temps, la couv du premier numéro de cette mini en 3 parties, scénarisée et dessinée par le grand Lee Weeks

Le côté chritstique est encore présent sur celle ci, de la même manière

J'ai les comics mais n'ai jamais pris la compil, en partie parce qu'elle réunissait aussi d'autres auteurs, et en partie du fait du côté prèche trop marqué dans l'histoire, à mon goût

Mais les dessins!!! Que ce Lee Week est bon!

Il a montré des roughs et des crayonnés, que je vous mets là avec quelques versions publiées 


au final les crédits allèrent ailleurs


un rough


Ici entre le rough et sa version poussée, avant crayonné, peu de différences



Encore peu de différences (DD qui "recule"), il sait ce qu'il veut, mais cette fois vous avez le rough et l'encrage



Loughridge est un bon coloriste, mais des aplats encore plus nets, avec encore moins de textures, m'auraient ravi davantage


Du rough poussé, à la colo, assez peu de changements



Sur cette planche par contre il change presque tout, subtilement, de l'insert qui vire au plan qui change, en passant par l'angle de vue...

les deux fonctionnent mais la version initiale nous faisait "trop" tourner autour de la victime. Au final Weeks nous laisse en face de la scène d'intérieur


Une pleine page



lee Weeks a commencé à imitant Romita jr (transition sur DD oblige) il a copié des cases et postures de Mignola puis très vite il a été obnubilé par Mazzucchelli

Il a mis longtemps à se détacher un peu du Mazz (des comics étaient trop proches, cf magnus/Predator, et certains DD) 

Là il a gardé le meilleur du Mazz en mode super héros, il a creusé du côté du maitre du maitre, Toth, et il ajoute sa patte

Exemple avec cette page qui a un découpage (et un Kingpin) très Mazz/Born Again, mais sans renier son style


Sur cette mini il s'encre lui même. Si uin jour sortait un Artist Edition (on peut rêver) je me jette dessus


Edité : voici deux images envoyées par Laurent (Lefeuvre, que j'en profite pour remercier)

Elles pourraient presque se passer de commentaires, mais si vous voulez les explications, elles sont dans son commentaire




15 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Laurent Lefeuvre a dit…

Hey !

Plusieurs choses.

Alors j'ai la version Panini "Daredevil - Dark Knights", et j'ai moi aussi, très envie de couper au cutter tous les épisodes (plus de la moitié !) qui ne sont pas de Weeks (autant avoir à se taper 6 bouzins de Justin Bieber à la fin d'un album de Leonard Cohen - la référence mystico-religieuse n'étant pas la moindre des similarités entre Weeks et Cohen).

Par contre, côté encrage, Panini crédite un certain Sergio Cariello et Tom Palmer (que je crois déceler - même si discrètement).

À moi, le côté catholique ne me gêne pas, car si la foi de Weeks n'est pas un mystère, elle est aussi constitutive du personnage de Daredevil/Matt Murdock (Irlandais de la côte Est).
Elle fait même sens, avec ajoutée, l'immanquable scène de la renaissance ("Born Again"), quand il plonge dans l'eau glacée chercher un cœur pour une transplantation cardiaque.

La couleur me gêne plus.

Elle n'est pas désagréable (déjà pas mal !), mais la neige est traitée comme de la pluie : fine, bleutée, et horizontale/diagonale !

IL n'y a qu'à voir les images 1 et 2 de ton post.

Certes, c'est une tempête, et on ne peut la traiter comme la neige calme de (par exemple) Calvin & Hobbes). Mais là, elle est "bruyante" et par trop présente.


De même, elle cache couvent la compo des cases par son côté criard.
De la même manière qu'un John Higgins sur Killing Joke (bon, mais à côté du propos du dessinateur), on pourrait entièrement la refaire en quasi bichromie, pour en changer la fonction : respecter les compos verticales (la lumière de la foi qui descend jusqu'au pauvre diable perdu dans la neige, "particule de bien dans les ténèbres" pour citer Ann Nocenti).

Je vais prendre exemple sur les planches que tu montres.

La planche du café versé. Si on voit la seule version noir et blanc, la compo est claire (un trait vertical, qui passe par le milieu de toutes les cases, relie les éléments-clés (le café) de l'une à l'autre. Même les néons au plafond y concourent.

D'ailleurs, Weeks a redimensionné DD entre le rough et la version finale pour faire la pointe du triangle (il est seul et perdu).

La couleur passe à côté de tout. Pire, en sur-appuyant la neige, elle détourne l'attention du lecteur.

Phil, j'ai fait 2 croquis sur Photoshop - envoyés par Messenger (si tu trouves ça intéressant...).

Le rôle de la couleur comme instrument de narration est si important... et pourtant si négligé... qu''au delà de l'appréciation de l'encrage, c'est bien la narration même de l'histoire, les sens cachés, qu'on perd dans le processus.

Dommage.

Philippe Cordier a dit…

TRES intéressant, merci

Pour l'encrage il faudrait que je recherche les single mais je crois que Cariello est le "titulaire", Weeks a participé et Palmer a donné un coup de main

Anonyme a dit…

Merci pour vos analyses !
Weeks est toujours passionnant, effectivement.

Il est rare, mais il fait souvent mouche à chacune de ses sorties.
Ses travaux sur Batman de ces dernières années (covers incluses) m'ont toujours convaincu.

Anonyme a dit…

Tiens, un question au passage, mais je pense qu'au moins toi, Phil, tu auras un avis sur la question : parmi les encreurs de Weeks, que penses-tu de ce qu'avait fait sur ses planches, Stefano Gaudiano, sur Daredevil en particulier ? (ils s'étaient croisés sur un fill-in dont tu dois te souvenir, je pense : "Our love story", celui avec la cover de JR SR façon romance comics. Gaudiano était l'encreur régulier de la série à l'époque, oeuvrant surtout sur Michael Lark.

Paul Raffy a dit…

Brillante l'analyse de Laurent.
Qui démontre qu'une planche ne se lit pas uniquement case par case mais aussi dans son ensemble.
Ceci dit, il faut avoir l'oeil drôlement exercé pour être capable de déchiffrer ces constructions.
On n'est pas loin de l'image subliminale...

Sinon, c'est clair, Weeks est un tout grand !

Philippe Cordier a dit…

la construction en dessin, c'est assez "simple" à lire, l'encrage qui va dans le bon sens ou saborde, pareil
La colo et son rôle narratif, je commence doucetement à voir mais c'est pas simple et il faut l'oeil en effet
C'est passionnant du coup (là je suis un tout petit peu dessus, en relisant weapon x dont je parlerai soon)

Sinon pour Gaudiano c'est un un bon encreur, son taff sur Weeks était bon mais j'ai un mini reproche : il cherchait un peu trop à mon goût à faire un rendu tel qu'il le faisait avec Lark

Anonyme a dit…

Donc il assurait, sur un fill-in, la continuité graphique de la série, à l'ancienne ?
Au bûcher, ce suppôt de Palmer, Sinnott et consorts !
:-D

Philippe Cordier a dit…

et janson :) qui avait mandat d'assurer la continuité avec l'arrivée de Miller

Nan mais là c'était pas utile et très probablement pas demandé par l'editor car les écoles Weeks et Lark ne sont pas opposées à la base
C'est du bémole de pinailleur que je fais là j'avoue

Fletcher Arrowsmith a dit…

Pour répondre à Laurent, car je possède les 3 singles de cette maxi série, en effet Tom Palmer et Sergio Cariello sont crédités sur le #3 en finished art. Palmer semble être sur le 3 dernières planches.

Une excellent récit pour un artiste qui ne l'est pas moins. Quelle découverte dans les dernières VI Semic sur DD puis dans le recueil Fall of the Kingpin (DD 298 à 300).

Je le trouve également à son aise sur Spider-Man.

Philippe Cordier a dit…

un peu moins sur Spidey quand les encreurs mettent leur nez dedans (Mcleod ne lui pas rendu service) mais il y en a de jolis épisodes, et sur DD c'est incroyable
Je me suis refait la grosse compil post JRjr/Nocenti, avec tous les Lee Weeks et c'est top

Fletcher Arrowsmith a dit…

Ne pas oublier le Daredevil 380 qui clot le premier volume de la série. Une "just one good story" où le talent de Lee Weeks éclate.

Philippe Cordier a dit…

peut être un poil trop "burlesque" par endroits pour moi, mais joli dernier boulot, et bon encreur (Campanella)

Anonyme a dit…

>"un peu moins sur Spidey quand les encreurs mettent leur nez dedans (Mcleod ne lui pas rendu service)"

J'ai un bon souvenir de l'encrage de Joe Rubinstein sur les 3 épisodes de "Spider-Man's tangled web", mais c'est loin dans ma tête.

Philippe Cordier a dit…

oui, moi aussi, mais comme il n'y avait pas Spidey en costume je l'ai zappé de ma mémoire,
Le côté cassant de Rubinstein suprennait un peu et allait assez bien